enquêteEmpreintes, douille… « L’arme va tout dire » de la blessure de Kendji Girac

Kendji Girac blessé par balle : Empreintes, douille, vêtements… « L’arme va tout dire »

enquêteKendji Girac a été hospitalisé lundi après avoir été blessé par un tir, à Biscarrosse (Landes). Le président de la Chambre syndicale nationale des armuriers estime que l’analyse de l’arme retrouvée permettra d’éclairer les enquêteurs de la gendarmerie
L'interprète de « Color Gitano » et « Andalouse » était toujours hospitalisé lundi soir au centre hospitalier Haut-Lévêque à Pessac, au sud-ouest de Bordeaux, où il a été transporté au petit matin dans un état grave. (Illustration)
L'interprète de « Color Gitano » et « Andalouse » était toujours hospitalisé lundi soir au centre hospitalier Haut-Lévêque à Pessac, au sud-ouest de Bordeaux, où il a été transporté au petit matin dans un état grave. (Illustration) - Gwendoline Le Goff/Panoramic/Starface / Cover Images
Thibaut Chevillard

Thibaut Chevillard

L'essentiel

  • Le chanteur à succès Kendji Girac a été blessé par balle au thorax lundi matin dans les Landes dans des circonstances encore floues.
  • L’arme du tir a été retrouvée et « fait l’objet d’analyses », a indiqué en soirée le parquet de Mont-de-Marsan.
  • « L’arme va tout dire », explique à 20 Minutes Yves Gollety, le président de la Chambre syndicale nationale des armuriers.

Un accident. Transporté au centre hospitalier de Pessac dans un état grave, Kendji Girac n’a pas encore été auditionné officiellement sur les faits. Mais, aux gendarmes qui se sont rendus lundi à chevet, le chanteur de 27 ans a confié qu’il s’était bêtement tiré une balle dans le thorax, avec un pistolet automatique de calibre 11.

L’artiste n’a en revanche, détaillé « ni les circonstances de cet achat, ni les raisons qui l’auraient conduit à manipuler cette arme au milieu de la nuit », a indiqué, dans un communiqué, le procureur de la République de Mont-de-Marsan qui a ouvert une enquête pour tentative d’homicide volontaire.

Les gendarmes de la brigade des recherches de Parentis-en-Born et de la section de recherches de Pau tentent de « reconstituer le déroulement de la soirée, à travers la réalisation d’examens techniques, balistiques et médico-légaux et par le recueil de témoignages », a indiqué le magistrat.

Les premiers témoignages recueillis sur place par les enquêteurs sont « confus ». Les enquêteurs essayent de savoir notamment où le chanteur se trouvait lorsque le coup est parti. L’arme, qui avait disparu, a finalement été retrouvée lundi après-midi, sur indication des membres de la famille de l’artiste, dans l’enceinte de l’aire de grand passage à Biscarrosse. Elle « fait l’objet d’analyses ».

Empreintes, vêtements, douille…

« L’arme va tout dire », explique à 20 Minutes Yves Gollety, le président de la Chambre syndicale nationale des armuriers. « Sur l’arme, il peut y avoir des empreintes. On ne sait pas pour l’instant si le coup a été tiré dans une caravane. Une cartouche a été tirée, donc une douille a été éjectée et ils peuvent la retrouver. La balle a traversé son corps, donc elle doit aussi être retrouvée », poursuit-il.

« Si la scène a bien été figée, que les experts ont tous les éléments, ils vont trouver » ce qui s’est passé, estime Yves Gollety. Les experts peuvent aussi retrouver « de la poudre sur les mains » du tireur. « Ils vont voir tout de suite la personne qui a tiré, parce qu’il y a une flamme qui sort. Si c’est lui qui a tiré à bout portant, ses vêtements seront brûlés. »

« Ce sont les armes vides qui tuent »

Reste aussi à savoir comment l’interprète de Color Gitano et Andalouse a pu se procurer cette arme ? Le chanteur, révélé par l’émission « The Voice », aurait indiqué aux secours l’avoir achetée dans une brocante. « Dans une brocante, on ne peut pas acheter d’arme, c’est réglementé. Il faut une autorisation préfectorale. Et acheter une arme automatique, qui est classée, et qui est en plus chargée ? Ça me paraît bizarre », souffle à 20 Minutes un armurier qui souhaite rester anonyme.

Il ne comprend pas, non plus, comment l’artiste a pu se blesser. « Pour se tirer une balle dans la poitrine, il faut quand même qu’il ait retourné l’arme, pointé le canon vers lui. Et qu’il appuie sur la gâchette. C’est vraiment étrange. »

Yves Gollety concède qu’acheter une arme sur une brocante ou un vide-grenier est interdit. Mais il arrive d’en trouver « comme une Rolex volée ». Il prend l’exemple d’un brocanteur « qui vide une maison et qui trouve l’arme du grand-père résistant restée dans un tiroir d’une table de nuit ». Un pistolet qui pourrait être vendu à quelqu’un « qui ne connaît rien aux armes ». « Tout le monde croit qu’elle est vide, personne ne l’a vérifiée, alors qu’elle est encore chargée. Et comme on dit dans notre métier, ce sont les armes vides qui tuent. Tout peut être envisagé. »

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