Récap'Civils bombardés et journalistes réprimés au 764e jour de guerre en Ukraine

Guerre en Ukraine : Civils bombardés, espions arrêtés et journalistes réprimés

Récap'« 20 Minutes » fait le point pour vous tous les soirs sur l’avancée du conflit en Ukraine
Un homme évacue un immeuble devant la dépouille d'une personne tuée par un bombardement russe à Kharkiv, le 27 mars 2024.
Un homme évacue un immeuble devant la dépouille d'une personne tuée par un bombardement russe à Kharkiv, le 27 mars 2024.  - Andrii Marienko/AP/Sipa / Sipa
Frédéric Brenon

F.B. avec AFP

L'essentiel

  • La Russie a lancé son « opération militaire » en Ukraine le jeudi 24 février 2022. Tous les soirs, 20 Minutes vous propose son récap' du conflit russo-ukrainien.
  • Une déclaration marquante, un chiffre-clé, les tendances de fond… Voici les informations essentielles pour mieux comprendre une guerre d’une ampleur inédite sur le sol européen.
  • Ce jeudi, 764e jour de guerre en Ukraine, la journée a été marquée par de nouveaux bombardements meurtriers et par les nouvelles accusations de la Russie après l’attentat de Moscou.

Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs, à 19h30. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de la journée.

Le fait du jour

Des bombardements russes ont provoqué la mort d’au moins trois civils et en ont blessé une quinzaine d’autres dans le sud et l’est de l’Ukraine, ont déclaré jeudi les autorités ukrainiennes. Une frappe aérienne a ainsi touché un immeuble d’habitation dans la localité de Mykolaïvka, dans la région orientale de Donetsk, causant la mort d’une femme dont le corps a été retrouvé au milieu des décombres, selon le ministère ukrainien de l’Intérieur.

Dans la région de Kherson (sud), un chauffeur de taxi est mort quand son véhicule a été atteint par des tirs. Ses deux passagers ont été blessés et transportés à l’hôpital, a annoncé le chef de l’administration militaire régionale. Dans la matinée, des tirs russes ont aussi visé le village de Monatchynivka, dans la région de Kharkiv (nord-est), provoquant la mort d’une femme qui se trouvait dans une voiture près d’un établissement médical, a expliqué la police régionale.

Par ailleurs, un avion militaire russe s’est écrasé ce jeudi au large de la Crimée, péninsule ukrainienne annexée en 2014 par la Russie, et le pilote a eu le temps de s’éjecter. « Il a été récupéré par les sauveteurs de Sébastopol à une distance de 200 mètres du rivage. Sa vie n’est pas en danger », a indiqué le gouverneur local installé par Moscou.

Le chiffre du jour

Deux. C’est le nombre d’espions présumés arrêtés par les services de sécurité ukrainiens (SBU) ce jeudi. Le premier serait un homme voulant rejoindre en tant qu’aumônier l’armée ukrainienne pour transmettre à Moscou des renseignements militaires.

Le deuxième homme arrêté est accusé d’avoir été recruté par la Russie pour collecter des informations sur un hôpital de l’armée ukrainienne et une centrale électrique dans la région de Dnipropetrovsk (centre-est)

La déclaration du jour

« Les responsables russes semblent être d’assez bons marchands de fumier. » »

L’insulte est signée John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité des Etats-Unis. Ce représentant de la Maison-Blanche a par ailleurs reproché à l’Etat russe de diffuser une « propagande absurde » à propos de l’attentat dans la banlieue de la capitale russe, dont Daesh serait le « seul responsable ». Un peu plus tôt ce jeudi, la Russie a affirmé avoir la « preuve » que les auteurs de l’attentat ayant fait 143 morts vendredi dernier entretenaient des liens avec des « nationalistes ukrainiens ». Pour rappel, l’attaque a été revendiquée par l’organisation djihadiste Etat islamique (EI), tandis que Kiev et ses alliés démentent toute implication dans cette tuerie.

Le Comité d’enquête russe prétend tout de même ce jeudi avoir de nouveaux éléments prouvant, selon lui, une piste ukrainienne. « Le travail avec les terroristes détenus, l’examen des dispositifs techniques saisis sur eux et l’analyse des informations sur les transactions financières ont permis d’obtenir des preuves de leurs liens avec les nationalistes ukrainiens », a assuré le Comité.

D’après cet organisme, les quatre assaillants ont par ailleurs reçu d' « importantes sommes d’argent et des cryptomonnaies en provenance d’Ukraine, qui ont été utilisées pour la préparation de ce crime ».

Les enquêteurs, qui n’ont publié aucun document ou élément pour corroborer ces déclarations, ont aussi fait part de l’arrestation d’un nouveau suspect, accusé d’avoir participé au « financement » de l’attaque.

La tendance

La répression visant les journalistes tentant d’informer librement ne semble pas près de s’arrêter en Russie. Un tribunal russe a ainsi condamné ce jeudi un journaliste à deux ans de prison pour avoir publié des messages dénonçant l’attaque du Kremlin en Ukraine, tandis qu’une vague d’interpellations a frappé cinq journalistes de médias indépendants à Moscou.

Mikhaïl Feldman, journaliste et militant dans la ville de Kaliningrad, a été reconnu coupable d’avoir cherché à « discréditer » l’armée et devra purger sa peine dans une colonie pénitentiaire à « régime sévère », a indiqué l’ONG spécialisée OVD-Info. Mikhaïl Feldman avait déjà été condamné à une amende pour avoir « discrédité » l’armée en 2022 après avoir participé à une manifestation contre l’attaque russe contre l’Ukraine. Il a ensuite été accusé de récidive et poursuivi au pénal.

Selon OVD-Info, il lui a été reproché d’avoir partagé sur Internet des contenus dénonçant l’offensive du Kremlin. « Je n’ai pas tué, je n’ai pas pillé, je n’ai pas volé, je n’ai pas violé et je n’ai surtout pas déclenché une guerre de conquête contre un pays voisin », a-t-il déclaré avant le verdict, selon OVD-Info.

Notre dossier sur la guerre en Ukraine

A Moscou, Antonina Favorskaïa, une photographe de SOTAvision, l’un des derniers médias couvrant les répressions politiques en Russie, vient d’être visée par une affaire pour « extrémisme », passible d’une lourde peine de prison, a annoncé jeudi son média. Antonina Favorskaïa couvrait les procès d’Alexeï Navalny depuis des années. C’est elle qui a tourné la dernière vidéo montrant l’opposant, le 15 février, lors d’une audience.

Elle avait été arrêtée le 17 mars et condamnée dans la foulée à 10 jours de détention administrative pour désobéissance à la police. Mercredi soir, après avoir purgé cette peine, elle a été interpellée à nouveau dès sa sortie de prison. Son appartement a ensuite été perquisitionné, tout comme celui de ses parents, et elle a été placée en détention, selon SOTAvision.