Où est l’argent ?L’apport économique des 30.000 croisiéristes questionné à Marseille

Marseille : Après l’arrivée de 30.000 croisiéristes, les retombées économiques questionnées

Où est l’argent ?La mairie de Marseille, qui ne croit pas en « l’Eldorado des croisières », va commander un rapport pour évaluer ce que ces touristes dépensent réellement en ville
The World Europa, en escale à Marseille en avril 2024. Ce navire parmi les 10 plus gros du monde, construit en France et lancé en 2021 est propulsé au gaz liquéfié.
The World Europa, en escale à Marseille en avril 2024. Ce navire parmi les 10 plus gros du monde, construit en France et lancé en 2021 est propulsé au gaz liquéfié. - P. Magoni/SIPA / SIPA
Alexandre Vella

Alexandre Vella

L’argent des croisiéristes irrigue-t-il la ville à la hauteur de la pollution engendrée ? Sans qu’elle ne soit posée exactement en ces termes, voilà la question à laquelle la mairie de Marseille, qui a annoncé vouloir lancer une étude sur les retombées économiques de ces géants des mers, souhaite une réponse.

Une volonté affichée dans La Provence vendredi, jour de conseil municipale par Laurent Lhardit. L’adjoint au tourisme y a exprimé ses doutes quant au ruissellement, depuis les multiples ponts des paquebots, de près de 375 millions d’euros, selon une étude de 2019 du Club de la croisière, vers les commerçants marseillais. « Je ne sais pas où les acteurs économiques locaux s’y retrouvent. J’ai donc du mal à croire à l’Eldorado des retombées économiques des croisières de masse. Ce modèle n’est plus compatible avec notre ville », explique Laurent Lhardit.

626 escales de grands navires en 2023

Un débat lancé au juste timing : ce week-end, près de 30.000 touristes ont accosté dans le Grand port maritime de Marseille pour y découvrir la ville entre deux coups de mistral. Dans son rapport annuel de 2023, le port faisait état d’une progression de 76 % de l’activité croisière, avec plus de 2,5 millions de passagers accueillis (plus de 4 millions on intégrant les ferrys) en 626 escales, en croissance de 8 %. Un peu moins du quart de ces navires était propulsé au gaz liquéfié, un combustible qui génère moins de particules fines.

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