Handicap : « Que chacun y trouve son compte »… Rennes adopte les aires de jeux inclusives

Pour l’heure, on peine encore à deviner la formidable accessibilité que ses promoteurs veulent encenser. Encore en travaux, l’aire de jeux du parc du Landry deviendra pourtant l’une des références de Rennes sur le plan de l’inclusion. A la demande d’habitants, la municipalité s’est penchée sur la question de l’accessibilité de ses espaces pour enfants. Pas seulement pour les personnes en situation de handicap mais pour l’ensemble des enfants qui peuvent fréquenter ces lieux de lien social. « On ne veut pas créer un guide qui impose une méthode unique de construction mais plutôt s’interroger sur la meilleure manière de jouer tous ensemble », explique la maire Nathalie Appéré.

Dans la capitale bretonne, trois aires de jeux inclusives seront livrées cette année et suivront le nouveau référentiel établi par la ville en concertation avec des associations, des parents et des enfants. C’est Barbara, maman de grands enfants travaillant dans le milieu du handicap, qui a proposé ce projet dans le cadre d’un budget participatif. « J’ai vu que ça existait à Vannes et j’avais trouvé l’idée intéressante pour accueillir tous les publics. Ça manquait à notre ville. »

« On se sent enveloppés sans être clôturés »

A première vue, les changements ne sont pas flagrants. C’est dans les détails que se cachent les véritables innovations. Des toilettes juste à côté, un parking dédié… Au Landry, l’espace est à la fois ouvert mais il reste encerclé de végétation. « On se sent enveloppés sans être clôturés », détaille l’agent en charge du chantier du Landry. Ici, une corde a été retirée d’un tourniquet, permettant à un enfant en fauteuil de s’y installer, s’il en est en capacité.

Les sols ont également été adaptés pour faciliter l’accès sans tout recouvrir de résine amortissant pour autant. Là, une demi-sphère argentée a été posée. « Certains vont y grimper, d’autres vont la toucher, la frapper », justifie la municipalité. « L’objectif, c’est que chacun y trouve son compte », explique Jean-François Monnier, élu écologiste délégué au handicap.

Dans cet espace très utilisé par les familles, des jeux musicaux d’extérieur et d’autres stimulant les sens sont également testés. Le souci ? Le catalogue des constructeurs reste pour l’heure limité même si « leurs modèles ont évolué », assure l’élue déléguée ville à la taille d’enfant Lucile Koch. Alors les services techniques de la ville innovent, testant des parcours naturels ou des espaces sensoriels « faits maison ». Ici, des fleurs pleines de couleurs seront semées, là des arbustes très odorants seront plantés.

Se cacher, courir, se reposer…

Pour faire de la place à ces nouvelles installations, quelques structures ont été enlevées. Le but n’est pas d’aseptiser ni de tout aplanir mais d’ouvrir l’espace à tous. « Nous avons enlevé une toile d’araignée car il y avait déjà beaucoup de jeux de grimpe. Une aire de jeux, ça ne doit pas être uniquement fait pour se défouler. Il faut aussi pouvoir s’y poser dans des zones plus calmes. Ici, les enfants peuvent marcher, courir, grimper, se cacher. C’est la même réflexion que dans nos cours d’école », assure l’élue écologiste Lucile Koch. D’ici la fin de l’année, trois aires seront inaugurées. Le référentiel devrait également s’appliquer à chaque rénovation entreprise à Rennes.