Propos injurieuxA Vénissieux, l’affaire des « mangeurs de caca » empeste la vie politique

Vénissieux : L’affaire des « mangeurs de caca » qui ravive les tensions politiques

Propos injurieuxUne semaine après le dérapage d’un élu socialiste en plein conseil municipal, l’opposition a porté plainte
A Vénissieux, les conseillers LR assimilés à des « mangeurs de caca » ont déposé plainte contre un élu socialiste.
A Vénissieux, les conseillers LR assimilés à des « mangeurs de caca » ont déposé plainte contre un élu socialiste. - J.P Ksiazek  / AFP
Caroline Girardon

Caroline Girardon

L'essentiel

  • A Vénissieux, les Républicains ont porté plainte contre un élu socialiste à la suite de propos injurieux.
  • Soupçonné d’avoir bénéficié de prise illégale d’intérêt, ce dernier s’est emporté lors du conseil municipal du 8 avril, déclarant que les élus d’opposition « mangent du caca ». « J’aimerais bien qu’ils arrêtent parce que ça leur donne une très mauvaise haleine quand ils interviennent ici », a-t-il poursuivi.
  • Un dérapage qui illustre les tensions entre les élus municipaux depuis plusieurs mois. 20 Minutes fait le point.

Une semaine après la sortie peu glorieuse d’un élu socialiste lors du conseil municipal de Vénissieux (Rhône), l’affaire des « mangeurs de caca », comme on pourrait ainsi la résumer, a été portée devant les tribunaux. Les relations entre les élus locaux ne sont pas près de s’apaiser. Pourquoi l’ambiance est-elle aussi tendue ? Le point sur cette polémique.

De quoi parle-t-on ?

Pour comprendre il faut remonter au mois de février, lorsque le parquet de Lyon a ouvert une enquête contre la maire communiste de Vénissieux, Michèle Picard, visée par plusieurs plaintes pour prises illégales d’intérêts. Ces plaintes ont été déposées par des élus de l’opposition qui la soupçonnent d’avoir attribué des subventions à des associations dirigées ou encadrées par des membres de l’exécutif.

Depuis, les relations entre les élus locaux sont particulièrement tendues. Et le dernier conseil municipal en a été l’illustration.

Que s’est-il passé lors du conseil municipal ?

Le 8 avril, Michèle Picard a souhaité faire preuve de transparence en demandant à ses adjoints, éventuellement concernés par une prise illégale d’intérêts, de quitter la salle au moment de voter l’octroi de nouvelles subventions. Poussés par l’édile, raillés par les Républicains, certains auraient eu du mal à s’exécuter, à commencer par le socialiste Jeff Ariagno qui a perdu son sang-froid.

Selon le site LyonMag, qui révélait l’affaire, l’homme est sorti de ses gonds. Lui est membre du journal local Expressions, subventionné à hauteur de 600.000 euros par an par la mairie.

« Je veux bien être accusé de prise illégale d’intérêts. Mais j’aimerais l’être en face, s’est-il emporté. C’est très facile d’avoir des suspicions. Moi, j’ai des suspicions sur certains élus de l’opposition, je crois qu’ils mangent du caca. Et j’aimerais bien qu’ils arrêtent parce que ça leur donne une très mauvaise haleine quand ils interviennent ici. »

Quelles ont été les réactions ?

Quelques jours après ce dérapage, l’élu LR Aurélien Arnould a déposé plainte, révèle le média Lyon Capitale, parlant d'« insultes diffamatoires » qui « dépassent largement les limites du débat politique ».

Mardi, Quentin Taïeb, délégué LR de la 14e circonscription du Rhône, a demandé au parti socialiste local d’exclure de ses rangs Jeff Ariagno, postant sur X une courte vidéo de son intervention.

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« Le débat politique mérite mieux que les grossièretés venant de la majorité », estime-t-il. « En tant que représentant d’un parti politique, nous devons tous veiller à promouvoir un comportement exemplaire de la part de nos membres, tant sur le plan moral que civique », a-t-il écrit dans un courrier adressé à la Fédération du parti socialiste du Rhône. Cette dernière aurait refusé d’exclure l’élu, indique LyonMag.