conflitEt si c’était la dernière édition du festival des Vieilles Charrues ?

Vieilles Charrues : Et si c’était la dernière édition du festival ?

conflitLes organisateurs du festival de Carhaix sont en conflit larvé avec Christian Troadec, maire de Carhaix et membre fondateur des Vieilles charrues
Pour leur édition 2023, les Vieilles Charrues avaient attiré 346.000 spectateurs, établissant un nouveau record de fréquentation.
Pour leur édition 2023, les Vieilles Charrues avaient attiré 346.000 spectateurs, établissant un nouveau record de fréquentation.  - C. Allain/20 Minutes / 20 Minutes
Camille Allain

Camille Allain

L'essentiel

  • Les organisateurs du festival des Vieilles Charrues dénoncent « un acharnement » qui met en péril leur événement.
  • La ville de Carhaix et Poher Communauté, dirigées par Christian Troadec, ont pris plusieurs décisions mettant à mal le deuxième plus gros festival français.
  • L’an dernier 346.000 personnes avait assisté à l’édition 2023. Les organisateurs craignent que l’édition 2024 ne soit la dernière.

La rumeur courrait depuis quelques jours déjà. Alors les organisateurs ont pris les devants, expliquant pourquoi l’édition 2024 des Vieilles Charrues qu’ils sont en train de préparer pourrait être la dernière. Dans un communiqué, l’association gérant le plus gros festival de Bretagne explique que « les récentes décisions de la municipalité de Carhaix et de Poher communauté condamnent l’avenir des Vieilles Charrues ».

Précisons d’emblée que les deux collectivités sont gérées par Christian Troadec, qui fait partie des membres fondateurs du festival. L’ancien leader des Bonnets rouges et les organisateurs des Charrues sont cependant en froid depuis des années déjà. Et les récentes décisions du maire de Carhaix n’ont pas vraiment été de nature à réchauffer les relations. « Si rien n’évolue d’ici cet été, l’édition 2024 des Vieilles Charrues pourrait bien être la dernière », préviennent les organisateurs. Explications.

Implanté sur un immense site, le festival devait y poser ses valises à l’année, en récupérant les locaux des anciennes chambres consulaires situés tout près de l’entrée. Un compromis de vente avait été signé le 1er décembre dernier et l’association espérait s’y installer cet été. « Alors que la vente devait se conclure définitivement, la municipalité nous a fait connaître le 23 février par huissier et juste avant la fin du délai légal, la décision de préempter le bâtiment. Nous regrettons vivement une absence d’échanges préalables ou d’explications », dénoncent les organisateurs.

L'association organisant le festival des Vieilles Charrues espérait récupérer d'anciens bâtiments basés sur la prairie de Kerampuilh, où se déroule l'événement.
L'association organisant le festival des Vieilles Charrues espérait récupérer d'anciens bâtiments basés sur la prairie de Kerampuilh, où se déroule l'événement.  - C. Allain/20 Minutes

En pleine préparation d’une édition qui verra jouer Sting, PJ Harvey, Simple Minds, Kings of Leon ou encore Grand Corps Malade et Eddy de Pretto du 11 au 14 juillet, les organisateurs se plaignent également de la mise en place d’une récente taxe. L’association, qui fonctionne sans subvention, devra verser 367.000 euros pour occuper le site de Kerampuilh. Là encore, sans qu’aucune concertation n’ait eu lieu. « Une collectivité n’a pas le droit de permettre à un privé de faire des bénéfices sur le domaine public gratuitement et sans mise en concurrence », a répondu Christian Troadec à nos confrères du Télégramme, estimant que les Vieilles Charrues étaient « très favorisées et ne payaient rien » depuis vingt ans.

Peu habitués à s’exprimer aussi vertement, les organisateurs rappellent que leur événement rapporte 18 millions d’euros de retombées économiques pour Carhaix et le Centre Bretagne.

« Le sentiment d’un acharnement »

Pour couronner le tout, Poher Communauté a annoncé le 8 mars qu’elle ne mettrait plus à disposition la moitié des terrains utilisés par les campings dès 2026, en vue de la construction d’une base logistique. « On nous impose de les déménager », assurent les organisateurs. Ces derniers assurent que la zone proposée en compensation n’est pas adaptée et doublerait la distance à parcourir pour les festivaliers (qui est déjà atrocement longue quand vous avez les bras chargés). « Nous avons le sentiment de vivre un acharnement à l’encontre de notre association. Aujourd’hui, nous n’avons plus aucune marge de manœuvre, ni solution de repli autour du festival », préviennent-ils.

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