enquêteKendji Girac blessé par balle : « Il a voulu simuler un suicide mais a omis de vérifier le chargeur », relate le procureur
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Terminé

Kendji Girac blessé par balle : « Il a voulu simuler un suicide mais a omis de vérifier le chargeur », relate le procureur

enquêteLe chanteur de 27 ans, qui a été retrouvé blessé par balle le 22 avril à Biscarrosse, dans les Landes, aurait voulu faire peur à sa compagne avec laquelle il venait de se disputer. Il a retourné l'arme contre lui, sans vérifier si elle était chargée
Les jours de Kendji Girac, l'interprète de Color Gitano et Andalouse,  ne sont plus en danger et il a été entendu mercredi par les gendarmes.
Les jours de Kendji Girac, l'interprète de Color Gitano et Andalouse, ne sont plus en danger et il a été entendu mercredi par les gendarmes.  - S.Edmond/Sipa / SIPA
Elsa Provenzano

Elsa Provenzano

L’ESSENTIEL

  • Le chanteur Kendji Girac, âgé de 27 ans, a été blessé d’une balle dans le thorax le 22 avril, sur l’aire de grand passage de Biscarrosse, dans les Landes.
  • Il est encore à l’hôpital Haut-Lévêque du CHU de Bordeaux mais ses jours ne sont plus en danger. Le procureur de la République de Mont-de-Marsan, Olivier Janson, rapporte qu'il voulait simuler un suicide, pour retenir sa compagne avec laquelle il avait eu une violente dispute. Très alcoolisé, il avait oublié de vérifier l'état du chargeur.
  • L'enquête ouverte pour tentative d’homicide volontaire n'a plus lieu d'être puisque les deux hypothèses retenues sont celle d'une tentative de suicide réelle ou simulée. Comme ni l'une ni l'autre ne constituent une infraction, la procédure judiciaire va s'éteindre dans cette affaire.

A VOIR

A LIRE AUSSI


16h31

Fin de la conférence de presse

Ce live est terminé! Merci de l'avoir suivi avec nous. La procédure judicaire va s'éteindre prochainement, comme l'a expliqué le procureur de la République de Mont-de-Marsan.

16h27

Il mettra plusieurs mois à se rétablir de sa blessure

Le chanteur de 27 ans est fatigué et a un peu de mal à respirer. Il mettra plusieurs mois à se remettre sur pied, selon les médecins, précise le procureur. La justice n'a pas vocation à enquêter sur les motivations d'un passage à l'acte, c'est de l'ordre de l'intimité. Les actes et expertises en cours vont néanmoins se poursuivre.

16h23

Des hypothèses qui ne sont pas des infractions pénales

200 personnes qui n'entendaient pas que les gendarmes puissent faire des investigations, c'était déjà difficile. Alors, la caravane n'a pas été mise sous scellé afin d'éviter des troubles à l'ordre public. « Malgré ces difficultés, nous avons pu faire notre travail », tempère le procureur. Il reste deux possibilités ( tentative vraie ou simulée de suicide) qui ne correspondent pas à des infractions pénales, donc cela va se terminer sauf si un élément nouveau émerge, ce qui parait très improbable.

16h14

Le procureur a des réserves sur sa version, qui lui appartient

Le chanteur assume ce qu'il a fait mais il le regrette, il maintient la version d'une simulation de suicide. Le procureur lui a fait part de ses réserves, tout en précisant que le temps judiciaire se termine.

16h06

Suicide simulé ou vraie tentative de suicide?

Le chanteur ne parle plus de brocante pour l'achat de l'arme mais raconte qu'un vendeur inconnu est venu sur le camp il y a quelques temps et que c'est à lui qu'il l'a achetée.

A ce stade de l'enquête, un tir réalisé par un tiers est écarté. Aucun élément de l'enquête ne va dans ce sens. Nous avons un tir provoqué volontairement par Kendji Girac. Il est difficile de vérifier s'il savait qu'il y avait des balles dans le chargeur mais il faut la mettre à mon sens en rapport avec le suicide, qui eest tabou dans la communauté des gens du voyage. La procédure judiciaire pourrait avoir un terme très prochainement. Il précise que c'est avec l'accord de Kendji Girac et sa compagne qu'il a pris la parole.

