boosterInspirée par Elon Musk, la France va aider quatre fusées privées à décoller

Espace : L’Elysée s’inspire d’Elon Musk et va financer le décollage de quatre petites fusées privées

boosterL’Elysée a retenu quatre projets privés de « petites fusées », dont la France va financer le premier décollage, dans l’espoir qu’un « bébé SpaceX » se cache dans les lauréats
Emmanuel Macron lors de la réunion des ministres européens chargés de l'Espace, à Toulouse, le 16 février 2022. L'idée de l'Elysée est de faire émerger des acteurs privés du spatial comme l'a fait la Nasa avec Space X.
Emmanuel Macron lors de la réunion des ministres européens chargés de l'Espace, à Toulouse, le 16 février 2022. L'idée de l'Elysée est de faire émerger des acteurs privés du spatial comme l'a fait la Nasa avec Space X. - Gonzalo Fuentes - Pool - AFP / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

En 2023, SpaceX et Elon Musk ont réalisé 107 lancements de fusées contre trois seulement pour les Européens, deux Ariane 5, un avec Vega. Un abîme que la France compte bien combler en s’inspirant du modèle américain qui a su faire émerger un géant privé dans le secteur lucratif de la mise en orbite des satellites.

D’où l’annonce faite ce dimanche par l’Elysée, alors qu’Emmanuel Macron doit se rendre ce mardi au Centre spatial guyanais (CSG) de Kourou qui fête ses 60 ans : la France a sélectionné quatre projets de petites fusées dont elle financera le premier vol afin de faire émerger de nouveaux acteurs.

Alors, qui les sont les heureux lauréats de cette course à la stratosphère ? Les start-up Latitude et HyprSpace ont remporté l’appel d’offres pour des microlanceurs capables de mettre en orbite une charge utile de 100 à 200 kg à 400 kilomètres d’altitude à horizon 2026-2027, selon l’Elysée.

Une autre start-up, Sirius Space, et la filiale d’Arianegroup Maiaspace ont, elles, été sélectionnées dans un autre appel d’offres visant à mettre en orbite une masse plus imposante à plus de 600 kilomètres d’altitude.

La fusée Sirius doit emporter 700 kg de charge utile, tandis que le lanceur Maia aura une charge utile de 1,5 tonne en orbite basse, 500 kg si elle revient se poser pour être réutilisée.

Une compétition internationale… et européenne

Au lieu de financer les développements par des subventions, le choix a été fait de procéder à un achat de services : « c’est un peu différent puisque vous pouvez acheter une prestation qui est le premier vol, il y a un peu d’argent au début et surtout quand vous réussissez votre vol », explique-t-on à l’Elysée. « SpaceX a écrasé le marché et est extrêmement compétitif, il est aussi très soutenu par des subventions américaines », la Nasa et le Pentagone lui achetant de nombreux lancements, soulignent les conseillers du président de la République.

Le soutien de l’Etat aux petits lanceurs français vise également à se préparer à la compétition que doit lancer en 2025 l’Agence spatiale européenne (ESA) en vue de promouvoir la future génération de micro et minilanceurs. Les Français auront vraisemblablement à affronter les fusées développées par les allemands Isar Aerospace, Hyimpulse et RFA, ou encore par l’espagnol PLD Space.

Tous les projets lauréats ont déjà été retenus par le Cnes, l’agence spatiale française, pour pouvoir être lancés depuis le port spatial de Kourou.