aventurePourquoi ce chercheur va passer huit mois en solitaire sur une île déserte

« Un rêve de gamin » : ce chercheur va vivre huit mois comme Robinson Crusoé sur une île déserte

aventureMatthieu Juncker va passer huit mois en totale autonomie sur un îlot inhabité de Polynésie française afin d’étudier un oiseau menacé de disparition
Matthieu Juncker, un chercheur de Nouvelle-Calédonie, va passer huit mois en totale autonomie sur un îlot inhabité de Polynésie française afin d’étudier un oiseau menacé de disparition.
Matthieu Juncker, un chercheur de Nouvelle-Calédonie, va passer huit mois en totale autonomie sur un îlot inhabité de Polynésie française afin d’étudier un oiseau menacé de disparition.  - Jacques Witt/SIPA / SIPA
20 Minutes avec agences

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Beaucoup d’entre nous seraient effrayés rien qu’à l’idée d’y penser, mais pour lui, c’est son « rêve de gamin ». Matthieu Juncker, un scientifique de Nouvelle-Calédonie, va passer huit mois en totale autonomie sur un îlot inhabité de Polynésie française pour observer un écosystème particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique. Il dit vouloir « décrire avec des outils scientifiques l’état de cet environnement et les pressions qui s’exercent dessus ».

Pour cela, l’explorateur naturaliste a mis le cap mercredi vers un îlot inhabité des Tuamotu, un archipel de l’est de la Polynésie française. Cette région abrite près du quart des 400 atolls (des îles de sable posées sur des récifs coralliens et culminant à quelques mètres au-dessus du niveau de la mer) recensés dans le monde.

Une « robinsonnade »

L’objet principal de cette aventure, que Matthieu Juncker voit comme une « robinsonnade », est d’étudier le chevalier des Tuamotu, une espèce d’oiseau endémique de cette région menacé de disparition. « Il resterait moins de 1.000 individus et les chiffres ont plus de dix ans. On ignore donc la situation aujourd’hui », explique-t-il. « Il suffit de mettre quelques rats, de dégrader son habitat ou encore d’une montée des eaux pour qu’il disparaisse. Pour moi, c’est l’espace emblématique de l’atoll dans ses différentes composantes de biodiversité et de vulnérabilité », poursuit le naturaliste.

Le format de cette expédition baptisée « A contre-courant » permet, selon Matthieu Juncker, d’observer la faune en limitant son dérangement. Outre le suivi des titis (nom local du chevalier des Tuamotu), Matthieu Juncker a été chargé par l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer de surveiller la présence de plastiques et par l’association polynésienne Te mana o te moana d’observer les sites de pontes de tortues.

Un autre enjeu est de partager cette aventure, en rapportant le « témoignage d’un environnement en sursis ». Un film devrait être diffusé sur les chaînes de France Télévisions en 2025 et Matthieu Juncker prévoit l’écriture d’un livre « plus personnel » sur son expérience. Tout au long de ces huit mois, le scientifique se nourrira grâce à la pêche et aux ressources végétales de l’îlot. Il assurera son alimentation en eau potable avec une petite unité de désalinisation et en récupérant les eaux de pluie.

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