Un narcotrafiquant français libéré à Dubaï, interpellé au Liban

Des va-et-vient, des tractations, le sort d’un narcotrafiquant fait bouger les diplomaties. Les autorités libanaises ont à nouveau arrêté vendredi un narcotrafiquant français, qui était placé sous surveillance judiciaire dans l’attente d’une demande d’extradition, a indiqué une source judiciaire libanaise. Abdel Karim Touil, 38 ans, avait été arrêté dimanche à l’aéroport de Beyrouth, puis libéré mercredi et placé sous surveillance judiciaire et interdit de voyage. Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt émis par la France, via une notice rouge Interpol.

Surnommé « le professeur », il a été condamné par contumace en octobre 2023 pour sa participation à l’importation d’une cargaison de 720 kg de cocaïne. La drogue, dissimulée dans une cargaison de bois venant du Brésil, était arrivée par erreur dans une société d’un village du sud-ouest de la France.

Déjà interpellé à Dubaï, mais libéré

Selon le magazine français L’Obs, le narcotrafiquant d’origine tunisienne était entré au Liban avec un passeport algérien. Il avait déjà été interpellé à Dubaï il y a plusieurs semaines, avant d’être libéré par les Emirats arabes unis. D’après son avocat, « il a quitté légalement les Emirats avec son passeport, suite à une remise en liberté ».

L’AFP avait appris de plusieurs sources début janvier sa remise en liberté à Dubaï, ainsi que celle d’un autre narcotrafiquant français, Abdelkader Bouguettaia, après leur interpellation dans cette ville dans la foulée de la visite sur place du ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, fin octobre.

Cette fois-ci, c’est donc au Liban qu’Abdel Karim Touil « a été de nouveau arrêté », la décision de le placer sous surveillance judiciaire ayant « irrité les autorités françaises », a ajouté la source judiciaire. Elle a ajouté que les autorités libanaises allaient demander à Paris « d’envoyer une demande d’extradition pour l’examiner et prendre une décision à ce sujet ». « Visiblement, le gouvernement (français) met une pression maximum dans ce dossier », a déclaré son avocat, Me Philippe Ohayon.