Les opposés s’attirent ces derniers temps. Dernièrement, Crocs, l’enseigne de chaussures s’est associée à la marque de chips Pringles, et le restaurant PB Poulet Braisé avec la marque de vêtements Pretty Little Thing. On vous l’accorde, de prime abord, il y a bien quelque chose qui sonne faux avec ces associations. Comme une mauvaise fusion Pokémon entre Pikatchu et Bulbiizarre.

Et pourtant, il y a bien des avantages pour une maison de luxe comme Fendi et une marque de sucettes qu’on trouve en épicerie à collaborer. Il y en a précisément trois, que Carina Cheklit, stratégiste en communication social media et influence a analysé pour 20 Minutes.

Se montrer créatif pour attirer l’attention

Quand Fendi lance un protège sucette de luxe, c’est impossible de le rater. Présenté lors du défilé automne-hiver 2024/2025, cet accessoire conçu en collaboration avec la marque de sucettes Chupa Chups a accompagné les sacs et orné les mannequins sur le podium. « Il y a une volonté de créer un buzz et d’explorer des domaines auxquels on ne s’attend pas forcément », explique Carina Cheklit. Dans le cas de Fendi, la collaboration a été largement médiatisée sur les réseaux sociaux. Instagram, TikTok… la marque a mis en avant ces produits uniques pour susciter l’engouement.

Un schéma qui se répète chez d’autres marques, même en dehors du luxe. Chez Crocs, par exemple, les collaborations sont monnaie courante. Mais lors de leur association avec Pringles, ils ont une fois de plus su tirer leur épingle du jeu en intégrant un récipient dans la chaussure pour accueillir des chips. Originale et mémorable, cette collaboration a suscité un vif intérêt. « Créez des produits originaux qui peuvent aussi avoir une valeur significative sur le marché de l’occasion », ajoute la stratégiste. À la recherche de rareté et avec le temps, ces collaborations improbables deviennent de véritables succès sur le marché de seconde main.

Séduire un nouveau public

« Certaines marques, même prestigieuses comme Fendi, cherchent à se rapprocher d’univers complètement différents. En fin de compte, cela élargit la portée de leur public », explique Carina Cheklit. Quand une marque de vêtements ou de chaussures, qu’elle soit de luxe ou non, s’associe avec une marque d’alimentation qui parle à tous, c’est aussi un moyen d’atteindre un milieu qui ne s’intéresse pas forcément à la mode.

« Il s’agit de surprendre les consommateurs, de toucher de nouveaux publics », ajoute la stratégiste. Généralement, ces produits sont plus abordables et c’est aussi un moyen d’avoir un peu de luxe dans son alimentation. Ou inversement, d’avoir un peu de notre marque de snack favorite dans nos vêtements, comme avec une paire de Crocs aux couleurs de Pringles.

Améliorer l’expérience client

Le troisième intérêt est de mélanger deux univers pour « créer une expérience client singulière ». « La collaboration entre la marque Pretty Little Thing et PB poulet braisé s’inscrit dans cette démarche qui associe la street-food africaine à un univers mode, offrant ainsi aux consommateurs une expérience différente et engageante », avance l’experte. Un bon moyen pour les enseignes qui cherchent de plus en plus à surprendre leurs consommateurs et renforcer leur image de marque à travers des expériences mémorables, plus « premium ». Mais aussi à améliorer leur positionnement sur le marché afin d’attirer l’attention des secteurs où elles ne seraient pas forcément attendues.

En somme, cette tendance reflète une « évolution majeure » dans le domaine du marketing et de la communication des marques, où « la création d’une expérience client immersive et différenciante devient essentielle pour se démarquer et fidéliser sa clientèle », conclut Carina Cheklit.