Le vaisseau Starliner de Boeing et ses astronautes n’ont pas pu décoller

Ils étaient à bord de la navette, prêts à s’envoler. Enfin, Butch Wilmore et Suni Williams allaient pouvoir réaliser ce rêve pour lequel ils ont travaillé toute leur vie. Lundi, l’équipage du vaisseau Starliner de Boeing pensait rejoindre la Station spatiale internationale après le décollage organisé Cap Canaveral, en Floride. Les astronautes américains ont dû renoncer. Deux heures avant l’heure du lancement, le constructeur du lanceur United Launch Alliance (ULA) a annoncé qu’une anomalie avait été identifiée. La coupable ? Une valve située sur la fusée Atlas V. Un nouveau couac pour ce projet, qui accuse déjà un retard de plusieurs années.

« L’équipage n’a jamais été en danger », a rassuré Tory Bruno, le patron de ULA, coentreprise réunissant Boeing et Lockheed Martin. Une nouvelle tentative pourrait avoir lieu vendredi au plus tôt, à condition que l’analyse réalisée par ses équipes se révèle concluante.

Boeing joue gros sur cette ultime mission test, qui doit permettre à son vaisseau de rejoindre le club très privé des véhicules spatiaux ayant transporté des êtres humains. Le géant de l’industrie aérospatiale doit démontrer que sa capsule est sûre avant de commencer les missions régulières vers la Station spatiale (ISS). Avec un retard de quatre ans sur son concurrent SpaceX, pas complètement épargné par les déboires non plus.

Des couacs à chaque sortie

En 2019, lors d’un premier test sans équipage, la capsule de Boeing n’avait pas pu être placée sur la bonne trajectoire et était revenue sans atteindre l’ISS. Puis en 2021, alors que la fusée se trouvait sur le pas de tir pour retenter le vol, un problème de valves bloquées, cette fois sur la capsule, avait encore entraîné un report. Le vaisseau vide avait finalement réussi à atteindre l’ISS en mai 2022. « Il est assez classique que le développement d’un véhicule spatial pour humains prenne dix ans », a relativisé Mark Nappi, responsable chez Boeing.