changement de propriétairesCasino ambitionne de devenir un champion de la « proximité »

Casino : Désormais entre de nouvelles mains, le distributeur veut devenir un champion de la « proximité »

changement de propriétairesDaniel Kretinsky, Marc Ladreit de Lacharrière et le fonds Attestor ont pris le contrôle de Casino
Un supermarché Casino, à Toulouse le 18 décembre 2023.
Un supermarché Casino, à Toulouse le 18 décembre 2023. - FRED SCHEIBER / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Casino a commencé à écrire mercredi une nouvelle page de son histoire. Le distributeur, dirigé pendant 20 ans par Jean-Charles Naouri, est passé entre les mains de ses repreneurs qui auront fort à faire pour le relancer.

C’était il y a presque un an, le 24 avril 2023 : le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, deuxième actionnaire de Casino derrière l’inamovible Jean-Charles Naouri, proposait d’injecter 750 millions d’euros pour secourir un groupe étranglé par son endettement, à condition d’en prendre le contrôle et d’écraser la plupart des créances dues. La bataille fut longue mais finalement, la dilution des actionnaires actuels via des augmentations de capital permet à Daniel Kretinsky, Marc Ladreit de Lacharrière et le fonds Attestor de prendre le contrôle de Casino.

« Une entreprise très provinciale »

Le nouveau conseil d’administration du distributeur, présidé par l’ancien secrétaire d’Etat macroniste Laurent Pietraszewski et incluant parmi ses membres le directeur général Philippe Palazzi et Athina Onassis - descendante du célèbre armateur grec Aristote Onassis -, s’est réuni mercredi en fin de journée. Il a notamment procédé à la nomination du nouveau comité exécutif du distributeur, parmi lesquels les patrons des enseignes Monoprix, Casino, Franprix et CDiscount restent en poste.

« C’est un groupe parisien du point de vue du chiffre d’affaires, mais du point de vue du nombre de magasins, nous sommes une entreprise très provinciale », a assuré dans un entretien à l’AFP et au Progrès diffusé mercredi soir le nouveau directeur général, Philippe Palazzi. Selon lui, Casino n’est « pas encore hors de danger » et il y aura « sans doute un plan de départs volontaires ». Son but est d’en faire un champion de la « proximité ».

Des effectifs en chute libre

La dette du distributeur doit être ramenée de 7,4 milliards d’euros à fin 2023 à un peu plus de 2,6 milliards d’euros, avec des échéances de remboursement allant de janvier 2027 à fin mars 2028. Les effectifs français du distributeur vont passer de 50.000 fin 2022 à 28.212 après cession de nombreux magasins à ses concurrents Intermarché, Auchan et Carrefour. Par ailleurs, Casino n’a quasiment plus de présence à l’international.

Au total, une fois les cessions déjà actées entièrement finalisées, le nouveau groupe pèsera environ 9 milliards d’euros de chiffre d’affaires - dix fois moins que Carrefour -, dont la moitié via l’enseigne Monoprix. Il comptera 8.634 points de vente sous enseignes Monoprix, Naturalia, Franprix, Viva, Spar ou Petit Casino.

Le groupe est très fort en Ile-de-France, surtout à Paris où il représente 54,5 % de la surface de vente de la grande distribution, selon une étude de l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur).


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