ère HaineLa maire de Besançon cyberharcelée par l’extrême droite après une plainte

Racisme : La maire de Besançon cyberharcelée après sa plainte contre les pancartes « étrangers violeurs dehors »

ère HaineLes insultes et les appels au viol se sont multipliés contre l’élue, qui a déposé une deuxième plainte
Anne Vignot, la maire de Besançon, avait déjà porté plainte contre le collectif Némésis dimanche.
Anne Vignot, la maire de Besançon, avait déjà porté plainte contre le collectif Némésis dimanche. - SEBASTIEN BOZON / AFP
20 Minutes avec AFP

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«Violeurs étrangers dehors. » Le slogan raciste, apparu dimanche, tourne désormais en boucle sur les réseaux sociaux. La maire de Besançon Anne Vignot a annoncé vendredi porter plainte après avoir été la cible d’un cyberharcèlement « d’une extrême violence » faisant suite à une première plainte de l’élue contre ces pancartes anti-migrants brandies dimanche lors du carnaval de sa ville.

« Le 7 avril 2024 dans le cadre du Carnaval de Besançon, des militantes du collectif d’extrême droite Nemesis ont perturbé le défilé en brandissant deux pancartes associant sans nuance les termes "immigrés" et "violeurs" », a indiqué l’élue écologiste dans un communiqué. « Ces propos essentialisants, qui constituent des incitations à la haine envers les étrangers, m’ont conduit à déposer plainte le même jour pour incitation à la haine raciale », a-t-elle rappelé.

Pancartes et vocabulaire nazi au conseil régional

« A l’annonce de ce dépôt de plainte, j’ai subi un harcèlement ciblé et coordonné d’une extrême violence sur les réseaux sociaux. Au-delà des outrages me visant en ma qualité de maire, ou des appels à commettre des crimes à mon encontre, dont des menaces de viol, j’ai reçu des centaines d’injures et propos haineux ou dégradants », a encore indiqué l’édile. « Ces attaques ciblées m’ont conduite à déposer plainte afin que les responsables de ce raid soient identifiés et poursuivis », a ajouté la maire.

Une des militantes ayant brandi une pancarte dimanche, étudiante en filière Administration économique et sociale âgée de 19 ans, a été placée en garde à vue mardi durant plusieurs heures avant d’être relâchée. Une autre jeune femme devait être entendue ultérieurement. Jeudi, des élus RN ont brandi des pancartes identiques en pleine séance du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, pour soutenir les deux jeunes femmes, conduisant là aussi la présidente PS de l’institution, Marie-Guite Dufay, à porter plainte pour « incitation à la haine ».

Plus tard, Marie-Guite Dufay a également dénoncé l’usage par un de ces élus d’une « expression empruntée au vocabulaire nazi », le mot « Untermensch », « sous-homme » en allemand, au sein de l’hémicycle. « Un des conseillers régionaux du parti d’extrême droite a même utilisé une expression empruntée au vocabulaire nazi », s’est encore alarmée Anne Vignot. « Je dénonce cette action honteuse qui vise, sous couvert d’un prétendu droit illimité à la liberté d’expression, à transformer nos assemblées délibérantes en caisses de résonance de la haine contre les immigrés. »

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