FOOTBALLComment les Bleus ont-ils pu prendre un but après sept secondes de jeu ?

France-Allemagne : Comment les Bleus se sont-ils débrouillés pour prendre un but après sept secondes de jeu ?

FOOTBALLLa déroute tricolore, samedi soir à Lyon-Décines contre l’Allemagne (0-2), en match de préparation pour l’Euro 2024, a pris forme dès… la 7e seconde de jeu, lorsque Toni Kroos et Florian Wirtz ont profité de la naïveté de l’équipe de France
Euro 2024: Le débrief du match de préparation France-Allemagne (0-2)
Jérémy Laugier

Jérémy Laugier

L'essentiel

  • L’équipe de France de football a été sèchement battue par l’Allemagne (0-2), samedi au Parc OL de Lyon-Décines, lors d’un match de préparation attendu, à seulement trois mois de l’Euro 2024.
  • Les Bleus ont été surclassés dans tous les domaines, à l’image du superbe premier but de Florian Wirtz concédé… après sept secondes de jeu !
  • 20 Minutes décrypte cette action mémorable, qui se trouve être le but le plus rapide concédé par l'équipe de France dans toute son histoire.

Au Parc OL de Lyon-Décines,

Sept semaines après avoir remporté l’Olympico (1-0), le gardien lyonnais Anthony Lopes doit encore remercier sa transversale de lui avoir évité d’encaisser le but le plus rapide de l’histoire de la Ligue 1, après trois secondes de jeu, sur un lob du rond central d’Amine Harit. Installé dans le même but du Parc OL, côté virage nord, Brice Samba n’a pas eu la même réussite, pour sa troisième sélection avec l’équipe de France, samedi en amical contre l’Allemagne (0-2). Le Lensois a ainsi été foudroyé par une frappe aussi monstrueuse que soudaine de Florian Wirtz, s’inclinant… après sept secondes !

Comme il s’agit du but le plus rapide concédé par les Bleus dans toute leur histoire, et que celui-ci a totalement déclenché la sale soirée tricolore, 20 Minutes décrypte cette situation totalement inhabituelle sur un tel rendez-vous. Commençons par vous décrire tout ce qu’il s’est exactement passé lors de cet hommage à Youssou N’Dour et Neneh Cherry, pile poil trente ans après (vous l’avez ?).

Toute la sélection allemande célèbre la masterclass de Toni Kroos et de Florian Wirtz, dans un Parc OL dépité, samedi soir à Lyon-Décines.
Toute la sélection allemande célèbre la masterclass de Toni Kroos et de Florian Wirtz, dans un Parc OL dépité, samedi soir à Lyon-Décines. - Laurent Cipriani/AP/SIPA

La feinte de Kroos, la patate de Wirtz

On se remettait tout juste de la vibrante minute de silence saluant la mémoire de deux grands noms du football allemand, Andreas Brehme et l’incontournable « Kaiser » Franz Beckenbauer. Puis on a souri en voyant qu’une voiture téléguidée apportait à Kai Havertz le ballon du match, directement dans le rond central. Une initiative qui a entraîné un rire complice entre l’attaquant d’Arsenal et son partenaire Toni Kroos, à moins que la raison soit tout autre. Car le génial milieu de terrain du Real est à l’origine du mauvais tour joué à la bande à Didier Deschamps. Au coup de sifflet de l’arbitre espagnol Jesus Gil Manzano, voici tout ce qu’il s'est passé.

