Info « 20 Minutes »Les Français soucieux de l’impact de leurs trajets mais pas quand ils sont en voiture

Transports : 68 % Français sont soucieux de l’impact environnemental de leurs trajets mais pas quand ils sont en voiture

Info « 20 Minutes »Une étude Harris Interactive pour Air Liquide, que nous dévoilons, indique que la majorité des personnes en ville sont favorables à la sortie des transports en commun des carburants fossiles… mais pas forcément leur voiture
La station hydrogène de l'Alma prend les couleurs Olympiques.
Jean Bouclier

Jean Bouclier

L'essentiel

  • Nous dévoilons ce jeudi une étude Harris Interactive réalisée pour Air Liquide, intitulée « Les urbains et leur rapport à la mobilité ».
  • Un sondage qui se pose la question suivante : quel regard les citadins portent-ils sur leurs moyens de transport du quotidien, avec le dérèglement climatique en toile de fond ?
  • S’ils sont conscients des efforts à fournir pour passer des carburants fossiles à des énergies plus vertes, ils veulent que cet effort soit avant tout porté par les transports en commun, et non par leur propre voiture.

Ils y passent un temps fou sans forcément y penser. Quel regard les Françaises et Français citadins portent-il sur leurs moyens de transport du quotidien, avec le dérèglement climatique en toile de fond ? C’est la question à laquelle tente de répondre une étude Harris Interactive pour Air Liquide*, intitulée « Les urbains et leur rapport à la mobilité », que nous dévoilons aujourd’hui.

Premier enseignement (plutôt rassurant) : « 68 % des urbains sont déjà préoccupés par l’impact environnemental de leur déplacement au quotidien », atteste Jean-Daniel Levy, directeur délégué de Harris Interactive et auteur de l’étude. Une prise de conscience logiquement présente en masse chez les plus jeunes (78 % des 24 – 49 ans), moins chez les plus âgés (40 % des 50 ans et plus). D’autre part, la même proportion de citadins estime que les carburants issus des énergies fossiles participent au réchauffement climatique, sont mauvais pour leur santé et sont très bruyants.

Difficile de réduire la place de la voiture

Conséquence de ces deux idées : deux tiers des personnes qui habitent en ville envisagent de changer leurs usages à l’avenir pour aller vers des transports plus verts. Mais plusieurs freins subsistent pour les amener à délaisser leurs véhicules individuels pour aller vers les transports en commun. D’abord parce qu’ils n’ont pas forcément envie de bousculer leur habitude : 35 % ne souhaitent pas changer leurs horaires, le nombre de leurs trajets ou la durée de leurs trajets. Et 59 % ne sont pas prêts à réduire l’utilisation de leur véhicule individuel.

D’autre part, les transports en commun n’ont pas forcément bonne réputation. Ils sont jugés trop bondés (41 % des répondants), pas assez fiables (37 %), trop cher (36 %) ou trop lents (32 %).

Plus de 7 sur 10 connaissent l’hydrogène

Qui doit faire en premier des efforts pour réduire le fossile et les émissions de CO2 ? Les transports « intensifs », répondent en chœur les personnes interrogées : 70 % citent les transports en commun et les livraisons de colis à domicile, 64 % les taxis et VTC. Les véhicules individuels (les leurs, donc) viendront après, disent-ils.

Parmi les solutions qui existent aujourd’hui pour décarboner les transports, il y a l’hydrogène. Plus de 7 citadins sur 10 en ont entendu parler, mais seuls 3 % sont montés dans un véhicule équipé de cette technologie. Et là encore, les citadins estiment que l’effort sera pertinent s’il est d’abord réalisé par les transports en commun (74 %), les livreurs (73 %) et les taxis/VTC (71 %). Alors, avec des transports roulant davantage à l’hydrogène, la moitié des sondés seraient prêts à davantage embarquer.

Aujourd’hui, « le citoyen urbain ignore certains des avantages de la décarbonation », estime Jean-Daniel Lévy. Par exemple, un taxi à hydrogène ne fait pas de bruit, un vrai bonus dans une ville où le volume sonore permanent devient problématique, mais une donnée bien souvent méconnue du grand public.

* Enquête réalisée en ligne du 2 au 8 février 2024, auprès de 1.013 personnes représentatives des habitants d’agglomérations de 100.000 habitants et plus, âgés de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.