peur« Le Mangeur d’âmes » se régale dans les Vosges, nouvelle région de la peur

« Le Mangeur d’âmes » : Un excellent thriller dans les Vosges, région la plus terrifiante du cinéma français

peurLe film d’Alexandre Bustillo et Julien Maury, en salles ce mercredi, a été tourné dans le Grand-Est dont le décor est devenu un personnage à part entière
Paul Hamy et Virginie Ledoyen dans « La Mangeur d'âmes » d'Alexandre Bustillo et Julien Maury
Paul Hamy et Virginie Ledoyen dans « La Mangeur d'âmes » d'Alexandre Bustillo et Julien Maury - Star Invest Fims France / 20 Minutes
Caroline Vié

Caroline Vié

L'essentiel

  • Meurtres atroces et disparitions d’enfants sont au programme dans « Le Mangeur d’âmes ».
  • Alexandre Bustillo et Julien Maury ont tiré le meilleur parti des paysages vosgiens pour faire frissonner.
  • Le suspense va crescendo entre villages isolés, forêts touffues et sanatorium désaffecté.

Et si les Vosges étaient la région la plus terrifiante de France ? C’est ce que donne à penser Le Mangeur d’âmes d’Alexandre Bustillo et Julien Maury découvert au Festival de Gérardmer. Des enfants y disparaissent, des adultes s’y entretuent, et Virginie Ledoyen et Paul Hamy mènent l’enquête.

Le roman d’Alexis Laipsker prend une nouvelle ampleur au cœur de montagnes qui fleurent bon la résine des sapins verdoyants et le sang frais des victimes en piteux état. « L’ambiance que l’on trouve ici dans les Vosges était idéale, explique Julien Maury à 20 Minutes. Comme on fréquente le festival de Gérardmer depuis des années, on n’était pas dépaysés. On connaissait bien le coin et on a eu l’embarras du choix pour les décors ! » Cette région sauvage était effectivement tout à fait appropriée pour accueillir morts violentes et autres enlèvements glauques.

La région donne des fonds

« Le livre se passait en France et les Vosges correspondaient parfaitement à la description que faisait l’auteur, confie le producteur Fabrice Lambot. Le fait que la région soutienne le cinéma de genre a achevé de nous convaincre. Je crois que nous sommes le premier projet qu’ils ont aidé. »

Les Vosges ouvrent grand leurs portes aux films d’horreur avec le dispositif « Frissons en Grand-Est » qui aide à financer de nombreux projets. Le duo Julien Maury et Alexandre Bustillo s’est engouffré dans la brèche. « Tout le monde y a gagné : la région favorise la création, explique Alexandre Bustillo. Les décors qu’on y a trouvés sont devenus des personnages à part entière de notre film. » Ils ont tourné six semaines entre Plombières-les-Bains, Saint-Amé, Senones et Gérardmer.

La forêt c’est parfait

Les arbres cachent les crimes et les criminels. Se perdre dans cette nature luxuriante fait flipper dès les premières images. Et c’est encore pire quand le fameux « mangeur d’âmes », démon cornu qui fait peur aux petits enfants, apparaît. « Cela contribuait à l’angoisse que ressent mon personnage d’être écrasé par une nature hostile. On a l’impression que le monstre peut se cacher partout », insiste le comédien Paul Hamy.

Les réalisateurs prennent un malin plaisir à montrer à quel point leur héros paraît tout petit dans ce décor massif où il recherche des bambins n’ayant pas donné signe de vie depuis des mois. De magnifiques plans au drone mettent parfaitement les décors en valeur. « On a fait travailler des techniciens de la région. C’était important aussi pour conserver l’authenticité des lieux », insiste Alexandre Bustillo. Une séquence dans une scierie locale offre un bel exemple de cette implication.

L’hôpital ce n’est pas banal !

Une partie du film se déroule dans le sanatorium désaffecté de L’Altenberg, le lieu tout trouvé pour cacher des pratiques peu catholiques. « Ce décor nous a beaucoup inspirés, reconnaît Alexandre Bustillo. Il y a quelque chose de l’ordre du fantastique dans ce type d’établissements. On se sent tout de suite mal à l’aise. »

Il suffit de rajouter quelques accessoires qui ne sont vraiment pas à leur place dans un hôpital pour que l’imagination du spectateur fasse le reste. Certaines pièces « réaménagées » sont terrifiantes quand on pense à ce qui a dû s’y dérouler. Et cela sans même parler de l’imposant crématorium de l’établissement. « On a découvert des endroits à fort potentiel flippant en se baladant dans la région. Ce n’était pas toujours évident du point de vue de la logistique mais on s’est adaptés aux décors », insiste Julien Maury.

La lumière, une bonne affaire

L’éclairage très particulier qui baigne les petits villages isolés favorise l’atmosphère angoissante de ce thriller sur fond de légendes bien flippantes et d’imaginaires tordu. « On a pensé aux livres de Jean-Christophe Grangé ainsi qu’à l’adaptation des Rivières pourpres réalisée par Mathieu Kassovitz et aussi aux romans de Maxime Chattam. »

Tous puisent une partie de leur potentiel d’angoisse dans des décors à la fois familiers et inquiétants. Ces petites maisons vosgiennes peuvent recéler toutes sortes de secrets mortels et elles ne s’en privent pas. « Je crois que la région a bien saisi son potentiel pour le cinéma de genre, insiste Julien Maury. On a été comblés tant par l’accueil que ar le professionnalisme et la beauté des décors. On ne sera certainement pas les derniers à y tourner. »

Pas besoin de quitter la France pour rencontrer le mangeur d’âmes. Le méchant de cet excellent suspense rôde dans les montagnes du Grand-Est et dans les salles de cinéma.

Sujets liés