Marinière et cieCette marque de vêtements bretonne brade ses collections pour relocaliser

Acheter français ? « Oui, mais à quel prix »… Cette marque bretonne brade ses collections pour relocaliser

Marinière et cieLa marque Le Minor, installée près de Lorient, a ouvert un magasin d’usine pour inciter les habitants à consommer local
La marque bretonne Le Minor a ouvert un magasin d'usine afin de proposer ses vêtements haut de gamme à des tarifs plus abordables.
La marque bretonne Le Minor a ouvert un magasin d'usine afin de proposer ses vêtements haut de gamme à des tarifs plus abordables.  - Le Minor / Le Minor
Camille Allain

Camille Allain

L'essentiel

  • Spécialisée dans la confection de pièces emblématiques de la Bretagne, comme la marinière ou le pull marin, Le Minor fait partie des marques qui tentent de réveiller un savoir-faire français.
  • Installée à Guidel, près de Lorient, l’entreprise vient d’ouvrir un magasin d’usine entièrement dédié aux collections bradées, pour attirer plus de clients locaux.
  • « Nous voulons défendre un business model de consommation durable et locale en encourageant à acheter français. Mais à quel prix ? Avec ce magasin, on espère renouer avec les locaux », espère le dirigeant de Le Minor.

C’est une tendance lente mais elle a le mérite d’exister. Face à l’effondrement d’une partie des marques de la fast fashion, certaines sociétés françaises parviennent à tirer leur épingle en relocalisant leur production.

Encouragées par la bonne tenue du « made in France », ces marques tentent de réveiller un savoir-faire parfois perdu pour produire des vêtements dans l’hexagone. Un choix militant dans un pays où la main-d’œuvre est au moins deux fois plus coûteuse qu’au Portugal. Et combien de fois plus qu’au Bangladesh ou en Chine ?

Spécialisée dans la confection de pièces emblématiques de la Bretagne, comme la marinière ou le pull marin, la marque Le Minor fait partie de celles-là. Longtemps connue pour avoir habillé la Marine française, la société basée à Guidel produit depuis des années des pièces onéreuses qui ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Comptez un peu moins de 200 euros pour un pull. Un tarif qui séduisait plus à l’étranger, et notamment au Japon, que dans son propre territoire.

Face à ce constat, ses dirigeants tentent progressivement de reconquérir le cœur des Bretons. « Mais on n’échappe pas à la conjoncture. L’inflation pèse sur les ménages qui ont perdu du pouvoir d’achat. Nous aussi, on commence à le sentir », témoigne Sylvain Flet, le dirigeant de Le Minor. Installée à Guidel, près de Lorient, son entreprise vient d’ouvrir un magasin d’usine entièrement dédié aux collections bradées.

A quel prix ?

Des fins de série, des articles comportant un petit défaut et même des prototypes jamais sortis ou réalisés à partir de fins de rouleaux de tissu proposés à -30, -40 ou même -50 %. « Nous voulons défendre un business model de consommation durable et locale en encourageant à acheter français. Mais à quel prix ? Avec ce magasin, on espère renouer avec les locaux », espère le dirigeant de Le Minor. Même bradées, les références ne seront pas accessibles de tous avec des pulls autour des 100 euros. Le prix à payer pour sauver le textile français et son savoir-faire que l’on pensait perdu.

Dans le même temps, la marque Le Slip Français a annoncé une nette baisse des prix de deux références de sous-vêtement. Avec quel secret ? Le volume, évidemment. Habituée à produire entre 5.000 et 10.000 pièces, la société fondée il y a treize ans a commandé 400.000 pièces.

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