Elections européennes 2024 : Tractations, effets d’annonces… Pourquoi les listes de candidats ne sont pas encore prêtes ?

Des places particulièrement prisées. A un peu plus d’un mois des élections européennes, la campagne s’intensifie. Les candidats multiplient les déplacements sur le terrain, les débats et les passages médiatiques. Désignés têtes de liste par leur parti, Jordan Bardella (RN), Valérie Hayer (Renaissance), Raphaël Glucksmann (PS) et les autres sont en première ligne dans cette bataille électorale. Mais de nombreux autres noms viendront compléter les listes présentées pour le scrutin européen du 9 juin prochain. Pourquoi ne sont-ils pas encore tous connus ? On vous explique.

Une date limite fixée en mai

Chaque formation politique a l’obligation de présenter une liste paritaire (en alternant un candidat de chaque sexe) de 81 noms, soit le nombre de sièges français dans le prochain Parlement européen. Et si la campagne bat son plein dans les médias et sur le terrain, elle ne sera pourtant officiellement ouverte que le… 27 mai prochain, soit moins de deux semaines avant le vote.

Les formations ont donc encore un peu de temps pour peaufiner la composition de leur liste, qui doit être déposée au ministère de l’Intérieur dix jours plus tôt, soit le 17 mai au plus tard.

Des tractations toujours en cours

Certains partis, comme La France insoumise, le Parti socialiste, EELV ou le Parti communiste, n’ont pas attendu et déjà dévoilé leurs 81 candidats. Mais chez les Républicains, à Reconquête ou au Rassemblement national, on n’en connaît qu’une toute petite partie. Ce retard à l’allumage s’explique par les redoutables tractations internes. « J’ai demandé à être sur la liste, on verra si j’ai l’honneur d’y être, il faut être patient… », sourit un cadre du RN, toujours dans l’attente.

Les batailles sont souvent rudes au sein des partis, qui doivent contenter les eurodéputés sortants et les nouveaux ambitieux. « Créer une liste, c’est une alchimie. Mais c’est plus facile d’avoir 30 places éligibles à offrir qu’une poignée… », raille un autre élu RN, visant le rival Reconquête. « Normalement je serai 6e, mais rien n’est encore acté… », souffle un membre du parti d’Éric Zemmour.

Pour le camp présidentiel, seul le nom de Valérie Hayer a été officialisé… Emmanuel Macron a fort à faire car il doit composer avec l’ensemble des partis de sa majorité (Renaissance, Horizons, MoDem) mais aussi l’UDI (Union des démocrates et indépendants), qui pourrait rejoindre cette coalition européenne.

Faire des coups médiatiques

Certains partis choisissent de faire « des coups médiatiques » en égrenant les noms des recrues au fil des semaines. C’est le cas de la droite, qui a mis en scène le ralliement de l’agricultrice Céline Imart, en seconde position derrière François-Xavier Bellamy, et du général Christophe Gomart en numéro 3.

Même stratégie pour le Rassemblement national, qui a dévoilé des profils « d’ouverture » au fil de la campagne : l’ancienne sarkozyste Malika Sorel (2e position), l’ex-patron de Frontex Fabrice Leggeri (3e) et Matthieu Valet, le médiatique syndicaliste policier (7e). « On nous a souvent fait le procès d’être seuls pour gouverner, on montre que ce n’est pas le cas », défend un proche de Jordan Bardella. Et de promettre une « autre surprise », avant le dévoilement de la liste complète, lors d’un grand meeting, le 1er mai prochain.