Baltimore : Début des opérations pour dégager le port après l’effondrement du pont heurté par un navire

Des grues ont commencé à arriver jeudi à Baltimore (Maryland, Etats-Unis) pour dégager les débris du pont qui s’est effondré. Ces engins vont devoir retirer les restes d’acier tordus du pont Francis Scott Key, emprunté chaque jour par 30.000 véhicules, et qui s’est écroulé mardi tel un château de cartes, après avoir été percuté par un porte-conteneurs, bloquant l’entrée du port de Baltimore, et suspendant le transport maritime sur le site.

Le Corps des ingénieurs de l’armée « déplace la plus grande grue de la côte Est à Baltimore pour nous aider », a affirmé le gouverneur du Maryland, Wes Moore jeudi soir à la presse. « Avant de pouvoir procéder au levage, nous devons trouver la manière de découper le pont en morceaux de la bonne taille afin de pouvoir les soulever hors de l’eau à l’aide d’une grue », a expliqué le contre-amiral des garde-côtes, Shannon Gilreath.

Une aide d’urgence pour entamer les travaux

Les autorités ont prévenu que la réouverture du port, important pour l’économie américaine, prendra beaucoup de temps. Wes Moore a soutenu que cette réouverture est désormais la priorité absolue de l’État du Maryland, qui a demandé à l’Etat fédéral une première enveloppe de 60 millions de dollars, appel rapidement entendu par le gouvernement.

Le ministère américain des Transports a annoncé jeudi le « déblocage rapide » de ce montant en « fonds d’aide d’urgence » au Maryland, pour « entamer des travaux urgents. » Après le drame, le président Joe Biden s’est engagé à ce que l’administration fédérale prenne en charge l’intégralité du coût de la reconstruction du pont. « Je ne sais pas quel sera le coût total, je ne sais pas encore quel sera le calendrier complet, mais notre détermination est inébranlable, a affirmé Wes Moore. Nous arriverons à son terme. »

Jeudi, le patron du marché de l’assurance Lloyd’s of London a prévenu que l’indemnisation par les compagnies d’assurance de l’accident pourrait être la plus élevée jamais versée dans le transport maritime.

Inquiétude dans les quartiers ouvriers

Mercredi à la Maison-Blanche, le secrétaire aux Transports Pete Buttigieg et le vice-amiral de la Garde côtière Peter W. Gautier ont déclaré que la réouverture du canal de navigation et du port était désormais au centre des efforts de redressement du pays. Le Washington Post rappelle qu’entre 100 et 200 millions de dollars de marchandises transitent chaque jour par ce port, et qu’au moins deux millions de dollars de salaires sont en jeu, chaque jour de fermeture du port.

Le Washington Post souligne par ailleurs l’inquiétude grandissante dans les quartiers ouvriers qui bordent la rivière Patapsco, dans le sud-est du comté de Baltimore. Plus de 8.000 hommes et femmes ont des emplois directement liés au port de Baltimore, qui emploie indirectement 15.000 personnes en tout. Et des rumeurs commencent à circuler, selon le quotidien américain, concernant des licenciements qui pourraient être imminents.

« Il s’agit également du lieu de repos de quatre pères »

La situation économique ne doit toutefois pas faire oublier le drame derrière cet accident. « Il s’agit également du lieu de repos de quatre pères, de quatre frères, de quatre fils », a déclaré Tom Perez, haut fonctionnaire à la Maison-Blanche lors d’un entretien à la chaîne américaine MSNBC. Si les corps de deux des six ouvriers portés disparus ont été retrouvés mercredi, les opérations pour retrouver les quatre autres corps ont été interrompues, les autorités jugeant trop dangereux l’envoi de plongeurs sur le lieu de l’accident.

« L’eau est si sombre et les débris si denses que, dans la plupart des cas, nos plongeurs ne voient pas au-delà de 30 à 60 cm », a expliqué Wes Moore.