DÉFICIT PUBLICCe qu’il faut retenir des déclarations de Gabriel Attal au 20 heures de TF1

Gabriel Attal au JT de TF1 : Assurance chômage, impôts, cotisations sociales… Ce qu’il faut retenir de sa déclaration

DÉFICIT PUBLIC« Une des pistes, c’est de réduire cette durée d’indemnisation de plusieurs mois », a notamment déclaré le Premier ministre à propos de l’assurance chômage
Le Premier ministre Gabriel Attal au JT de TF1, le 27 mars 2024.
Le Premier ministre Gabriel Attal au JT de TF1, le 27 mars 2024. - A. Jocard/AFP / AFP
Lise Abou Mansour

L.A. avec AFP

L'essentiel

  • Gabriel Attal était l’invité du JT de TF1 ce mercredi soir, alors que le gouvernement est en quête d’économies après le dérapage du déficit public à 5,5 % du PIB en 2023.
  • Assurance chômage, impôts, cotisations sociales… Le Premier ministre a avancé quelques pistes pour réduire le déficit public.
  • Le chef du gouvernement a fait part de son souhait d’avoir les paramètres de la réforme de l’assurance chômage « à l’été », « pour qu’elle puisse entrer en vigueur d’ici à l’automne ».

Trente minutes d’interview… pour très peu d’annonces. Gabriel Attal était l’invité du JT de TF1 ce mercredi soir, alors que le gouvernement est en quête d’économies après le dérapage du déficit public à 5,5 % du PIB en 2023, soit 15,8 milliards d’euros de plus que les prévisions du gouvernement. Sur le plateau de TF1, le Premier ministre a déclaré qu’il gardait « l’objectif de passer sous les 3 % de déficit en 2027 », alors que la note de la France pourrait être dégradée par les agences de notation financière dans les prochaines semaines.

Durée d’indemnisation de l’assurance chômage, augmentation des impôts, allègement des cotisations sociales… Quelles pistes semble privilégier le Premier ministre ? On vous a fait un récap des principales déclarations de Gabriel Attal de ce mercredi soir lors de son interview au JT de TF1.

Sur l’assurance chômage

Sur le plateau de TF1, Gabriel Attal a annoncé une réforme de l’assurance chômage « dans l’année ». Il a expliqué avoir demandé à sa ministre du Travail Catherine Vautrin « de préparer de nouvelles négociations » sur l’assurance chômage. Il a évoqué plusieurs pistes, notamment le fait de réduire la durée d’indemnisation « de plusieurs mois ». Actuellement un Français peut toucher l’assurance chômage pendant dix-huit mois. « Une des pistes, c’est de réduire cette durée d’indemnisation de plusieurs mois » mais « je ne pense pas qu’il faille que ça aille en dessous de 12 mois », a-t-il déclaré.

Il a également évoqué le temps de travail nécessaire afin de bénéficier du chômage. Aujourd’hui, il faut avoir travaillé six mois sur les deux dernières années. « Là aussi, on peut imaginer soit de dire il faut travailler davantage sur les 24 derniers mois, soit dire que les six mois s’apprécient sur une durée moins longue, qui n’est plus 24 mois mais, par exemple, 18 mois », a-t-il ajouté.

« Le troisième levier, c’est celui du niveau d’indemnisation du chômage, combien vous touchez et comment est-ce que ça baisse pour vous inciter à reprendre un emploi. C’est une des pistes qui a moins ma préférence que les autres mais on va laisser les partenaires sociaux travailler. »

Niveau calendrier, Gabriel Attal a fait part de son souhait d’avoir les paramètres de cette réforme « à l’été », « pour qu’elle puisse entrer en vigueur d’ici à l’automne ».

Sur l’augmentation des impôts

Gabriel Attal a rappelé ses « deux lignes rouges » en matière d'imposition. « Première ligne rouge : ne pas augmenter les impôts des classes moyennes. » Il a ensuite annoncé sa volonté de ne pas augmenter non plus les impôts sur les entreprises. « Deuxième ligne rouge : je n’augmenterai pas les impôts pour ce qui permet de financer le travail des Français », a-t-il poursuivi avant d’ajouter « Qui est-ce qui permet aux Français de travailler ? C’est quand même avant tout les entreprises. »

Pour justifier ses décisions, le Premier ministre a expliqué : « Qu’est-ce qui permet d’avoir des recettes ? Soit vous vous dites vous augmentez les taux d’imposition. Soit vous vous dites on fait en sorte qu’il y ait davantage de gens qui travaillent pour avoir des recettes supplémentaires. A chaque fois qu’un Français supplémentaire travaille, il va payer des cotisations, son employeur aussi. Donc l’objectif ça reste d’arriver au plein-emploi parce que ça permet d’augmenter les recettes. »

Gabriel Attal a également abordé la question des superprofits, les profits exceptionnels faits par les grandes entreprises. « Je n’ai jamais eu de dogme sur le sujet », a affirmé le Premier ministre. Il a rappelé l’instauration d’une taxe sur les superprofits des entreprises de l’énergie et des pétroliers. « On peut tout à fait améliorer cette taxe pour qu’elle rapporte plus. C’est tout à fait une piste qu’on peut poursuivre. » La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, avait d’ailleurs évoqué cette idée pour répondre à la hausse des déficits publics.

Sur les cotisations sociales

Pour « désmicardiser » la France, le Premier ministre souhaiterait « revoir le système des allègements de cotisations » pour que cela incite « davantage à augmenter » les bas salaires.

« On a un système qui fait que, en fait, il n’y a plus beaucoup d’intérêts pour quiconque d’augmenter les salariés qui sont au SMIC. L’employeur, ça lui coûte très cher, le salarié au SMIC, il va à la fin gagner moins », a justifié sur TF1 le Premier ministre. « Il faut avoir des allègements de cotisations qui incitent davantage à augmenter les salariés », a-t-il insisté, indiquant avoir confié une mission « à deux économistes qui vont vous faire des propositions au mois de juin sur le sujet ».

Sur la semaine de quatre jours

Gabriel Attal a annoncé l’expérimentation de la semaine en quatre jours « dans tous les ministères, dès cette année ». « Evidemment je souhaite que ça puisse se développer dans les entreprises », a-t-il ajouté. Il a assuré vouloir « donner plus de souplesse à ceux qui le souhaitent », en parlant notamment d’une « inégalité » entre les Français qui peuvent télétravailler et ceux qui ne le peuvent pas. On le rappelle, il s’agit d’une semaine en quatre jours et non de quatre jours. Gabriel Attal l’a d’ailleurs rappelé en disant « je ne suis pas pour réduire la durée du temps de travail ».

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