enfoncer le clouLa descente aux enfers de Brico Privé, le spécialiste du bricolage en ligne

Brico Privé : La descente aux enfers du spécialiste du bricolage en ligne

enfoncer le clouRacheté entre deux confinements par le groupement Mousquetaires/Intermarché, Brico Privé, le spécialiste toulousain du bricolage en ligne, est menacé de fermeture. Cent soixante-quatorze emplois sont en jeu
Une manifestation des salariés de Brico Privé, le 25 mars 2024, devant le siège de l'entreprise à Castelnau-d'Estrétefonds, près de Toulouse.
Une manifestation des salariés de Brico Privé, le 25 mars 2024, devant le siège de l'entreprise à Castelnau-d'Estrétefonds, près de Toulouse. - Ed Jones / AFP / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L'essentiel

  • Cent soixante-quatorze emplois sont menacés chez Brico Privé, le spécialiste toulousain du bricolage en ligne.
  • Depuis juillet 2020, entre deux confinements et en pleine frénésie pour le bricolage, l’actionnaire majoritaire de l’entreprise est le groupement Mousquetaires/Intermarché.
  • Avec l’inflation et le retour au bureau, la jeune pousse a perdu de ses charmes et son chiffre d’affaires en chute.

L’inflation et le retour au bureau ont eu raison de la fièvre bricoleuse des Français contractée pendant la crise sanitaire. Un désamour qui plonge Brico Privé, le spécialiste toulousain du bricolage en ligne et ses 174 salariés dans la crise. Car, ils ont perdu de leurs charmes. Notamment au regard du groupement Mousquetaires/Intermarché, qui, fin juillet 2020, entre deux confinements, s’est offert 66 % du capital de cette « jeune pousse » pour, selon l’AFP, 53 millions d’euros.

A l’époque, les Mousquetaires qui, au-delà de leurs surfaces alimentaires, possèdent les enseignes Bricomarché, Brico Cash ou Bricorama, saisissait l’opportunité de compléter sa boîte à outils. Ils sont beaucoup moins bien disposés aujourd’hui. Sa direction met en avant une perte d’exploitation de plus de 13 millions d’euros en 2023, avec un chiffre d’affaires de 76,1 millions d’euros (-7 %). Ces données, selon elle, ne permettent « plus d’envisager la poursuite de l’activité ».

Y aura-t-il un repreneur ?

En janvier, les instances représentatives des salariés, dont 130 sont basés à Toulouse, ont été informées du projet de cessation d’activité. Les modalités du plan de sauvegarde font depuis « l’objet d’échanges avec le CSE ». Récemment, le groupement dit avoir reçu une offre de reprise, en cours d’examen. Les salariés veulent « pouvoir partir avec des conditions dignes » et « s’il y a repreneur, […] on regardera les conditions », explique Karoline Vitrant, déléguée du personnel FO et représentante au CSE chez Brico Privé. « On sait très bien qu’il ne pourra pas reprendre 174 personnes. »

La déléguée syndicale, comme les salariés toulousains qui ont manifesté à plusieurs reprises, a égratigné Les Mousquetaires, qui « rachètent un peu tout sur leur passage », ainsi que le médiatique patron du groupement, Thierry Cotillard qui vient de racheter quelque 200 magasins au groupe Casino.

Carole Delga croise le fer avec les Mousquetaires

Carole Delga, la présidente socialiste de la région Occitanie, vient de se jeter dans la mêlée. « Les conditions dans lesquelles » les salariés de Brico Privé « vont perdre leur emploi semblent bien en deçà des standards d’une entreprise » comme Les Mousquetaires, écrit-elle dans un courrier adressé à Thierry Cotillard, révélé par Le Parisien et que l’AFP a consulté mercredi.

Les Mousquetaires promettent désormais de « proposer une solution adaptée et d’avenir pour Brico Privé »… à condition d’un dialogue social « plus constructif et apaisé », ajoutent-ils.