  • Kai Havertz touche légèrement le ballon pour le glisser à Toni Kroos, avant de déclencher un sprint plein axe, entre Benjamin Pavard et Jules Koundé. Côté droit, Jamal Musiala en fait de même, visant à la fois Lucas Hernandez et Dayot Upamecano.
  • Dans le même temps, Toni Kroos semble se diriger tranquillement avec le ballon vers ses coéquipiers situés derrière lui. Mais pensez-vous, celui-ci feintait. Il pivote soudainement dans le rond central pour expédier un long ballon dans le camp français, après deux secondes de jeu.
  • L’ouverture est millimétrée (et oui, on parle de Toni Kroos) et elle profite après quatre secondes à Florian Wirtz, archi seul à 30 mètres du but français, plein axe, tout comme Ilkay Gündogan à ses côtés sur la droite.
Après trois secondes de jeu, Florian Wirtz, totalement esseulé dans l'axe, entre la défense et le milieu de terrain des Bleus, s'apprête à recevoir la belle ouverture de Toni Kroos. A noter que Gündogan est totalement seul aussi sur le côté droit, grâce aux fausses pistes d'Havertz et de Musiala.
Après trois secondes de jeu, Florian Wirtz, totalement esseulé dans l'axe, entre la défense et le milieu de terrain des Bleus, s'apprête à recevoir la belle ouverture de Toni Kroos. A noter que Gündogan est totalement seul aussi sur le côté droit, grâce aux fausses pistes d'Havertz et de Musiala. - Capture d'écran Polsat Sport
  • Face au jeune phénomène du Bayer Leverkusen, Koundé recule, tandis qu’Upamecano a à la fois le tort de ne pas réellement monter sur lui et d’en plus se tourner lorsque la frappe est déclenchée, à six secondes.
  • Légèrement détournée par le défenseur français, la minasse de Wirtz mystifie Brice Samba, pour perforer sa cage, non sans avoir touché sa transversale. Seven seconds away.

« Un espace libre » repéré dans le jeu des Bleus

La première question qui s’impose est pour le camp allemand : est-ce un coup de bol absolu ou une tactique géniale signée Julian Nagelsmann et son staff ? « On peut dire que c’était préparé ainsi », a glissé dans un sourire le passeur décisif Toni Kroos. Une version confirmée par Jamal Musiala : « Oui, on avait travaillé ça à l’entraînement, et Flo a réussi un tir incroyable, ça m’a choqué ! Ce but nous a parfaitement lancés ».

Le buteur Florian Wirtz est sur la même ligne : « C’était prévu mais c’est une surprise de voir que tout s’est si bien passé ». Finalement, c’est le milieu du Barça Ilkay Gündogan qui nous a le plus dévoilé le making off de cette réalisation supersonique. L’ancien taulier de Manchester City salue le travail du Danois Mads Buttgereit, entraîneur des coups de pied arrêtés au sein de la Nationalmannschaft.

« Mads nous a expliqué qu’au coup d’envoi des matchs, la France avait l’habitude de presser et de se placer très haut. Il avait repéré un espace libre où ça pouvait valoir le coup d’amener le ballon. C’était travaillé que Toni trouve Florian dans cette zone. » »

« Une incompréhension dans toute l’équipe »

Vous connaissez la suite, avec à la clé l’un des coups de clim les plus mémorables du Parc OL. Il faut désormais résoudre l’autre partie du mystère : comment l’équipe de France a-t-elle à ce point pu donner l’impression, dès le coup d’envoi, de s’être transformée en une formation de départementale débarquée à l’arrache sur son match, ayant zappé l’échauffement, et payant de suite les conséquences ?

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« On n’était pas assez attentifs, ce sont des choses qu’il va falloir améliorer », glisse sobrement Benjamin Pavard, piégé sur le coup. Alors sur le banc, Olivier Giroud ne cache pas sa stupéfaction devant cette mésaventure d’un but à la 1re minute de jeu. Ce que les Bleus n’avaient pas vécu depuis la Coupe du monde 1982 : « C’est allé très très vite, beaucoup trop vite. On s’est fait surprendre, cueillir à froid. Je pense que ça avait été travaillé à l’entraînement ». On te confirme Olive.

Aurélien Tchouaméni pointe le manque d’unité et de cohérence des Bleus sur ces premières secondes : « Je pense qu’il y a une incompréhension dans toute l’équipe, entre certains qui pressent, et d’autres qui restent un peu derrière ». Brice Samba conclut : « Ce but représente bien notre soirée, on n’a pas été présents ». De là à se dire que ce choc devant plus de 58.000 spectateurs était édéjà plié en sept secondes…