16h04

Il a voulu « simuler un suicide » pour retenir sa femme

Dernière audition de Kendji Girac : Il regrette d'avoir tant bu pour ce début de vacances. Il confirme que sa femme n'était pas contente, qu'il a réveillé tout le monde et qu'il a écouté de la musique dans son véhicule. Il décrit que soudainement il se souvient qu'il a récemment acheté une arme. Il revient sur sa première version, et ne dit plus que le coup est parti tout seul. Il veut impressionner et faire peur à sa femme qui avait menacé de partir pendant la dispute. Il a voulu lui faire peur en simulant un suicide mais a omis de vérifier le chargeur, qu'il croyait vide. C'est volontairement qu'il s'est tiré dessus.

C'est pour ne pas faire peur à sa famille qu'il a dit que le coup était parti tout seul. Je voulais faire entendre le bruit de la détente à Soraya et qu'elle me dise d'arrêter. Il était très saoul et ne se souvient pas du tout.

15h58

L'expertise balistique démontre que l'intervention d'un tiers est matériellement impossible

Une expertise balistique avec une mise en situation a été menée ce jour. Les experts sont arrivés à la conclusion que Kendji Girac n'était pas assis au moment du tir, que l'impact d'entrée se situe à 1,23 m, et que le canon se trouvait à 5 ou 10 cm. « Concrètement, dans ces conditions Kendji Girac était tellement près de la paroi externe de la caravane que la présence d'un tiers est matériellement impossible. Il n'y a pas la place », affirme le procureur.

15h45

Dispute, alcool et idées suicidaires : la version de Soraya

Il rentre ivre, réveille leur fille vers 2 h du matin et ils ont une dispute. Sommé de faire moins de bruit, il s' installe dans sa voiture et met la musique très forte. Elle lui adresse des SMS pour lui dire qu'il continue d'empêcher sa fille de dormir. C'est là qu'il part en voiture. Elle s'inquiète et appelle son père qui la rassure, en lui disant qu'il est juste à l'autre bout du camp. Quand il rentre vers 3 h 30, l'enfant s'est rendormie mais il la réveille à nouveau en lui parlant. Une autre dispute entre le couple éclate.

Elle s'enferme dans la chambre et c'est alors qu'elle entend un coup de feu. Elle sort de la caravane en demandant qu'on appelle les secours. « Ce dont je suis absolument certaine c'est qu'il n'y avait personne d'autre que nous dans la caravane, il s'est tiré dessus accidentellement ou volontairement ». Elle révèle qu'il lui a déjà confié des pensées suicidaires.

15h44

Soraya, sa compagne, pas très bien acceptée par la communauté

Soraya raconte qu'il se sont rencontrés en 2014 en Suisse, depuis ils suivent régulièrement une mission évangéliste chaque année, à partir du mois de mai. Elle n'est pas issue des gens du voyage et son union n'a pas suscité d'enthousiasme dans la famille de Kendji. Elle indique que son positionnement féministe la mettait mal à l'aise dans le fonctionnement de la communauté.

Elle explique qu'elle veut mettre fin à ces voyages, pour la scolarisation stable de leur fille. Elle pointe aussi une addiction naissante à l'alcool. Elle précise qu'il n'a jamais été violent envers elle ou sa fille mais qu'il peut casser des objets. Il consomme de la cocaïne une à deux fois par semaine.

15h42

Pas de témoin direct du coup de feu

Jeudi 18 avril, Soraya est revenue de Suisse, dont elle est originaire, avec leur fille. Vendredi et samedi, ils passent des journées en famille, tous les trois. Vers 20 h , une quinzaine de jeunes veut aller au Casino proche, Kendji se joint à eux jusqu'à 23 h, heure à laquelle où il rentre au camp. Le coup de feu sera tiré aux alentours de 5h. Il aurait beaucoup consommé d'alcool. Pas de témoin direct du coup de feu.

15h32

La thèse de l'accident mise à mal par l'expertise de l'arme

Il ne peut pas y avoir de coup de feu accidentel, cela est impossible précise l'expert qui a rendu ses conclusions au procureur. La thèse de l'accident semble mise à mal. Et selon les témoignages Kendji connait le fonctionnement d'une arme de poing. Elle a été beaucoup manipulée, ce qui cosntitue un frein pour l'enquête.

