mystèresLes questions à élucider après la découverte des ossements d’Emile

Disparition d’Emile : Les questions à élucider après la découverte des ossements

mystèresLe procureur d’Aix-en-Provence a annoncé ce dimanche la découverte d’ossements à proximité du Haut-Vernet qui appartiennent à l’enfant disparu il y a huit mois
Une entrée du village français du Vernet, près du Haut-Vernet, où Emile, âgé de 2 ans, a disparu.
Une entrée du village français du Vernet, près du Haut-Vernet, où Emile, âgé de 2 ans, a disparu. - CHRISTOPHE SIMON / AFP / AFP
Cécile De Sèze

C.d.S

L'essentiel

  • Des ossements du petit Emile disparu le 8 juillet 2023 au Haut-Vernet ont été découverts samedi par une promeneuse à proximité immédiate du village.
  • Les recherches et analyses se poursuivent sur les lieux de la découverte du corps dans le cadre de l’enquête pour « enlèvement » et « séquestration ».
  • Cette unique avancée depuis le début des recherches survient huit mois après la disparition de l’enfant de deux ans et demi et soulève plusieurs questions.

Malgré les mises en situation, les moyens déployés après sa disparition, le ratissage des lieux par les chiens et les gendarmes, Emile est resté introuvable pendant huit mois. Une chose est sûre désormais : l’enfant de deux ans et demi est mort. Ses ossements ont été retrouvés par une promeneuse samedi et formellement identifiés par l’IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale), selon un communiqué du procureur publié ce dimanche.

C’est bien la seule certitude dans cette enquête d’abord ouverte pour disparition inquiétante puis élargie aux faits criminels « d’enlèvement » et « séquestration » en août, un mois après la disparition du garçon résidant dans le hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence). De nombreuses questions restent à élucider après cette macabre découverte car le flou reste encore entier quant aux causes de sa disparition et de sa mort.

Comment l’enfant est-il décédé ?

C’est la principale question à laquelle les enquêteurs devront répondre. La découverte d’une partie des ossements d’Emile va pouvoir les mettre sur des pistes, notamment s’ils retrouvent des traces de coups ou de morsures. Aucune possibilité n’a été écartée durant toute l’enquête. S’agit-il d’un acte criminel ? D’un accident ? De l’attaque d’un animal sauvage ?

Seulement une partie des restes de l’enfant ont été découverts, selon une source proche de l’enquête citée par Le Parisien. Il s’agirait de son crâne et ses dents. Ce qui soulève cet autre mystère : où est le reste du corps ?

Le corps a-t-il été déplacé ?

Si le cadavre d’Emile n’a pas été retrouvé plus tôt, il se peut qu’il n’était pas à l’endroit où les ossements ont été découverts, à proximité immédiate du village. Une zone pourtant fouillée par les enquêteurs, précise une source proche de l’enquête citée par BFMTV.

Ainsi, le corps a-t-il été déplacé ? C’est la théorie retenue par Jacques-Charles Fombonne, ancien commandant du centre national de formation à la police judiciaire de la gendarmerie, interrogé par France Info. « Cela appuie plutôt l’hypothèse d’un corps qui aurait été déplacé et qui aurait été mis justement à cet endroit, sachant qu’on a dit qu’on n’y reviendrait pas, argumente-t-il. On peut difficilement imaginer, même si le corps a été enterré assez profondément, qu’ils soient passés à côté ».

C’est aussi ce que semble penser le maire du Vernet, François Balique, selon qui la zone avait « été archi-fouillée par les gendarmes », indique-t-il au Figaro. « C’est un endroit où passent les chasseurs et leurs chiens, les habitants quotidiennement et où des travaux forestiers ont été réalisés à l’automne », a-t-il précisé.

Pourquoi les chiens ne l’ont-ils pas retrouvé ?

Comment se fait-il que les chiens mobilisés pour retrouver la trace d’Emile l’été dernier n’aient pas senti le corps de l’enfant alors que ses ossements ont été découverts par une promeneuse ? A plusieurs reprises, des chiens spécialisés dans la détection de corps ont été déployés sur le terrain. Mais si leur odorat est efficace, il n’est pas infaillible pour autant.

Par ailleurs, il permet de déterminer une piste mais pas de la dater précisément. Ainsi, il n’est pas impossible que les chiens aient marqué un chemin emprunté par l’enfant la veille de sa disparition.

Pourquoi les battues n’ont-elles pas permis d’avoir une trace ?

Autre problème, cette fois dû aux circonstances saisonnières. Malgré les fouilles des enquêteurs, « la végétation estivale, surtout dans la région, est très dense et peut cacher une petite faille ou un recoin inexploré », expliquait ainsi à 20 Minutes François Daoust, ancien directeur de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), en janvier dernier.

Et selon l’ancien gendarme, ce scénario arrive fréquemment : « On a régulièrement retrouvé des corps de promeneurs disparus en période pré-hivernale ou à la sortie de l’hiver, lorsque la végétation est moins épaisse. Et ce, alors qu’on avait mis de gros moyens lors du signalement. »

Existe-t-il un lien avec la mise en situation organisée deux jours plus tôt ?

Simple coïncidence ou réelle corrélation ? Une mise en situation, sorte de reconstitution des faits, avait eu lieu pour la première fois jeudi au Haut-Vernet avec 17 personnes, dont toutes celles présentes le jour de la disparition du bambin. L’accès au hameau avait été barré pendant trois jours, la veille et le lendemain de la mise en situation.

Cependant, le mystère était resté entier après cet acte d’enquête à l’issue duquel aucune information n’avait filtré. Il est ainsi trop tôt pour savoir si la découverte des restes de l’enfant samedi est liée ou non à cet événement organisé deux jours plus tôt.

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