WELCOME BACKLe retour des gants médicaux fabriqués en France, disparus depuis 30 ans

Sarthe : Importés d’Asie depuis 30 ans, ces gants médicaux très demandés sont de nouveau fabriqués en France

WELCOME BACKL’usine Manikheir, qui produit des gants médicaux en nitrile, a été inaugurée ce jeudi matin dans la Sarthe. La relance d’une filière industrielle qui avait disparu au profit de fournisseurs asiatiques
L'usine sarthoise a l'ambition de produire plus de 900 millions de gants en nitrile par an.
L'usine sarthoise a l'ambition de produire plus de 900 millions de gants en nitrile par an. - Manikheir / Manikheir
Julie Urbach

Julie Urbach

L'essentiel

  • L’usine Manikheir de Bessé-sur-Braye, dans la Sarthe, a été inaugurée en grande pompe ce jeudi.
  • Symbole de réindustrialisation, elle va produire plus de 900 millions de gants médicaux en nitrile par an.

Ils venaient exclusivement d’Asie du sud-est. Les gants médicaux en nitrile, ce caoutchouc proche du latex mais beaucoup moins allergisant et décrit comme plus vertueux, sont officiellement de retour en France. Disparue depuis une trentaine d’années, leur fabrication française est de nouveau une réalité dans l’usine Manikheir, à Bessé-sur-Braye (Sarthe), inaugurée en grande pompe ce jeudi matin en présence du ministre de l’Industrie Roland Lescure.

Quelques mois après le lancement de ses quatre lignes de production, l’immense site de plus de 17.000 m2 a déjà l’ambition de produire plus de 900 millions de gants à usage unique par an, à destination des établissements de santé et des industries dites sensibles (pharmacie, cosmétique…). Avec comme principaux clients, et non des moindres, les hôpitaux publics français.

Tirer les leçons de la crise Covid

Cinq ans après la liquidation de l’usine de papier Arjowiggings, laissant plus de 500 salariés sur le carreau et un territoire traumatisé, c’est sur ce site que le groupe canadien Medicom, qui produit déjà du matériel médical jetable, a choisi de relancer la production. Avec un objectif, « être en capacité de sécuriser le système de soins et les industries vitales nationales, au regard des événements géopolitiques et des crises sanitaires », indique la direction. En d’autres termes, tirer des leçons de la crise du Covid-19, qui a montré l’urgence de remonter la pente de la désindustrialisation.

Mais avant, il a fallu un investissement conséquent de 88 millions d’euros, aidé par le plan de relance, le recrutement de 150 personnes, et la mise en place d’un processus inédit, notamment pour assurer une fabrication « sans chlore ». « Le projet industriel le plus important en Sarthe des dix dernières années », s’est récemment félicité le président du conseil départemental, Dominique Le Mèner.

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