FLORILÈGEDix ans d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris… en dix surnoms

Anne Hidalgo à la mairie de Paris : « Annie Dingo », « Notre-Drame de Paris »… Dix ans en dix surnoms

FLORILÈGEEn dix ans, la maire de Paris a eu le temps de se faire bon nombre d’ennemis, et presque autant de surnoms…
Sainte-Anne, la Reine des bobos... mais aussi Miss Titane, la maire de Paris, Anne Hidalgo ne manque pas de sobriquets.
Sainte-Anne, la Reine des bobos... mais aussi Miss Titane, la maire de Paris, Anne Hidalgo ne manque pas de sobriquets.  - ANTON KARLINER/SIPA / SIPA
Romarik Le Dourneuf

Romarik Le Dourneuf

L'essentiel

  • Il y a dix ans, le 30 mars 2014, les municipales rendaient leur verdict : Anne Hidalgo s’emparait de la Mairie de Paris après avoir été la première adjointe de Bertrand Delanoë pendant treize ans.
  • Depuis, la maire de Paris collectionne les adversaires politiques et les détracteurs qui, pour beaucoup, aiment à lui trouver des petits surnoms. Un véritable Hidalgobashing.
  • Pour ses dix ans en poste, 20 Minutes a fait un petit tour de ces sobriquets et vous en livre dix.

Joyeux anniversaire ! Ce 30 mars, Anne Hidalgo fêtera une décennie passée à la tête de la Mairie de Paris. Dix ans durant lesquels l’élue a profondément transformé le paysage de sa ville, lancé des projets et amené la flamme des JO 2024. Au passage, l’édile a hérité de nombreux surnoms, rarement affectueux, parfois injurieux. Pour ses détracteurs, Anne Hidalgo est une source inépuisable d’inspiration. Petit florilège.

« Annie Dingo »

C’est l’un des premiers sobriquets dont a été affublée la maire de Paris. Selon nos recherches effectuées en 2020, c’est au mois de septembre 2016 et sur le réseau social Twitter, deux ans après sa nomination, que sont apparues les premières occurrences d'« Annie Dingo ». Un surnom qui a réussi à en supplanter un autre, apparu à la même période et pour les mêmes raisons : « La voix des barges ».

C’est au moment du vote au Conseil de Paris de la piétonnisation des berges de Seine rive droite qu’elle hérite de ce surnom peu flatteur. Très populaire pour les suiveurs de #saccageparis, il est aujourd’hui encore le plus fréquemment utilisé par celles et ceux qui aiment vilipender sa gestion de la ville.

« Notre-Drame de Paris »

La gestion de Paris par Anne Hidalgo est à l’origine de nombreux surnoms. Selon ses « haters », l’édile est coupable de mettre à sac la capitale tout en délaissant les monuments. « Notre-Drame de Paris » est apparu bien avant l’incendie de la cathédrale en avril 2019, mais ce dernier est venu appuyer la force du qualificatif.

Se plaignant de l’état de la voirie dans la capitale et du nombre importants de travaux en permanence dans les rues, une variante est même apparue : « Notre-Dame du Gruyère ». Moins inspiré.

« Sainte-Anne »

Toujours dans le thème religieux, ce surnom de « Sainte-Anne » n’est pas plus flatteur, bien au contraire. On le doit à deux journalistes, fervents pourfendeurs de l’édile : Airy Routier et Nadia Le Brun. Dans leur livre Sainte-Anne ! Son vrai bilan, paru en 2019 aux éditions Albin Michel, les auteurs s’attaquent principalement à la gestion de la circulation de la maire de Paris, sans oublier de l’égratigner à coups de commentaires sur son caractère « présomptueux », « colérique », « sectaire »…

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Ce surnom proviendrait d’un supposé soutien de la presse « bien pensante » parisienne qui se refuserait catégoriquement à critiquer celle qui trône à l’Hôtel de ville. Inspirés, les deux journalistes collent de nombreux autres petits noms comme « Madame Je-Sais-Tout », « Sainte-Têtue », « Madame Je-Fais-Des-Coups-Mais-Je-Ne-Suis-Pas-Les-Dossiers », « Mère Emptoire ». Visiblement des fans de la première heure.

La « reine des Bobos »

Cette même presse « bien pensante » parisienne serait la face visible de ce que les détracteurs d’Anne Hidalgo appellent plus globalement les « Bobos » (pour bourgeois-bohème). Un concept un peu flou, mis à toutes les sauces mais qui, pour résumer, engloberait tous les électeurs de la maire de Paris : urbains, aisés, écologistes, cyclistes…

Selon les usagers de ce surnom, Anne Hidalgo n’aurait pour cap politique que de satisfaire ces « bobos » en multipliant les pistes cyclables, en soutenant des projets culturels contemporains ou tout simplement en s’attaquant à la voiture dans la capitale.

