« Te Deum » ou pasUne croix installée à l’entrée d’un village sème la zizanie en Corse

Corse : Une croix installée à l’entrée d’un village sème la zizanie

« Te Deum » ou pasA Quasquara, une croix installée par la mairie a conduit à un courrier à l’édile, une manif d’indépendantistes en faveur du calvaire et une prise de position du parti autonomiste qui dirige l’assemblée de Corse, place au tribunal administratif
Les croix ou calvaires sont traditionnellement installés à la croisé de routes ou à l'entrée des villages. (Illustration)
Les croix ou calvaires sont traditionnellement installés à la croisé de routes ou à l'entrée des villages. (Illustration) - G. Michel /SIPA / SIPA
Alexandre Vella

A.V.

Définitivement, les querelles de clocher ont encore de belles années devant elles en Corse. En voilà un nouvel exemple, avec cette histoire de « croix de la discorde », rapportée par Corse Matin et La Croix. Erigée en novembre 2022 à l’entrée du village de Quasquara (Corse-du-Sud), située à une cinquantaine de kilomètres dans les terres à l’est d’Ajaccio, la modeste croix chrétienne en bois s’est attiré la foudre d’une des habitantes qui s’est fendue un an plus tard d’un courrier au maire, lui demandant d’ôter ce symbole, au nom de la laïcité.

S’il est vrai depuis la loi de 1905 qu’il est interdit pour les communes d’installer de nouveaux édifices religieux sur la voie publique, le maire Paul-Antoine Bertolozzi a argué de sa préexistence selon la mémoire des anciens. Après une Une de Corse Matin consacrée à cette discorde, l’histoire a dépassé le village et pris une tournure insulaire. Le 14 avril dernier, une centaine de Corses se sont réunis au pied du nouveau calvaire, à l’appel de la Ghjuventù Indipendentista (Jeunesse indépendantiste), qui s’active pour défendre l’édifice en bois.

Au tribunal administratif de trancher

L’histoire a également fait réagir au plus haut niveau des institutions insulaires. Femu a Corsica, le parti autonomiste majoritaire qui dirige l’exécutif régional, a défendu une Corse « terre de liberté religieuse ».

Ce sera finalement au tribunal administratif de Bastia de trancher cette affaire. La Ghjuventù Indipendentista a prévenu qu’elle saura « se mobiliser en conséquence » si ce recours devait aboutir.

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