15h26

« Un coup ne peut pas partir tout seul », montre l'expertise

L'arme a été retrouvée de façon atypique. Le père de Kendji Girac s'est renseigné et par visio, une personne non identifiée à expliquer aux gendarmes où trouver l'arme. Elle se trouvait dans un roncier, à quelques dizaines de mètres du camp. Elle était sans chargeur, or les enquêteurs ont expliqué qu'ils avaient aussi besoin de l'examiner. Un oncle a été le chercher.

Pistolet à répetition semi automatique, arme ancienne de 1911. L'expertise montre que le fonctionnement est correct, elle est en parfait état. Deux sûretés et trois sécurités sur cette arme : concrètement un coup ne peut partir tout seul. il faut appuyer sur une pédale à l'arrière de l'arme avec la paume, en plus de la détente, précise le procureur. C'est une arme de catégorie B, pour laquelle il faut une autorisation.

15h23

« J'ai tourné le pistolet vers moi et le coup est parti »

Dès le matin du 22 avril, Kendji Girac parle d'un « accident ». « J'ai fait ça tout seul, j'ai acheté une arme à la brocante de la Teste, j'ai tourné le pistolet vers moi et le coup est parti » déclare-t-il alors aux enquêteurs.

15h23

Pas de trace de désordre dans la caravane

Quand Soraya, la compagne de Kendji Girac, revient puisqu'elle était partie avec les pompiers, les enquêteurs peuvent rentrer dans la caravane. Aucune trace de désordre dans le salon ni la chambre. Aucune arme n'est trouvée, pas de trace d'étui.

15h18

Enquête sur les lieux

Les parents de Kendji Girac étaient partis quelques jours auparavant dans ce camp de 80 caravanes, dont beaucoup des membres font partie de la famille, proche ou éloignée, de Kendji Girac. Les techniciens en investigation criminelle vont avoir du mal à faire le travail qui n'est pas forcément facilité sur place. A l'arrière, ils trouvent un impact de balle, qui montre que la balle a été tirée de l'intérieur de la caravane.

15h15

30 jours d'ITT pour Kendji Girac

C'est l'immatriculation d'une Porsche cayenne qui va permettre d'identifier la victime, Kendji Girac. Il souffre d'une plaie par arme feu, elle se situe près du mamelon gauche et la sortie entre la neuvième et dixième côte. La balle a suivi une trajectoire du haut vers le bas, a suivi un angle de 45 degrés et le médecin légiste estime qu'il s'agit d'une blessure compatible avec un coup à bout portant, relativement proche. ITT fixée à environ 30 jours, la balle est passée près du coeur, il y a une perforation d'un poumon. La rate et le diaphragme ont été touchés. La blessure aurait pu être beaucoup plus grave.

15h12

Encore des hypothèses

Plusieurs hypothèses : violences d'une personne extérieure au camp ou par des membres de la famille ou d'une tentative de suicide ou encore un accident. Cela revient beaucoup dans la bouche des gens qu'il s'agit d'un accident.

15h10

Coopération difficile dans le camp

A 6 h, jonction avec le Samu pour prendre en charge le blessé, continue le procureur. La situation va être gelée jusqu'à l'arrivée d'un enquêteur de la brigade de recherche à 6 h 35. On lui dit qu'il n'y a rien à voir dans le camp. Toutes les personnes ont refusé de donner leur identité. Aucune arme n'est visible.

15h07

L'intervention des pompiers pas non plus facilitée

Un peu avant, les pompiers ont, eux, été guidés jusqu'à la caravane d'un homme assis sur une chaise avec une blessure par balle. Il est en caleçon et a été manifestement transporté jusqu'à cette chaise. L'accueil n'est pas hostile mais un peu « rugueux », l'intervention des pompiers n'est pas facilitée. Les personnes du camp veulent qu'on l'emmène le plus vite possible, alors que des constatations sont nécessaires.

15h04

Les gendarmes invités à quitter le camp

Gendarmes sont appelés à 5 h 38 ce 22 avril . C'est la compagnie de gendarmerie de Biscarrosse qui intervient sur l'aire de passage des gens du voyages. 6 h 05 les premiers gendarmes arrivent sur place : « le camp est plongé dans le noir et personne n'est présent à l'entrée. Ce n'est qu'au bout du camp qu'il y a une quinzaine de personnes ». Ils sont invités à repartir sans qu'il y ait de violence.

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