« Capitán Pico »Qui est « Pico », le chef du gang des « Lobos » arrêté ce lundi ?

Equateur : Qui est « Pico », le chef du gang des « Lobos », arrêté ce lundi après trois mois de cavale ?

« Capitán Pico »Fabricio Colón Pico Suárez, 46 ans, est connu pour être l’un des chefs des « Lobos », principal gang d’Equateur, soupçonné d’être, entre autres, à l’origine de l’assassinat du candidat à la présidentielle Fernando Villavicencio
Fabricio Pico, a été repris ce lundi et la police équatorienne a diffusé la photo de son arrestation.
Fabricio Pico, a été repris ce lundi et la police équatorienne a diffusé la photo de son arrestation. - No Name / @PoliciaEcuador
Alexandre Vella

A.V. avec AFP

L'essentiel

  • Fabricio Colón Pico Suárez, 44 ans, a été arrêté ce lundi en Equateur à Puerto Quito, petite ville de 3.500 habitants située à 150 km de la capitale.
  • Evadé de prison il y a trois mois, il est présenté comme étant l’un des chefs des « Lobos » (les loups), principal gang d’un pays en proie à une violence croissante.
  • D’après les médias équatoriens, son itinéraire de criminel a commencé très tôt.

Narcotrafic, orpaillage illégal, traite d’êtres humains et assassinats : Fabricio Colón Pico Suárez, 44 ans, est présenté comme étant l’un des chefs de « Los Lobos » (les loups), principal gang d’un pays en proie à une violence croissante. Celui qui s’était évadé de prison il y a trois mois a été arrêté ce lundi en Equateur à Puerto Quito, petite ville de 3.500 habitants située à 150 km de la capitale.

Ainsi, celui qui est surnommé « Pico » ou « Salvaje » (sauvage) devrait à nouveau connaître le même sort que quelques-uns des 8.000 détenus équatoriens de son cartel, d’après un chiffre avancé par « InSight Crime », un think tank spécialisé sur la criminalité en Amérique Latine.

La drogue, une affaire de famille

A lire la presse équatorienne, Fabricio a grandi dans le crime. Le média indépendant « GK » rapportait au moment de son évasion du 9 janvier dernier que le chef du cartel « Los Lobos » totalisait 17 arrestations, avec une première mention au casier en 1997, pour des vols sur les autoroutes du pays en utilisant des uniformes de police. A la même époque, le journal quotidien La Hora rappelait que Pico et sa famille formaient jusqu’en août 2003 et leurs arrestations pour trafic de drogue le gang des « Enjoyados » dans les environs de Santo Domingo.

Condamné à huit de prison avec plusieurs membres de sa famille, « Pico » refait surface en 2012 où le ministre de l’Intérieur de l’époque, José Serrano, l’identifie comme faisant partie d’un autre gang, « Los Endara », ce qui lui vaut d’être sur la liste des personnes recherchées. Il est de nouveau emprisonné en mars 2013, arrêté dans une ferme du nord-ouest du pays, alors soupçonné d’être le chef d’un gang spécialisé dans le vol de véhicules blindés et de locaux commerciaux, explique La Repùblica.

Libéré par un juge l’année suivante, Fabricio Pico réapparaît en 2019 dans une histoire d’extorsion de taxis de Quito, la capitale. En 2023, il est suspecté de diriger le narcotrafic de la capitale et de ses environs, et est identifié comme étant membre de « Los Lobos », organisation criminelle qui a profité de l’affaiblissement du groupe rival des « Chonoros » pour s’imposer. D’après les enquêteurs, son gang aurait des liens avec le cartel mexicain « Jalisco Nueva Generación » et des ramifications à Caracas, au Venezuela, poursuit La Repùblica.

Trois maires exécutés en deux jours

« Pico » devient clairement l’une des cibles prioritaires peu après l’assassinat du candidat à la présidentielle Fernando Villavicencio en août 2023, pour laquelle « Los Lobos » sont soupçonnés. Arrêté une première fois en janvier, alors que le gouvernement équatorien déclarait le pays en « conflit armé interne » et déployait l’armée face à la violence des gangs, il s’évade. Depuis, près d’une quinzaine d’hommes politiques, maires, responsables locaux, ou encore procureurs ont été assassinés. Dimanche, le jour même d’un référendum sur la sécurité, le directeur d’une prison de l’ouest du pays a été tué par balle. Vendredi, c’est un maire qui a été exécuté, le deuxième en trois jours.

Fabricio Pico, repris ce lundi et dont la police équatorienne a diffusé la photo de son arrestation, était également suspecté de préparer l’élimination de la procureure générale Diana Salazar. Cette magistrate mène l’offensive juridique contre les groupes criminels du pays et plusieurs enquêtes ont révélé leurs liens avec des hommes politiques, des juges et hauts fonctionnaires. Elle est considérée comme l’une des personnes les plus menacées du pays.

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