footballPlongée dans la tête de ce dingue de tactique qu’est Luis Enrique

Dortmund – PSG : Mais il se passe quoi dans la tête de ce dingue de tactique qu’est Luis Enrique ?

footballAvant la demi-finale aller de la Ligue des champions, « 20 minutes » vous propose une immersion (totalement imaginaire) dans le cerveau en ébullition de Luis Enrique
Luis Enrique, un coach qu'il aime bien la tactique.
Luis Enrique, un coach qu'il aime bien la tactique.  - Michel Euler/AP/SIPA / SIPA / Montage 20 Minutes
Nicolas Camus

N.C.

L'essentiel

  • Le PSG se déplace sur la pelouse du Borussia Dortmund ce mercredi soir en demi-finale aller de la Ligue des champions.
  • Souvent critiqué pour ses choix difficilement lisibles depuis qu’il est arrivé, Luis Enrique est finalement perçu comme l’architecte de génie qui a mis le PSG sur le chemin d’une saison potentiellement historique.
  • Tentative de plongée dans la tête de ce dingue de tactique qui réfléchit à tout sur tout, entre jeu de position, half spaces invisibles et sorties de balle en triangles semi-équilatéraux (ou à peu près).

L’opération fermage de bouches de Luis Enrique se passe plutôt bien. Champion de France depuis ce week-end, qualifié pour la finale de la Coupe de France et, surtout, pour les demi-finales de la Ligue des champions, le coach espagnol voit sa méthode finalement louée même par les plus réfractaires, y compris un certain D.R.

Le coach espagnol a bien réussi son coup. Enfin, ses coups. Enfin, on n’y comprend toujours pas grand-chose, mais on fait de notre mieux, promis. La preuve, avant la demi-finale aller face au Borussia Dortmund ce mercredi, on vous propose une plongée (fictive) dans la tête de ce fou de tactique qui ne laisse rien au hasard, à travers quelques situations puisées dans le quart retour face au Barça. De notre point de vue en tout cas, ça doit ressembler à peu près à ça.

La transition offensive

Même les défenseurs du Barça font des appels en profondeur. Lucho est un ancien de la maison, mais quand même...
Même les défenseurs du Barça font des appels en profondeur. Lucho est un ancien de la maison, mais quand même... - Capture d'écran

Ce qu’on voit nous : Une situation pas dégueu si Vitinha joue bien le coup mais ça se replie bien côté Barça, ça peut ne rien donner.

Ce que voit Luis Enrique : « Une transition offensive un peu précaire, Achraf attaque trop le demi-espace, son appel devrait être un peu plus excentré côté droit. Mais il y a un 4 contre 4 à exploiter si on applique de la verticalité avec une passe qui casse la première ligne défensive adverse, sachant que Dembélé se positionne idéalement en neuf trois quarts dans le rectangle identifié n°73 à 26 mètres du but. C’est travaillé à l’entraînement, bien évidemment. »

La perte de ballon imprévue

Panique à bord, heureusement Marquinhos est là.
Panique à bord, heureusement Marquinhos est là. - Capture d'écran

Ce qu’on voit nous : C’est la mieeeeeeerda. Bon bah all in sur Marquinhos.

Ce que voit Luis Enrique : « Une phase de déséquilibre complet après un duel perdu dans la zone interdite (la p**** madre Lucas t’es viré), mais on a travaillé avec Marqui la gestion émotionnelle d’une phase de relance avortée par un élément inopiné normalement il va pas se barrer aux vestiaires pour se mettre en boule sous la table. Puis vous noterez que Lewandowski tourne sa hanche vers la gauche, dans 97 % des cas il finit ce type d’action par une frappe contrée, je n’ai jamais eu peur. »

L’éloge de la patience

"On est bien en place", illustration.
"On est bien en place", illustration. - Capture d'écran

Ce qu’on voit nous : C’est bouché de partout comme le périph' à 18h.

Ce que voit Luis Enrique : « Le début d’une phase de possession au cours de laquelle l’équipe va coulisser de l’organisation basique en 4-3-3 à un 3-4-3 pour prendre l’avantage numérique au niveau de la ligne médiane et désarticuler peu à peu la structure défensive adverse, avant d’accélérer de manière verticale quand une faille aura été identifiée au bout du troisième, quatrième ou cinquième de temps de jeu. On n’est pas pressés. »

Le corner à la sauce Lucho

Le PSG remercie encore la défense du Barça pour ce superbe triangle des bermudes devant Vitinha.
Le PSG remercie encore la défense du Barça pour ce superbe triangle des bermudes devant Vitinha. - Capture d'écran

Ce qu’on voit nous : Un corner qui vient d’être joué à deux entre Dembélé et Hakimi, Achraf qui va centrer dans la surface et la défense du Barça qui se dégage tranquillou.

Ce que voit Luis Enrique : « Le grand classique du corner à deux revisité. Nos cinq analystes vidéo de la division "corners et efficience de la micro-sieste à J + 3" ont préparé cette combinaison spéciale avec deux joueurs qui s’approchent du tireur pour dédensifier la surface et ouvrir une brèche pour un quatrième homme en attente aux 25 mètres. Après, je pensais pas qu’ils se feraient avoir comme des poussins. Ils pensaient que c’était Verratti en position de frappe peut-être ? ».

Les triangles des Bermudes

Tous ces triangles... Et si Luis Enrique était le digne décendant de Pythagore et Thalès.
Tous ces triangles... Et si Luis Enrique était le digne décendant de Pythagore et Thalès. - Capture d'écran

Ce qu’on voit nous : Une relance moyennement bien embarquée, enfin si jamais Hakimi arrive à toucher directement Lee dans son fauteuil dans le rond central ça peut faire mal.

Ce que voit Luis Enrique : « La sortie de balle à la salsa Lucho, mes petits triangles équi-isocèles-rectangles. Trois joueurs concernés à la base et les autres qui se placent sur toute la largeur pour ouvrir des circuits de passes et que le porteur n’ait jamais qu’une seule solution. On installe le bloc petit à petit et le déséquilibre se fait par les déplacements et les changements de zone. Nos offensifs permutent pour occuper les défenseurs avant d’attaquer la profondeur ou demander en remise. Brrrr, j’en ai des frissonos. »

Le petit bonus

Mbappé sur le banc, une image à laquelle on ne pensait pas s'habituer.
Mbappé sur le banc, une image à laquelle on ne pensait pas s'habituer. - Getty Images

Ce qu’on voit nous : Du gâchis, principalement.

Ce que voit Luis Enrique : « Kylian sur le banc, c’est la mise en condition d’un groupe qui va perdre sa boussole la saison prochaine et qui va devoir trouver des clés sur le terrain pour se débrouiller autrement qu’en balançant en profondeur quand ça va mal. Et puis bon, j’ai déjà maté Messi, Neymar et Totti, le foot il a peut-être changé mais pas moi mon p’tit gars. »