Violences sexuellesLe point sur les accusations de viol contre P. Diddy

Accusations de viol, revenge porn… On fait le point sur les accusations contre P. Diddy

Violences sexuellesAprès les spectaculaires perquisitions menées dans ses maisons, on fait le point sur ce qui est reproché au rappeur.
Le chanteur Puff Daddy  est accusé par plusieurs femmes de viols et violences.
Le chanteur Puff Daddy est accusé par plusieurs femmes de viols et violences.  -  Xavier Collin/Image Press Agency/Sipa USA / SIPA
Claire Frayssinet

C.F. avec AFP

L'essentiel

  • Deux maisons du rappeur milliardaire ont été perquisitionnées hier dans le cadre d’enquêtes pour viol et violences.
  • Cassie, ex-compagne du rappeur, a déposé plainte en novembre 2023 pour viol, violences physiques et contrôle coercitif, avant de trouver un accord à l’amiable dont les détails sont inconnus.
  • Deux autres femmes ont également porté plainte : Joi Dickerson-Neal affirme avoir été droguée et agressée sexuellement par P. Diddy en 1992, et une autre femme l’accuse de l’avoir violée avec un collaborateur dans les années 1990.

Les poursuites judiciaires contre Sean Combs alias P.Diddy éclatent aujourd’hui au grand jour mais les actions qui lui sont reprochées ont commencé il y a des dizaines d’années, à l’époque où le chanteur se faisait encore appeler Puff Daddy et s’affichait main dans la main avec Jennifer Lopez.

Quelles sont les accusations de Cassie, chanteuse et ex-compagne de P. Diddy ?

Tout a commencé à la mi-novembre 2023 lorsque son ex-compagne, la chanteuse de R & B Cassie, avait déposé plainte au civil pour viol et violences physiques contre le rappeur. Une affaire close « à l’amiable » deux jours plus tard, grâce à un accord dont les détails n’ont pas été divulgués.

La plainte de la chanteuse accusait la star du rap d’avoir eu un « comportement violent » et « des exigences déviantes » durant « plus d’une décennie ». Selon un article du Guardian, elle y dénonçait un système de contrôle coercitif, d’abus, de drogue et de violence sexuelle perpétrées contre elle par P. Diddy tout au long de leur relation qui a commencé en 2005, lorsque Cassie avait 19 ans et venait de signer un contrat avec le label du rappeur, et s’est terminée en 2019.

La plainte indique que le rappeur avait fait consommer des drogues à Cassie, telles que l’ecstasy et la kétamine ; qu’il l’a battue, notamment à Los Angeles en 2009, après que P. Diddy a vu Cassie parler à un autre agent commercial ; qu’il l’a violée à plusieurs reprises. Elle décrit même un viol collectif filmé. En 2018, il serait entré par effraction dans sa maison et l’aurait agressée après qu’elle a tenté de mettre fin à la relation.

Toujours selon la plainte, il contrôlait presque tous les aspects de sa vie : sa carrière, qu’il aurait exploitée pour la faire taire, mais aussi l’accès à ses propres informations médicales et le moment où elle était autorisée à voir sa famille. Cassie allègue également qu’après avoir eu une relation amoureuse avec un autre homme, P. Diddy aurait menacé de faire exploser la voiture de cet homme. Un véhicule appartenant au rival a explosé dans une allée peu après.

Quelles sont les autres accusations portées contre le rappeur ?

Depuis l’accord secret trouvé entre Cassie et P. Diddy, deux autres femmes ont porté plainte.

Dans une assignation déposée fin novembre à New York, Joi Dickerson-Neal a affirmé qu’elle a été « droguée, sexuellement agressée et abusée » en 1992 par le rappeur, connu à l’époque sous le nom de Puff Daddy, selon le magazine américain spécialisé.

Elle assure par ailleurs qu’il avait filmé la scène et diffusé la vidéo en guise de « revenge porn », une pratique visant à dévoiler au public des images sexuelles généralement non consenties pour se venger d’une personne.

Une autre femme, qui a conservé l’anonymat, accuse Sean Combs et son collaborateur Aaron Hall de l’avoir violée lors d’une fête dans les années 1990.

En décembre, P. Diddy a également été visé par une plainte au civil à New York l’accusant d’un viol en réunion sur une mineure de 17 ans en 2003. « Il n’y a eu aucune conclusion de responsabilité criminelle ou civile concernant ces accusations », avait souligné l’avocat du rappeur.

Pourquoi des maisons de P. Diddy ont-elles été perquisitionnées ?

Des agents fédéraux ont perquisitionné les luxueuses villas du rappeur à Los Angeles et Miami, armes au poing, sous l’œil de certains médias américains qui ont capturé des images de ces opérations depuis les airs. Ses perquisitions interviennent au moment où le rappeur est visé par plusieurs accusations de viols. Lors des perquisitions menées à Los Angeles lundi, les fils du rappeur, Justin et King Combs, ont été menottés, selon des images publiées par plusieurs médias américains.

Le jet privé de P. Diddy a atterri lundi soir sur l’île caribéenne d’Antigua, ont également affirmé plusieurs médias, quelques heures après les perquisitions, sans que le rappeur ne soit à bord. Les données de suivi de vol montrent que l’avion, baptisé LoveAir, a décollé d’un aéroport du sud de la Californie.

Que dit la Défense de P. Diddy ?

Les perquisitions menées dans les résidences du rappeur américain Sean Combs, alias « P. Diddy », sont le produit d’une « chasse aux sorcières basée sur des accusations sans fondement », a réagi mardi son avocat. Aaron Dyer, qui défend le musicien soupçonné de multiples viols, a dénoncé dans un communiqué un « usage excessif flagrant de la force armée » lors des opérations menées lundi sous l’égide du département de la Sécurité intérieure. « Cette embuscade sans précédent – associée à une présence médiatique coordonnée – conduit à un jugement prématuré de M. Combs », a ajouté l’avocat. « M. Combs est innocent et continuera de se battre chaque jour pour laver son nom. »