enfants sauvagesL’incroyable histoire qui a inspiré le film « Frères »

Derrière le film « Frères », l’incroyable histoire de deux enfants qui ont vécu sept ans isolés dans les bois

enfants sauvagesEn salles ce mercredi, « Frères » s’inspire d’une histoire vraie, celle de Michel et Patrice de Robert, longtemps tenue secrète
Matthieu Kassovitz et Yvan Attal jouent Michel et Patrice de Robert dans « Frères » d'Olivier Casas.
Matthieu Kassovitz et Yvan Attal jouent Michel et Patrice de Robert dans « Frères » d'Olivier Casas. - ADNP TRAVELING ANGEL FILMS / ZINC 2024
Guillaume Carlin

G.C.

Olivier Casas sort Frères ce mercredi, avec Mathieu Kassovitz et Yvan Attal à l’affiche. Le film est né de la rencontre, en 2015, du réalisateur avec Michel de Robert, un architecte au passé incroyable. A l’âge de 5 ans, il a vécu avec son frère Patrice reclus dans les bois durant sept années (de 1949 à 1956), survivant au froid et à la faim. Le second long métrage d’Olivier Casas est donc directement inspiré de cette histoire, tenue secrète jusque-là.

Abandonnés par leur mère

Tout commence à l’été 1948, quand la mère de Michel et Patrice ne vient pas les chercher à la fin d’une colonie de vacances à Châtelaillon (Charente-Maritime). Ils y restent neuf mois, jusqu’à ce qu’ils découvrent le corps du propriétaire, suicidé. Ils prennent peur et s’enfuient tous les deux dans les bois. « Pat m’attrape par le col et me dit : "Mic, faut qu’on se sauve !" », se souvient Michel. Pourtant âgés de 7 et 5 ans, les deux enfants s’adaptent très rapidement. « Il a fallu manger, se protéger. Patrice allait chasser, et moi, je découpais le lapin. Notre complémentarité a été essentielle pour notre survie », confie encore Michel, qui a raconté à Paris Match avoir construit trois cabanes, chaque fois mieux abritée. S’il se souvient avoir souffert du froid, il assure qu’ils ne sont jamais tombés gravement malades.

« Nous avons pris conscience que nous n’existions pas, que personne ne nous cherchait, ajoute Michel. Patrice a été à la fois mon père, ma mère, mon frère. » Mais pas question de faire pleurer dans les chaumières. « Je ne veux pas que ceux qui verront ou liront mon histoire s’apitoient, lance-t-il à Paris Match. Nous nous sommes construit notre petite société entre frères. C’est la plus belle chose qui puisse arriver à un homme. » La folle liberté de ces années sauvages s’achève en 1956 quand leur grand-mère les reconnaît dans un village. Leur mère vient finalement les récupérer, huit ans après. Ils sont envoyés à Paris pour rattraper leur retard scolaire, et puis, le pire arrive, ils sont séparés, et Patrice est envoyé en pension dans le nord de la France.

Une histoire de fraternité

« Ce qui est fort dans le film, c’est la fraternité. La vie dans la forêt n’est pas si importante », juge le septuagénaire. S’il accepte d’en parler aujourd’hui, c’est que Patrice s’est suicidé en 1993, à l’âge de 48 ans. « C’est une histoire qui nous appartenait à tous les deux. On n’avait pas besoin de la partager. » C’est pourtant ce qu’il a choisi de faire depuis 2015 et sa rencontre avec Olivier Casas.

Grâce au film, Michel de Robert a pu faire des retrouvailles émues à Châtelaillon, même si le bois paradisiaque dans lequel ils se sont cachés, son frère et lui, a, depuis, été rasé par une autoroute.

Sujets liés