NBAL’heure du bilan pour Wemby, « dans le top 5 des rookies de l’histoire »

NBA : Il est l’heure du bilan pour Victor Wembanyama, déjà « dans le top 5 des rookies de l’histoire »

NBALa saison de rookie de Victor Wembanyama en NBA touche à sa fin ce dimanche soir, l’occasion de faire le bilan de celui qui devrait être élu meilleur débutant de la saison
Le pivot français des San Antonio Spurs, Victor Wembanyama s'est imposé comme le meilleur contreur de la saison en NBA.
Le pivot français des San Antonio Spurs, Victor Wembanyama s'est imposé comme le meilleur contreur de la saison en NBA.  - CHANDAN KHANNA / AFP
Adrien Max

Adrien Max

L'essentiel

  • La première saison NBA de Victor Wembanyama prendra fin ce dimanche pour le dernier match de la saison régulière des Spurs, l’occasion de tirer un premier bilan.
  • Le choix numéro 1 de la Draft 2023 devrait être élu Rookie de l’année.
  • Après un temps de jeu limité par son entraîneur Gregg Popovich en début de saison, Victor Wembanyama a ensuite beaucoup progressé pour devenir le meilleur contre de la NBA.

Ah les play-off NBA, ses séries interminables, son intensité sans pareille et ses stars qui écrivent les plus belles lignes de leur carrière. Le début des phases finales arrive en même temps que la saison régulière prend fin ce dimanche soir, à l’occasion d’un multiplex diffusé sur beIN Sports, à 18h30 et 21h30. Mais avec un absent de marque, Victor Wembanyama. Le Français, drafté l’année dernière à la première position par San Antonio a échoué à qualifier les Spurs pour les play-off. Pas vraiment une surprise, tant la franchise texane part de loin. Mais la saison personnelle du Frenchie est réussie. Petit bilan avec l’aide de l’ancien joueur et coach Chris Singleton, consultant pour beIN.

Le bilan global de la première saison de Wembanyama

Une réussite, à n’en pas douter. Wemby va clôturer sa première saison en NBA avec un double-double, au niveau des points et des rebonds, avec une moyenne de 21.3 points, 10.6 rebonds, 3.8 passes décisives et 3.6 contres par match. Des stats semblables à celles de ses aînés Tim Duncan et David Robinson pour leur première saison dans le Texas. Ce qui devrait lui permettre de tranquillement remporter le titre de Rookie of the Year après avoir décroché quatre titres de Rookie of the Month.

« C’est d’autant plus fort qu’il y avait beaucoup d’attentes et Victor a même plus que bien réussi sa première saison. J’ai surtout beaucoup aimé sa deuxième partie de saison. Malgré la pression, et les regards, il a fait évoluer son jeu et il a comblé pas mal de défauts en début de saison avec des mauvais choix et des pertes de balles. Il apprend très vite », souligne Chris Singleton.

Son plus gros axe de progression

Tantôt baladé par son entraîneur, Gregg Popovich, au poste 3, puis 4, et enfin 5, Victor Wembanyama a eu l’occasion de découvrir plusieurs rôles lors de sa première année. Et c’est finalement au poste de pivot qu’il s’est le plus épanoui et a donné le plus de satisfaction. Grâce à sa grande capacité d’analyse et ses qualités défensives. « C’est vraiment dingue à quel point il va être dominateur une fois qu’il sera plus à l’aise sur le terrain. Match après match, on peut voir qu’il s’adapte. Heureusement, je suis sur la fin de ma carrière, et je ne vais pas l’affronter souvent. Mais il va pouvoir faire ce qu’il voudra très bientôt, et ça va être magnifique à voir », l’a même couvert de louanges son modèle, Kevin Durant, en marge du All-Star Game.

« C’est sur sa compréhension du jeu que Wembanyama a le plus progressé. Certes il a s’est amélioré dans ses pourcentages de shoot et il perd moins le ballon, mais c’est surtout sa capacité défensive à contrôler l’équipe adverse qui est marquante. Il a peaufiné son jeu, il s’est calmé et a réduit son champ d’action. San Antonio n’a pas gagné beaucoup de matchs, mais il a été le facteur X lors des victoires de son équipe. Plus que d’apprendre à bien jouer, il a surtout dû apprendre à gagner », avance Chris Singleton.

