finances publiquesLe déficit public grimpe à 5,5 % du PIB en 2023 contre les 4,9 % prévus

Le déficit public grimpe à 5,5 % du PIB en 2023, la dette s’établit à 110,6 %

finances publiquesLes chiffres publiés ce mardi par l’Insee sont bien moins bons que ceux prévus par le gouvernement
On rigolera moins quand il faudra annoncer aux Français de nouvelles coupes dans les dépenses sociales pour réduire le déficit.
On rigolera moins quand il faudra annoncer aux Français de nouvelles coupes dans les dépenses sociales pour réduire le déficit. - Chang Martin/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Ce n’est plus un dérapage mais carrément de l’aquaplanage. Le déficit public de la France a atteint 5,5 % du PIB en 2023, à 154,0 milliards d’euros, a révélé mardi l’Insee. Soit bien plus que les 4,8 % de déficit réalisés en 2022 et que les 4,9 % initialement prévus par le gouvernement pour 2023.

Cette aggravation s’explique notamment par des recettes qui « ralentissent nettement en 2023 », en progression de 2,0 % contre +7,4 % en 2022, expose l’Institut national de la statistique et des études économiques dans un communiqué. Elles ont été « pénalisées par le ralentissement de l’économie, des mesures nouvelles sur les prélèvements obligatoires, et un recul des transferts reçus », précise l’institution, évoquant des impôts « quasi à l’arrêt », augmentant « seulement de 0,3 % (+2,8 milliards d’euros) après +7,9 % en 2022 ». Les recettes de TVA, notamment, « ralentissent nettement à +2,8 % après +7,6 % ».

Les dépenses publiques en recul, en proportion du PIB

Les dépenses ont elles aussi « un peu » ralenti : « elles augmentent de 3,7 % après +4,0 % en 2022 », indique l’Insee. « En proportion du PIB, les dépenses continuent de reculer et s’établissent à 57,3 % du PIB après 58,8 % en 2022 », précise-t-il, mais elles restent « sensiblement supérieures à l’avant Covid-19 (55,2 % du PIB en 2019) ».

Les dépenses de fonctionnement (+6,0 %) et les prestations sociales « accélèrent » (+3,3 %, après +1,2 % en 2022), portées « par la revalorisation des prestations indexées sur l’inflation », indique l’institution. « Les rémunérations versées accélèrent également : +4,6 % après +4,4 %, avec l’effet en année pleine de la revalorisation indiciaire de juillet 2022, la revalorisation de juillet 2023, et un emploi public plus dynamique que les années précédentes », est-il précisé.

La dette en baisse

Le chiffre de l’Insee sur le déficit était particulièrement attendu car chaque décimale compte pour les finances publiques. « Pour faire simple, chaque 0,1 point » de PIB de déficit supplémentaire en 2023 « représente environ 3 milliards » d’euros manquant dans les caisses de l’Etat, a expliqué à l’AFP l’économiste Mathieu Plane.

Le gouvernement avait prévenu début mars que le déficit serait « significativement » plus élevé que les 4,9 % initialement prévus et les spéculations allaient bon train depuis une semaine sur le chiffre exact, depuis notamment l’évocation par la presse d’un déficit à 5,6 % du PIB.

La dette publique française atteint, elle, 110,6 % du PIB fin 2023, a précisé l’Institut national de la statistique et des études économiques. C’est moins qu’en 2022, où elle s’affichait à 111,9 %, mais presque un point de pourcentage au-dessus de la prévision du gouvernement (109,7 %).