La « Reine-Maire »

Difficile de retrouver la véritable parenté de ce qualificatif, utilisé même à l’intérieur du Parti socialiste. On peut tout de même dire que c’est François Delétraz, journaliste au Figaro et pourfendeur convaincu de la politique de la mairie de Paris, qui a officialisé ce nom par son livre paru en 2019 : La Reine Maire de Paris.

De manière générale, le titre de Reine est souvent attribué à Anne Hidalgo : « reine des surmulots », « reine des vélibs »…

« Madame 1,7 % »

Les administrés et les observateurs de la vie parisienne ne sont pas les seuls à inventer des sobriquets. Car les politiques, et principalement ses opposants, répondent souvent présent au moment de renommer Anne Hidalgo.

Depuis la présidentielle de 2022, véritable gadin pour le Parti Socialiste et sa candidate, un nouveau pseudo a fait son apparition. Elle a longtemps été appelée « Madame 4 % », puis « Madame 2 % », selon les sondages avant le scrutin. C’est finalement « Madame 1,7 % » – son véritable résultat – qui sera retenu.

La « boniche espagnole »

Si les précédents surnoms donnés à la maire de Paris pouvaient tenir de la moquerie, certains ont clairement dépassé les limites de l’acceptable. C’est le cas notamment d’une partie de la droite en 2014.

Candidate à la succession de Bertrand Delanoë dont elle a été la première adjointe, Anne Hidalgo, souvent surnommée la « petite secrétaire » à l’époque, est favorite des sondages avec son opposante, vainqueure de la primaire de l’UMP, Nathalie Kosciusko-Morizet.

Or, selon l’autrice Saveria Rojek dans son livre sur les municipales 2020, Impitoyable (éditions Stock), l’ancienne ministre de l’Ecologie aimait appeler la future maire de Paris « la boniche espagnole », référence raciste aux origines d’Anne Hidalgo.

Rachida Dati, nouvelle Némésis de la maire de Paris, avait également confié que l’opposition municipale aimait à surnommer Anne Hidalgo « Conchita », une expression du même acabit.

La « Ségolène sans talent »

Nouveaux venus dans le game de la ville de Paris, les macronistes tentent de ravir la mairie de Paris en 2020. Pour y parvenir, Emmanuel Macron envoie au combat Benjamin « sexto » Griveaux, puis Agnès « Covid » Buzyn.

Surtout, le président de la République redoute qu’Anne Hidalgo ne réussisse à unir la gauche pour la présidentielle de 2022, comme elle a su le faire à Paris. Mais sa crainte reste modérée puisque dans le camp présidentiel, la maire de Paris était vue comme une « Ségolène Royal sans le talent », expliquait encore Saveria Rojek dans Impitoyable en 2020.

« Cruella »

Les coups de poignards frappent souvent dans le dos. Et dans le camp d’Hidalgo aussi, les lames sont aiguisées. Pire, cela vient de celui dont elle a été première adjointe, de 2001 à 2013, l’un de ses mentors, Bertrand Delanoë. Après des années de collaboration, la relation entre les deux se serait refroidie et l’ancien maire l’appellerait désormais « Cruella ».

Une attaque à laquelle Anne Hidalgo ne resterait pas de marbre puisqu’elle surnommerait son prédécesseur « Tati Danielle », selon un article du Monde de 2017.

A voir si elle a déjà trouvé un petit nom à son actuel premier adjoint, Emmanuel Grégoire, qui regarde déjà vers 2026 et avec qui les relations ne seraient pas non plus au beau fixe.

« Miss Titane »

En poste depuis dix ans, Anne Hidalgo subit un sérieux bashing. Et malgré les moqueries et attaques quotidiennes, elle reste droite dans ses bottes et envisagerait même de rempiler aux prochaines municipales.

C’est sans doute de là que lui vient son surnom de « Miss Titane ». Sa combativité, qui fait l’admiration de ses proches, est également reconnue par Rachida Dati et Emmanuel Macron, ses deux meilleurs ennemis.

Une solidité qui tient peut-être à sa petite habitude matinale livrée par Gaspard Gantzer en 2022 dans son livre Qui peut sauver la gauche ? (Flammarion), paru en septembre 2022. Le conseiller en communication politique y révélait un échange avec la maire de Paris qui lui aurait dit : « Tous les matins, je me lève en me disant que tout le monde m’aime. Je ne sais pas si c’est vrai, mais ça m’aide à ne pas me poser de questions. »