Courses expressFlink « va être liquidé » en France

L’entreprise de livraison de courses Flink « va être liquidée » en France

Courses expressFlink était l’un des derniers à opérer en France uniquement sur ce secteur alors que les acteurs quittent un à un le marché français
Un livreur du service de livraison à la demande Flink est au travail à Paris, le 12 septembre 2023.
Un livreur du service de livraison à la demande Flink est au travail à Paris, le 12 septembre 2023.  - MEHDI FEDOUACH / AFP / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Flink jette l’éponge à son tour. Les entreprises dédiées à la livraison de courses express à domicile en France ou « quick commerce » quittent les uns après les autres le marché français en raison d’un durcissement de la réglementation. La plateforme de courses à domicile, qui emploie 218 personnes en CDI en France, « va être liquidée » vendredi, a annoncé jeudi sa direction qui a déclaré une cessation de paiements devant le tribunal de commerce de Paris.

L’entreprise a pâti du contexte inflationniste, « d’une pression réglementaire encore forte » et d’un « désintérêt des investisseurs » pour le secteur, a déclaré le président-directeur général Guillaume Luscan. Flink était l’un des derniers à opérer en France uniquement sur ce secteur, et faisait pourtant un peu figure de rescapé du « quick commerce », soit la livraison express de courses à domicile.

Reprise in extremis en septembre

En septembre dernier, alors qu’il était en redressement judiciaire comme de nombreuses autres plateformes spécialisées dans la course express à domicile, il avait été repris in extremis. Guillaume Luscan, son directeur général, la maison mère allemande et la start-up algérienne Yassir s’étaient alliés pour reprendre l’entreprise et l’avaient rebaptisée New Flink France.

Ce sauvetage avait permis de maintenir alors 56 % des effectifs soit plus de 200 personnes en CDI. La start-up Yassir, « spécialisée dans les services à la demande et de paiement, l’une des plus valorisées de la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique », selon Guillaume Luscan, avait injecté cinq millions d’euros dans l’entreprise.

Le poids de l’inflation

Mais l’inflation a pesé sur les conditions d’achat des produits et le « contexte financier est très difficile », les investisseurs « se désintéressant du secteur » après les récentes déconvenues du « quick commerce », a expliqué le PDG.

« J’ai tout fait pour sauver cette entreprise », a dit Guillaume Luscan, qui a souligné « les succès de la reprise sur plusieurs points » dont « l’amélioration de la rentabilité de 80 % sur un an ». Mais New Flink France ne peut plus aujourd’hui « absorber ses coûts fixes », a regretté le PDG.

Pression réglementaire

Surtout, Flink subit encore la pression réglementaire, « qui reste forte » et qui impliquerait de la part de New Flink France des investissements « significatifs » pour transformer un certain nombre de ses sites. En effet, en mars 2023, une réglementation très contraignante avait porté un coup d’arrêt aux acteurs survivants spécialisés dans le « quick commerce ».

Le gouvernement avait décrété que les « dark stores » – ces locaux où sont stockés les produits à livrer – étaient des entrepôts et non des commerces, ouvrant la voie à une régulation par les mairies de cette activité, et même à la fermeture de certains sites. Alors qu’ils étaient arrivés en fanfare sur le marché français, profitant des confinements liés à la pandémie de Covid-19 pour se développer, il ne reste désormais pas grand-chose de la quinzaine d’acteurs spécialisés de la livraison express.