Deuil impossibleIl y a trois ans, un étudiant décédait après une injection d’AstraZeneca

Covid-19 : Les parents de l’étudiant mort après une injection d’AstraZeneca veulent « savoir la vérité »

Deuil impossibleÉtudiant en 6e année de médecine à Nantes, Anthony a succombé à une thrombose veineuse abdominale dix jours après avoir reçu une dose du vaccin
La vaccination AstraZeneca avait été maintenue en France mais uniquement pour les personnes âgées de plus de 60 ans.
La vaccination AstraZeneca avait été maintenue en France mais uniquement pour les personnes âgées de plus de 60 ans. - N. Nguyen/AFP / AFP
Camille Allain

C. A.

L'essentiel

  • En mars 2021, Anthony Rio, 24 ans, était décédé dix jours après une injection de vaccin contre le Covid-19.
  • Trois ans après, les parents de l’étudiant nantais attendent des réponses au sujet du lot d’AstraZeneca à l’origine de la mort.

La vie de leur fils s’est arrêtée brutalement, un jour de mars 2021. La France et le monde se battaient alors contre un mystérieux virus, cherchant par tous les moyens à se protéger des méfaits du Covid-19. Pour ralentir la propagation et protéger la population et notamment les plus fragiles, les autorités avaient mis en place une importante campagne de vaccination. La question se posait alors de savoir ce que chacun avait reçu : Pfizer, Moderna ou AstraZeneca. Sans vraiment savoir de quoi il s’agissait.

Les parents d’Anthony sont devenus de fins connaisseurs, bien malgré eux. Il y a trois ans, leur fils, étudiant en 6e année de médecine à Nantes (Loire-Atlantique), décédait d’une thrombose veineuse abdominale. Dix jours plus tôt, cet homme de 24 ans en bonne santé avait reçu une dose du vaccin AstraZeneca.

« Nous ne sommes pas antivax ou complotistes »

Interrogés par nos confrères de Ouest-France, les parents d’Anthony attendent aujourd’hui de comprendre ce qui a pu tuer leur fils. « Nous ne sommes pas antivax ou complotistes, nous voulons juste savoir la vérité. Anthony ne buvait pas, ne fumait pas, prolonge Myriam. Il avait une vie saine, faisait du sport. Il n’y a aucune raison, autre que l’injection d’une dose du vaccin AstraZeneca, pouvant expliquer pourquoi il a perdu la vie », a confié la mère à nos confrères.

Installés à La Turballe, en Loire-Atlantique, les parents d’Anthony s’interrogent notamment sur le lot appelé « ABV 53 00 » dont est issue l’injection reçue par Anthony. Après des recherches, leur avocat a découvert que l’Autriche avait interrompu l’utilisation de ce lot le 8 mars après le décès d’une infirmière. C’est ce jour-là que le jeune Français avait reçu sa dose. D’autres pays avaient retiré ce même lot, certains allant jusqu’à suspendre les injections d’AstraZeneca. En France, les autorités avaient fait le choix de ne le proposer qu’aux personnes âgées de plus de 55 ans.

Neuf morts enregistrés en mars 2021

L’Agence européenne du médicament avait établi « un lien possible avec de très rares cas de caillots sanguins inhabituels avec des plaquettes sanguines basses » après l’injection. Le 16 mars 2021, on avait enregistré neuf morts et 25 cas signalés à l’agence européenne dans l’ensemble des pays membres de l’UE (plus le Royaume-Uni). Vingt millions de personnes avaient alors été vaccinées avec AstraZeneca.