CONCURRENCE DÉLOYALELa boutique en ligne d’Emmaüs s’en prend aux géants Amazon, Shein et Temu

En souffrance, la boutique en ligne d’Emmaüs s’en prend aux géants Amazon, Shein et Temu

CONCURRENCE DÉLOYALELabel Emmaüs dénonce la stratégie « délétère » des plateformes avec de la publicité « incessante », des « livraisons toujours plus rapides » et des prix tirés vers le bas
Lancée en 2016, la boutique en ligne Label Emmaüs revend des vêtements, des livres et du mobilier donnés à l’association. (Illustration)
Lancée en 2016, la boutique en ligne Label Emmaüs revend des vêtements, des livres et du mobilier donnés à l’association. (Illustration) - SIPA / Alix WILLIAM
20 Minutes avec AFP

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Ils ne jouent clairement pas dans la même cour. Face aux géants de la vente Amazon, Temu ou Shein, la boutique en ligne d’Emmaüs ne pèse pas grand-chose. Lancée en 2016 et spécialisée dans la revente de vêtements, de livres et de mobilier donnés à l’association, Label Emmaüs est même en grande souffrance depuis le début de l’année avec des ventes en recul de 20 % par rapport à 2023. « Depuis un an ou deux, ça commence à être vraiment compliqué de survivre », souligne Maud Sarda, la cofondatrice de Label Emmaüs.

Le contexte d’inflation pèse bien sûr. Mais la boutique en ligne d’Emmaüs dénonce surtout « la concurrence déloyale » des mastodontes du numérique, particulièrement dans le secteur du livre. Réclamant davantage de régulation, elle s’en prend aux pratiques « délétères » de ces plateformes qui proposent de la publicité « incessante », « des livraisons toujours plus rapides » et des prix tirés vers le bas.

Les autorités veulent taxer et freiner la fast fashion

Pour sensibiliser, l’association lance sur les réseaux sociaux une campagne intitulée « Tous nos livres se valent », mettant côte à côte la biographie de l’Abbé Pierre, fondateur d’Emmaüs, et celle de Jeff Bezos, PDG d’Amazon.

En mars, les députés ont adopté une proposition de loi pour rendre la fast fashion moins attractive, avec des pénalités financières et une interdiction de la publicité. Le Sénat doit encore se prononcer sur ce texte. « Une belle piste », note Maud Sarda, qui demande néanmoins des lois pour « empêcher Shein de proposer 8.000 nouveaux produits par jour » ou « Amazon de proposer la livraison gratuite ». Celle-ci est interdite depuis octobre 2023 sur les achats de livres neufs qui coûtent en tout moins de 35 euros.

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