Il y a un peu moins de 6,7 millions de chiens en France, dont près d’un tiers sont des chiens de race. Mais qu’est-ce qu’une race canine exactement ? Ce n’est pas une notion scientifique, les chiens appartenant tous à une seule et même espèce (Canis lupus familiaris), mais on considère comme une race une population de cette espèce aux caractères morphologiques et physiologiques héréditaires distincts des autres populations, que l’homme cherche parfois à maintenir depuis longtemps. Une race n’est toutefois pas fixe : les critères la définissant peuvent évoluer avec le temps pour différentes raisons, parfois par simple effet de mode. On oppose les chiens dits “de race” aux animaux “bâtards”, c’est-à-dire qui sont le fruit de l’accouplement de deux chiens de races différentes ou d’un chien de race et d’un chien d’origine indéterminée, et aux “corniauds”, qui ne ressemblent à aucune race et dont on ne peut pas déterminer le type.

Le monde des chiens de race est un univers à part, avec ses codes, ses règles et son vocabulaire propre. Pour le novice, cela peut sembler impressionnant à première vue, mais c’est en réalité assez simple de s’y retrouver : tout a justement été classé, catégorisé et défini par des organisations dédiées. En France, il s’agit de la Société centrale canine pour l’amélioration des races de chiens (SCC), constituée de toutes les sociétés canines régionales et de tous les clubs de races français.

Fondée en 1881 par des éleveurs amateurs, la Société centrale canine a pour but l’amélioration et la diffusion des races canines, la gestion des relations avec les pouvoirs publics et les relations avec les associations de même type à l’étranger via la Fédération cynologique inter­nationale (FCI). C’est aussi elle, ou ses membres, qui assurent les expositions de beauté canines, les épreuves de travail ou les concours d’utilisation, notamment le Championnat de France des meilleurs chiens de sauvetage à l’eau, ou d’autres concours d’activités plus ludiques telles que l’agility, l’attelage, le flyball ou le cani-cross. Mais, surtout, la SCC a créé en 1885 le Livre des origines françaises (LOF), le grand registre des chiens de race français.

Le LOF, registre des lignées canines

Chaque chien de pure race (c’est-à-dire qu’il n’est pas issu de croisements mais uniquement d’un accouplement entre des individus de même race) peut y être inscrit par son éleveur ou ses maîtres ; l’animal doit être rigoureusement identifié, ainsi que son ascendance et sa possible descendance. Le LOF est donc un grand registre généalogique répertoriant des lignées canines ; pour chaque chien, les récompenses officielles reçues lors de concours sont ajoutées, ce qui permet de mettre en évidence les meilleurs reproducteurs. Le pedigree désigne quant à lui le document attestant l’inscription définitive d’un chien au LOF. Sur ce document, on retrouve son arbre généalogique détaillé.

Au départ, le LOF ne comptait que 200 inscriptions par an, la première étant un griffon français à poil laineux nommé Marco, produit par un éleveur normand, M. Boulet. Aujourd’hui, il y a près de 200 000 inscriptions chaque année ; la SCC en tire des statistiques intéressantes sur le nombre de chiens de race en France, le classement annuel des races favorites des Français, etc. Actuellement, la SCC recense plus de 360 races canines françaises ou étrangères, et la FCI en reconnaît officiellement 353. Ce léger décalage s’explique simplement : de nouvelles races sont officiellement décrites et reconnues chaque année dans chaque pays, mais mettent souvent quelques années à l’être au niveau international.

Dix groupes de chiens pour y voir plus clair

En revanche, le système de classification de la Société centrale canine et de la Fédération cynologique internationale est le même : toutes les races reconnues officiellement par l’une de ces deux instances sont réparties en dix groupes. Attention à ne pas confondre les groupes canins avec les catégories de chiens ! Les chiens de catégories 1 et 2 sont considérés comme dangereux pour l’État et sont donc soumis à une réglementation particulière. Les groupes canins n’ont quant à eux aucune réalité légale et servent simplement à mettre un peu d’ordre dans un nombre de races devenu très important et en augmentation constante.

Le groupe 1 est celui des chiens de berger et de bouvier, le groupe 2 celui des chiens de type pinscher et schnauzer, molossoïdes et chiens de bouvier suisses, le groupe 3 rassemble tous les terriers, le groupe 4 les teckels, le groupe 5 les chiens de type spitz et de type primitif. Le groupe 6 est celui des chiens courants, le groupe 7 celui des chiens d’arrêt, le groupe 8 celui des chiens leveurs de gibier, rapporteurs et chiens d’eau. Enfin, on trouve dans le groupe 9 tous les chiens d’agrément ou de compagnie et le groupe 10 réunit tous les lévriers et races apparentées.

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