dans le ventPourquoi le cerf-volant n’est-il pas un sport olympique ?

Festival international de Berck-sur-Mer : Pourquoi le cerf-volant n’est-il pas un sport olympique ?

dans le ventY a bien le beach-volley, donc franchement…
Le cerf-volant, c'est du sport
Le cerf-volant, c'est du sport - Belco / Belco
Benjamin Chapon

Benjamin Chapon

L'essentiel

  • Les Rencontres Internationales de Cerf-Volant se déroulent à Berck-sur-Mer du 20 au 28 avril.
  • L’événement accueille la première Coupe du monde de cerf-volant.
  • Pour autant, ce sport de vol libre n’est pas près de figurer aux Jeux olympiques.

La France, championne du monde de cerf-volant ! Ce n’est pas encore fait mais avouez que vous en avez des frissons (et pas seulement parce que l’événement a lieu à Berck-sur-Mer)… Se tiennent cette semaine sur les pages de la cote d’Opale les Rencontres internationales de Cerf-volant. Et en plus de démonstrations de vols avec des voiles aux formes insolites, une compétition tient les centaines de milliers de visiteurs en haleine.

« C’est l’événement international avec le plus de délégations étrangères, s’enthousiasme Richard Debray, cerf-voliste professionnel. On peut y voir les copains mais aussi ce qu’il se fait ailleurs. » Il existe plusieurs catégories, bien sûr. Le cerf-volant acrobatique, delta à deux lignes ou à quatre lignes, est le plus rapide et le plus spectaculaire.

Une « Coupe du monde » de cerf-volant

« On est jugé sur différentes chorégraphies, et les réalisations techniques, explique Richard Debray. On doit présenter une chorégraphie en musique de deux à quatre minutes. Il y a deux équipes de juges, l’une pour l’aspect chorégraphique, l’autre pour l’aspect technique. Dans chaque jury, la moins bonne et la meilleure notes sont enlevées, et on fait une moyenne. »

Cette édition des Rencontres inaugure un format inédit en « coupe du monde ». Les pays vont s’affronter dans diverses disciplines. Il y aura une moyenne des notes (sauf la moins bonne note reçue), et un pays sera ainsi sacré Champion du monde de cerf-volant de manière incontestable.

On est les champions

« J’ai créé plusieurs formats de compétition, mais là, une coupe du monde, c’est un peu le graal, rigole Roger Tessa Gambassi, directeur artistique des Rencontres. On réunit toutes les catégories. Cette diversité de pratiques peut être un formidable outil pour la promotion du cerf-volant. »

Et puis surtout, la France a de bonne chance de victoire finale ce week-end. « En France, on est plutôt bien, on a gagné la Coupe d’Europe par équipe et individuelle et en pair, reconnaît Richard Debray. Mais ça fait très longtemps qu’on n’a pas été confronté aux pays d’Asie et d’Amérique. »

« « On est quand même les meilleurs. Humilité mise à part… On a les meilleurs pilotes au monde. Richard est incroyable. Il y a aussi Valentin Martinet, qui fait de très belles chorégraphies. Il a une touche à lui… C’est le Prost du cerf-volant ! » »

Roger Tessa Gambassi

L’or est loin

Un sport populaire, spectaculaire et dans lequel les Français sont bons… On a tout de suite envie de se demander : y aurait pas une médaille olympique à aller glaner ? Ben non, le cerf-volant n’est pas une discipline olympique. « Techniquement, rien ne s’y oppose… Mais la France est le seul pays à avoir une fédération officielle (de vol libre) dans les autres pays ce sont des associations, explique Richard Debray. Il faudrait des fédérations dans d’autres pays, au moins six. »

Par ailleurs, les Rencontres de Berck-sur-Mer sont une exception mondiale par leur taille. « Un événement pareil, c’est compliqué à organiser. Il faut beaucoup de temps, beaucoup de place, c’est une logistique incroyable. »

« Cette année, il y a des pays qui ont renoncé, regrette Roger Tessa Gambassi. Singapour et le Japon n’ont pas pu venir… Notre ambition est de renouveler ce format tous les deux ans. Mais il n’y a qu’ici, à Berck, qu’on peut faire ça. »

Le papa de cette première Coupe du monde de cerfs-volants a tout de même de l’espoir pour l’avenir. « Nous sommes la vitrine de la fédération de vol libre mais nous n’en tirons pas les fruits. Nous devons avoir plus de force. Et à l’étranger, des pseudo-fédérations associatives commencent à se structure. En Chine, en Angleterre, aux Etats-Unis… Pour l’instant, Berck est la messe annuelle, l’endroit où tous les cerfs-volistes rêvent de venir au moins une fois dans leur vie. Mais si d’autres événements comme celui-là se montent, on pourra peut-être un jour avoir une place aux Jeux olympiques. »

Sujets liés