patrimoineA Saint-Malo, les anciens brise-lames restent plantés dans ce lieu secret

Saint-Malo : « C’est très compliqué »… Les anciens brise-lames restent plantés dans ce lieu secret

patrimoineUne partie des pieux de bois servant à protéger la digue de la houle et des tempêtes ont été remplacés et doivent être vendus
A Saint-Malo, une partie des brise-lames en chêne brogneux avaient du être remplacés. Leur devenir est toujours en suspens.
A Saint-Malo, une partie des brise-lames en chêne brogneux avaient du être remplacés. Leur devenir est toujours en suspens.  - C. Allain/20 Minutes / 20 Minutes
Camille Allain

Camille Allain

L'essentiel

  • A Saint-Malo, 500 brise-lames en bois avaient dû être retirés parce qu’ils étaient abîmés.
  • La ville a l’ambition de les vendre aux enchères afin de satisfaire les habitants mais le dossier n’avance pas.
  • Certains espéraient qu’une œuvre d’art serait aménagée mais l’idée a été abandonnée.

Cela fait presque deux cents ans qu’ils sont plantés dans le sable de la plage du Sillon. A Saint-Malo, les brise-lames font partie du paysage. Qu’ils soient noyés sous la houle à marée haute ou les pieds au sec quand la mer se retire, ces troncs de bois jouent un rôle prépondérant dans la protection du littoral malouin. Chahutée par les tempêtes successives, la digue doit régulièrement être réparée, les pierres remplacées. Les brise-lames aussi. Fin 2021, un millier des 3.000 pieux installés par les Ponts et chaussées avaient été retirés. La moitié avait été retapée pour être replantée. Environ 500 troncs jugés trop abîmés avaient cependant dû prendre leur retraite. Depuis plus de deux ans, ils sont entreposés en attendant de savoir à quelle sauce ils vont être mangés.

Le maire de Saint-Malo Gilles Lurton savait qu’on allait lui poser la question. « Je me doutais bien qu’on allait parler des brise-lames. Ma réponse va vous décevoir… On n’a pas vraiment avancé. »

Où sont-ils stockés ? « Je ne vous dirai pas »

Depuis que son agglomération a hérité des 500 troncs que l’État devait lui céder à titre gratuit, le président cherche désespérément une solution. Il a déjà reçu la promesse que les pieux ne seraient pas brûlés comme c’était envisagé au départ. Mais il ne sait toujours pas ce qu’ils deviendront. « C’est très compliqué juridiquement. Aujourd’hui, on les entrepose à titre gratuit mais il faut qu’on trouve une solution », répond Gilles Lurton. Où se cachent-ils ? « Sur un terrain de la ville, mais je ne vous dirai pas où », glisse le maire dans un sourire.

Si l’élu préfère garder le secret, c’est parce que ses brise-lames attisent les convoitises. Depuis l’annonce de leur retrait, de nombreux habitants ont fait part de leur intérêt.

Certains espéraient en faire une œuvre d’art mais la question des droits d’auteur n’est pas simple à gérer. D’autres demandent l’organisation d’une grande vente aux enchères. « C’est ce que nous voulons faire mais il y a une procédure juridique à respecter. C’est ça qui est compliqué. Mais on va y arriver », promet le maire. La difficulté, c’est que l’utilisation de l’argent récolté sera très encadrée et devra contribuer à la restauration du patrimoine. L’avantage, c’est qu’à Saint-Malo, il y a de quoi faire.

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