Sa gestion par Gregg Popovich

Cantonné à un faible temps de jeu en début de saison, autour de la vingtaine de minutes, Victor Wembanyama est ensuite de plus en plus resté sur le parquet pour terminer avec une moyenne de près de 30 minutes par matchs. Laissé très libre par son entraîneur au départ, le pivot français a ensuite été un peu plus cadré.

« Je n’étais pas très d’accord avec le fonctionnement de Popovich en début de saison, sa gestion de Victor était un peu light. Il n’est pas à San Antonio pour faire ce qu’il veut, et l’encadrement avec Tim Duncan, Manu Ginóbili ou David Robinson est magnifique. Popovich a progressivement compris qu’il fallait mieux le guider, lui donner plus de repères », estime Chris Singleton. Au point de voir Popovich trouver Wemby « plus complet », un sacré compliment quand on connaît coach Pop.

La stat de dingo

L’influence de Wembanyama sur le jeu cette saison se reflète sans sa capacité à contrer n’importe quel adversaire. Et sa simple présence suffit à dissuader toute une équipe, ou presque. Comme lors de la victoire des Spurs contre Memphis dans la nuit de mardi à mercredi. Dans le 3e quart-temps, les Grizzlies, pourtant à trois en contre-attaque face au seul Wemby, n’ont jamais pris le risque d’attaquer le cercle, pour finalement se repasser la balle et éviter de se prendre un méchant scotch par le meilleur contreur de la Ligue. « Il est trop grand. Beaucoup trop grand. Je pensais que… mais… trop grand », confiait OG Anunoby après avoir vu son équipe des Raptors se faire contrer 5 fois par le seul Wembanyama.

Dès sa première saison, Wemby dépasse tout le monde dans cette catégorie, en culminant à 1.2 contres de plus en moyenne que son premier poursuivant, Brook Lopez (2.4 contres par match).

« « Avec ses 2.25 mètres et son talent, ce n’est pas très compliqué de marquer des points et de prendre des rebonds, rappelle Chris Singleton. Mais avoir une telle incidence défensivement, faire changer de shoots certains joueurs, c’est très fort. Les contres, ce n’est pas donné à tout le monde, ça demande beaucoup d’investissement et de compréhension. » »

Ses axes de progression

C’est justement un des points sur lesquels Victor Wembanyama a déjà commencé à progresser en deuxième partie de saison : sa gestion du jeu. Le pivot n’a pas encore des pourcentages de shoot digne d’un joueur de son statut et de sa taille, avec 46.5 % de tirs marqués dont 32.2 % à trois points. Et il perd encore trop de ballons, avec 3.6 pertes de balle par match.

« Il peut progresser dans ses choix de shoots, et surtout dans quel moment peser. Des joueurs comme Durant, Jordan ou Curry savent quand jouer pour l’équipe, quand mettre leurs coéquipiers dans les bonnes conditions, ou prendre les choses à leur compte et être dominant », pointe Chris Singleton. Mais avec une équipe aussi faible que les Spurs cette saison, il est parfois difficile de faire ces choix. A Wemby de faire gagner son équipe désormais.

Victor Wembanyama face aux Brooklyn Nets, le 17 mars.
Victor Wembanyama face aux Brooklyn Nets, le 17 mars.  - Ronald Cortes / Getty Images via AFP

Sa place parmi les meilleurs rookies de l’histoire

Au niveau statistique, Wembanyama est dans la même ligné que Tim Duncan ou David Robinson, depuis devenu Hall of Famers. Elles sont aussi comparables à celles des joueurs comme LeBron James ou Kevin Durant, parmi les meilleurs de leur sport. Wemby s’est déjà fait une place de choix lors de sa première saison, mais il lui reste encore beaucoup de chemins pour suivre les pas de certains de ses modèles.

« Un des meilleurs était Shaquille O’Neal, qui a complètement renversé une équipe du fond du classement aux play-off grâce à sa seule présence. San Antonio vit des saisons galères depuis quelques années et un rookie ne pouvait pas changer ça. Au niveau impact et talent, je le mets dans le top 5 des rookies de l’histoire », avance Chris Singleton.

« Je ne vois personne comme lui en NBA. Je sais qu’on est tous les deux grands et maigres, je sais qu’il m’a regardé jouer étant plus jeune, mais il en a regardé plein d’autres, dont il s’est inspiré. Il est unique. Il va créer sa propre histoire », a même prédit Kevin Durant.