Aude : Bombe, freins sectionnés, chantage… Qui en veut à Josiane, 85 ans ?

Nous sommes le 9 juillet 2023. Ce jour-là, Josiane découvre une pince coupante dans son jardin. Méfiante, la dame âgée de 85 ans, n’y touche pas et prévient les gendarmes. Déjà victime d’une tentative de meurtre en septembre 2020, elle a aussi fait l’objet de menaces anonymes et de tentatives d’extorsion depuis. Ses soupçons, légitimes, lui ont sans doute sauvé la vie. L’outil était relié à système de mise à feu d’une bombe artisanale. C’est le point culminant d’une affaire rocambolesque évoquée par La Dépêche du Midi.

Josiane a vécu une histoire d’amour de 56 ans avec Clément Siffre, le médecin du village d’Espezel. Une idylle longtemps clandestine, le professionnel de santé étant marié. Peu après le décès de son épouse, en 2008, leur histoire est officialisée, sans surprise. Dans ce village de l’Aude de 196 habitants, difficile de cacher pareille liaison…

Mariage en toute discrétion

En 2015, alors que l’ancien médecin souffre de problèmes de santé, Josiane s’installe à son domicile. Ils se marient discrètement en 2020, sur les conseils du notaire du couple. Clément a 101 ans, il meurt un an plus tard. Dans son testament, il a légué un quart de son héritage à sa femme, le reste à ses enfants.

Un mois avant leur mariage Josiane avait déjà échappé à une tentative de meurtre. Les freins du véhicule de son futur mari, qu’elle avait l’habitude d’emprunter, ont été sciemment sectionnés. Elle échappe à l’accident. L’enquête ne donne rien. En 2021, un mois après le décès de son mari, arrive une première lettre anonyme. Puis une seconde en 2023, accompagnée cette fois d’une demande de rançon, à laquelle l’ancienne institutrice ne répond pas.

Géolocalisation et fautes d’orthographe

Après la découverte de la bombe artisanale du 9 juillet 2023, l’enquête, cette fois, accélère. Début février 2024, les gendarmes de la brigade de recherches de Montpellier interpellent deux membres de sa belle-famille, Isabelle et Georges. Ce couple de retraités, domicilié près de Toulouse, est soupçonné d’avoir voulu attenter à sa vie. La géolocalisation au moment du sabotage de la voiture, l’envoi de ces courriers anonymes et les éléments précis qu’ils contiennent, notamment des fautes d’orthographe, semble-t-il, habituels, constituent les principales charges de leur mise en examen.

Le 29 février, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Montpellier a rejeté la demande de remise en liberté de Georges. Son épouse a été libérée, mais reste poursuivie. Le couple, par ses avocats, nie toute implication dans cette affaire.