Comme au bon vieux tempsDes cabines téléphoniques bientôt de retour à Strasbourg ?

Strasbourg : Deux coopératives espèrent réinstaller des cabines téléphoniques

Comme au bon vieux tempsEngagées pour un numérique plus responsable, deux coopératives se sont lancées dans l’idée de réimplanter des cabines téléphoniques. La première pourrait voir le jour à Strasbourg en 2025
Une cabine téléphonique (image d'illustration).
Une cabine téléphonique (image d'illustration). - GUILLAUME SOUVANT / AFP
Thibaut Gagnepain

Thibaut Gagnepain

L'essentiel

  • Une cabine téléphonique pourrait être réinstallée à Strasbourg. C’est en tout cas le but d’une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) et d’un opérateur télécom engagé.
  • La cabine permettrait d’appeler gratuitement et pourrait offrir un accès gratuit à internet, pour un « accès au savoir en commun ».
  • La cabine serait fabriquée avec des matériaux recyclés. Un premier modèle éphémère sera présenté mi-juin à Strasbourg.

Une boîte en verre avec, à l’intérieur, un téléphone. Pour ceux qui n’en auraient jamais vu, voilà à quoi ressemblaient jadis les cabines téléphoniques. Il y en avait près de 300.000 en France dans les années 2000 contre quelques unes aujourd’hui, toutes hors service et parfois reconverties pour d’autres usages (boîte à livres, déco, etc.).

Mais à Strasbourg, une « vraie » pourrait bientôt revoir le jour. « Il y aura un moyen de communication dedans, c’est sûr », promet Adrien Montagut, le cofondateur de « Commown ». Cette société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) s’est associée à Telecoop, un opérateur télécom lui aussi engagé pour un numérique plus responsable, dans ce projet un peu fou. Et certes encore flou.

« Il faut tout mettre au conditionnel », insiste-t-il. « Nous n’en sommes qu’à la phase d’études et il nous reste beaucoup de leviers juridiques à lever, ne serait-ce que celui de l’installation dans l’espace public. » Reste que cette fameuse cabine est dans leurs cartons et qu’ils espèrent implanter la première « en 2025 ».

Où précisément ? « Devant un établissement scolaire car il faut sensibiliser les parents et les élèves à retarder l’achat d’un premier téléphone », répond le trentenaire, en définissant ce combat comme l’un des prioritaires. Avec celui de la « lutte contre la précarité numérique » et de la « médiation culturelle ».

Des communications gratuites

En ce sens, la future « boîte » pourrait aussi être équipée d’un outil tactile afin d’accéder au web. « Mais pas pour aller regarder ses comptes ou ses mails car certains pourraient oublier de se déconnecter. On pourrait plutôt proposer un point d’accès au savoir en commun, comme pour aller sur Wikipédia par exemple », précise Adrien Montagut.

Dernier point, « la cabine serait surtout un outil de communication urbaine pour sensibiliser aux enjeux environnementaux et sociaux du numérique et orienter vers les acteurs locaux qui proposent des solutions », écrivent Commown et Telecoop dans leur appel à financement du projet. Les deux s’entendent également, et ce avant même que le modèle économique final ne soit défini, pour dire que les communications seront gratuites.

Et à quoi ressembleront les cabines ? « On les imagine comme celles d’avant et avec des matériaux upcyclés », détaille encore l’Alsacien, dont la coopérative prépare un « premier modèle éphémère ». Il sera présenté lors de la semaine européenne du numérique responsable, « certainement sur la presqu’île Malraux » mi-juin. L’occasion de refaire un tour dans ces boîtes en verre désormais anachroniques. Mais peut-être pas sans avenir.

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