Plus qu’un post sur X (ex-Twitter), c’est une catharsis, partagée quelques heures plus tard par 6.000 personnes et « likées » par 28.000 internautes : « Merci le Losc fier de vous !!! et Martinez mange bien tous tes morts !!! » Le message publié jeudi soir est l’œuvre de Ludovic Obraniak, l’ancien milieu lillois, qui avait visiblement besoin de s’exprimer après la cruelle élimination des Dogues aux tirs au but face à Aston Villa, en quart de finale de Ligue Europa Conférence (2-1, 4-3 aux tirs au but).

Les hommes de Paulo Fonseca ont pourtant réussi à rattraper leur débours de l’aller (1-2 à Birmingham). Mais Emiliano « Dibu » Martinez a repris sa panoplie de grand méchant, façon Dark Vador ou Dr Robotnik du foot français. Le gardien qui a dégoûté Randal Kolo Muani lors de la finale de la Coupe du monde 2022, avant, au cours des tirs au but, de repousser la tentative de Kingsley Coman puis de provoquer l’échec d’Aurélien Tchouameni, a encore frappé.

Déjà énorme une semaine plus tôt lors du quart de finale aller, il a cette fois détourné, en se détendant chaque fois sur sa gauche, les frappes de Nabil Bentaleb, après avoir bien déconcentré l’Algérien au point de penalty, puis celle de Benjamin André.

Deux cartons jaunes mais pas d’expulsion

Et, comme cet homme est extraordinaire, il a réussi à prendre un second carton jaune (après un premier pour gain de temps dès la 39e minute) sans se faire expulser. Le deuxième avertissement lui a en effet été adressé après avoir chambré le public de Pierre-Mauroy – qui l’a conspué tout au long de la rencontre – à la suite de son arrêt devant Bentaleb. La séance de tirs au but ne faisant pas partie du temps réglementaire, il n’y a pas eu de carton rouge, comme a avoué l’avoir cru Olivier Létang.

Fier de son équipe, le président du Losc n’a pas digéré l’attitude de Martinez, même s’il l’a dit dans des mots plus choisis qu’Obraniak. « Je n’ai pas envie qu’on passe du temps à parler de ce garçon qui a une attitude qui n’est pas celle d’un sportif de très haut niveau, a-t-il lâché. Dans le sport de haut niveau, dans la victoire ou dans la défaite, il faut rester calme et élégant. »

Pas vraiment les deux premiers qualificatifs qui viennent à l’esprit lorsque l’on pense à un gardien capable de transformer son trophée de meilleur gardien du Mondial 2022 en attribut viril postiche.

Fonseca a quant à lui insisté sur les énormes qualités sportives du portier des Villans, surprenants 4es de Premier League et désormais demi-finalistes de la C4. « Lille méritait de passer, a glissé l’entraîneur portugais du Losc sur Canal+. La différence c’est le gardien. Il sauve beaucoup d’occasions au match aller, et là, c’est le sauveur lors des penaltys. »

« J’aime les Français »

Pas sympa pour son homologue Lucas Chevalier. Le jeune Nordiste a pourtant sorti un gros match (et un tir au but, celui de Leon Bailey), même s’il relâche le ballon sur l’action de la réduction du score de Matty Cash (87e), qui a permis au club d’Unai Emery d’arracher la prolongation, puis la qualification.

Et Martinez dans tout ça, qu’en dit-il ? « A Arsenal puis à Aston Villa, j’ai joué avec des Français, ce sont des gens bien, a-t-il lâché sur Canal+ après ses exploits. J’aime les Français mais je sais que quand je vais jouer de grands matchs contre eux je vais être sifflé. Je suis juste concentré sur mon club, mon pays et je veux juste être performant avec Aston Villa. » Merci, au revoir et à la prochaine.