« Avoir tord » ou « avoir tort » : Que faut-il écrire ?

«Tu as tort parce que tu n’as pas raison » : en voilà un argument implacable, qui vous permettra certainement de clore tout débat sans tergiversations. Reste que si vous écrivez « tu as tord », c’est vous qui avez tort… en tordant inutilement la langue française.

Qu’est-ce que le tort ?

Selon le Dictionnaire de l’Académie française, « tort » est un nom masculin qui désigne l’« état de celui qui n’a pas le droit, la raison de son côté ». Avoir tort, c’est donc se tromper. Le mot descend du latin « tortum », qui signifiait « injustice ». Le tort est aussi, d’ailleurs, le mal que l’on commet lorsque l’on « fait du tort » à son prochain et, de ce fait, quelque chose que l’on a à se reprocher (d’où l’expression « aggraver ses torts »). Suivant cette logique, faire quelque chose « à tort », c’est agir de manière injustifiée et faire quelque chose « à tort et à travers », c’est agir n’importe comment.

Le « tord » existe-t-il ?

Sous forme nominale, certainement pas. Par contre, « tord » est une forme conjuguée du verbe « tordre », en l’occurrence à la troisième personne du singulier du présent :

• Il tord une barre de fer.
• Elle se tord les boyaux.

« Tordre » vient, quant à lui, du latin populaire « torcere » et du latin classique « torquere », qui signifiaient déjà alors « tordre » ou « tourner ». Rien à voir, donc, avec le tort.