Ses réseaux sociaux réunissaient plusieurs centaines de milliers de followers. Sur Instagram, TikTok mais surtout sur YouTube, Jessica Pettway partageait avec sa communauté ses conseils mode et beauté, particulièrement des tutos coiffures pour les cheveux texturés.

Mais derrière ces images légères et joyeuses, un drame s’est joué pour l’influenceuse qui a perdu la vie le 11 mars 2024. Sa mort est survenue environ neuf mois après avoir partagé son diagnostic de cancer avec ses abonnés.

Dans une vidéo Instagram, la jeune femme avait déclaré qu’on lui avait d’abord diagnostiqué à tort des fibromes – des tumeurs utérines généralement bénignes – avant de découvrir en février 2023 que ces tumeurs étaient malignes. Les femmes noires sont 41 % plus susceptibles de développer un cancer du col de l’utérus que les femmes blanches et 75 % plus susceptibles d’en mourir, selon la National Library of Medicine.

Des caillots de la taille d’un placenta

C’est donc un retard de diagnostic qui aurait accéléré le décès de Jessica Pettway. Dans une publication Instagram annonçant son diagnostic l’année dernière, elle avait partagé des détails de son expérience dans l’espoir qu’« au moins une personne soit encouragée » par son histoire.

Elle y raconte avoir commencé à souffrir de saignements vaginaux « intenses » en 2022 mais sans trop s’en inquiéter en échangeant avec des proches. Puis, un mois plus tard, son mari l’a trouvée inconsciente dans leur salle de bains.

Elle a été transportée à l’hôpital où les médecins ont convenu qu’il s’agissait simplement de fibromes, c’est-à-dire de tumeurs bénignes. Mais les symptômes se sont aggravés, l’influenceuse parlant même de « caillots de la taille d’un placenta ». Elle a été hospitalisée et transfusée plusieurs fois sans que les médecins ne revoient leur diagnostic.

C’est finalement en février 2023, soit plus de 9 mois après l’apparition des premiers symptômes, qu’un oncologue a effectué une biopsie ambulatoire et lui a diagnostiqué un cancer du col de l’utérus de stade 3, c’est-à-dire un stade avancé.

Selon les chiffres de Santé publique France, près de 3.000 femmes développent un cancer du col de l’utérus et 1.000 femmes en meurent chaque année en France. Le cancer du col de l’utérus peut être évité grâce à deux interventions complémentaires : la vaccination contre l’HPV et le dépistage (frottis) régulier qui permet de détecter des lésions précancéreuses et de les traiter avant qu’elles ne se transforment en cancer.