vie privée100 euros contre vos données à vie ? Temu retire une offre controversée

100 euros contre certaines de vos données à vie ? Temu retire une offre controversée

vie privéeL’application chinoise a stoppé son offre « Cash reward », qui voyait le client céder plusieurs de ses données personnelles
Temu proposait à ses clients en France de bénéficier de bons d'achat en échange de plusieurs de leurs données personnelles à vie.
Temu proposait à ses clients en France de bénéficier de bons d'achat en échange de plusieurs de leurs données personnelles à vie. - Getty Images via AFP / GETTY IMAGES NORTH AMERICA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Si c’est (presque) gratuit, c’est que vous êtes le produit, dit un vieil adage d’internet. Le site chinois de commerce électronique Temu a retiré en France et au Royaume-Uni une campagne de promotion après une polémique sur l’utilisation des données des clients, a indiqué samedi la société.

Cette offre consistait en France à « acheter et utiliser à vie plusieurs données personnelles de ses clients en échange d’argent et de bons d’achat », a indiqué samedi Le Parisien.

Cette campagne, « lancée en Angleterre depuis plus d’une semaine, proposait depuis quelques jours en France de bénéficier d’une cagnotte de minimum 100 euros en téléchargeant l’application et en cliquant sur un lien de parrainage. Sauf qu’au passage, le bénéficiaire acceptait de vendre à vie une partie de ses données personnelles », écrit le journal.

Le groupe chinois, affirmant que « le programme a connu un grand succès en France, avec de nombreux clients satisfaits », a dit avoir décidé de le « supprimer temporairement » en raison de « malentendus sur l’étendue de (son) utilisation des informations client », dans un message adressé samedi à l’AFP, confirmant une information du Parisien. Et ce, « bien que nous n’utilisions que les noms d’utilisateurs et les photos de profil », affirme un porte-parole dans ce message.

Le service de presse a indiqué que le programme était également « supprimé temporairement » au Royaume-Uni dans le but de « l’optimiser en fonction des retours des clients », mais n’avait pas répondu samedi après-midi aux demandes de précisions sur les autres pays éventuellement concernés.

« Nous nous engageons à apporter des améliorations pour garantir la clarté et une expérience encore meilleure pour tous », poursuit-il, en assurant que « Temu s’engage à protéger la confidentialité de ses clients ». « Nous ne vendons pas et ne vendrons pas de données clients », ajoute Temu.

Interrogée par l’AFP, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) a indiqué samedi ne pas avoir reçu « à ce jour » de plaintes visant l’application Temu.

Elle rappelle que « le RGPD (Règlement général sur la protection des données) et la loi Informatique et Libertés reconnaissent aux personnes des droits sur leurs données (droit d’accès, de rectification et d’opposition notamment), auquel les personnes ne peuvent renoncer, y compris contre de l’argent ».

« La vente de données supposerait que les personnes renoncent à ces droits », ajoute le gendarme de la vie privée en matière numérique.

Lancée en 2022, l’application Temu a connu une croissance météorique, portée par ses prix très bas pour des articles allant de l’habillement aux cosmétiques, en passant par les bijoux. Elle séduit notamment les personnes à faibles revenus, jouant sur la possibilité d'« acheter comme un milliardaire », selon son slogan.