gros sousComment la SNCF financera-t-elle son accord avantageux sur les retraites ?

Bercy s’interroge sur le financement de l’accord avantageux sur les retraites de la SNCF

gros sousMécontent de ne pas avoir été averti d’un accord sur les retraites signé entre la SNCF et les syndicats, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, espère des « explications convaincantes » de la part du transporteur ferroviaire
Des rames TGV. (Illustration)
Des rames TGV. (Illustration) - MARIO FOURMY/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L’accord sur les fins de carrière à la SNCF n’en finit plus de susciter la polémique. Ce jeudi, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a convoqué « dans les prochains jours » le PDG de l’entreprise, Jean-Pierre Farandou, pour qu’il « rende des comptes ».

« Un accord est signé qui engage effectivement les équilibres de la réforme des retraites et les équilibres financiers de la SNCF. Je n’ai pas été averti », a déclaré Bruno Le Maire sur BFMTV/RMC. Et cet accord « donne un sentiment de deux poids deux mesures et qui est très provocant pour beaucoup de nos compatriotes qui travaillent dur et qui ont accepté la réforme des retraites », a ajouté le ministre.

« Le contribuable ne versera pas un centime »

Une position à l’opposé de ce qu’a déclaré le ministre délégué aux Transports, Patrice Vergriete, interrogé mardi à l’Assemblée nationale. « Le contribuable ne versera pas un centime pour financer cet accord », a-t-il assuré. « Il n’y a plus de monopole, plus d’excuse au déficit depuis que l’Etat a repris une fois pour toutes la dette de la SNCF. […] C’est donc en interne, avec des gains de productivité, que la SNCF devra financer cet accord », a-t-il rappelé.

Signé le 22 avril par les quatre syndicats représentatifs de la SNCF, l’accord va permettre aux cheminots de cesser leur activité avant la retraite, avec plus d’un an non travaillé et rémunéré à 75 % selon les catégories, suscitant des accusations de détournement de la réforme des retraites mise en place l’an dernier.

La SNCF « a les moyens financiers d’absorber ces mesures »

A peine a-t-il été signé que cet accord a été attaqué, notamment pas la droite, le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, le qualifiant de « contournement de la réforme des retraites ». Même l’ancien ministre des Transports, Clément Beaune, s’est dit « un peu choqué », craignant une augmentation des tarifs pour les usagers.

En réaction, les syndicats cheminots se sont emportés. « Ça démontre bien que quand on est capables de négocier un accord où l’enjeu de la répartition des richesses est posé, ça pose problème, notamment aux responsables politiques de droite », a dénoncé auprès de l’AFP le secrétaire général de la CGT-Cheminots, Thierry Nier. « La SNCF est l’entreprise ferroviaire la plus rentable d’Europe donc elle a les moyens financiers d’absorber ces mesures », a ajouté Fabien Villedieu, de Sud-Rail.

Sujets liés