animauxLe changement climatique va pousser les serpents venimeux à la migration

Réchauffement climatique : De nombreux serpents venimeux vont devoir migrer, des milliers de décès à prévoir ?

animauxChaque année, 1,8 à 2,7 millions de personnes dans le monde se font mordre par un serpent venimeux
Ces migrations pourraient être lourdes de conséquences. (Illustration)
Ces migrations pourraient être lourdes de conséquences. (Illustration)  - Foto-Rabe  / Pixabay

Les dangers liés au réchauffement climatique sont nombreux, et pour certains inattendus. Selon une étude publiée en mars 2024 dans la revue The Lancet Planetary Health, de nombreux serpents venimeux devraient par exemple migrer dans de nouveaux pays, comme l’explique The Guardian. Ce qui pourrait entraîner de graves conséquences pour les populations locales.

Une reconfiguration géographique

« Nous devons d’urgence mieux comprendre comment cela affectera exactement les lieux de morsure et le nombre de personnes mordues, afin de pouvoir nous préparer », a déclaré Anna Pintor, chercheuse au sein du groupe de l’OMS chargé des maladies tropicales négligées. Au total, près de 209 espèces de serpents venimeux devraient être amenées à se déplacer d’ici 2070. Certaines, comme la vipère du Gabon, l’aspic d’Europe ou encore la vipère à cornes, vont même voir leurs zones habitables doubler.

Pour une majorité de ces serpents, l’aire de répartition devrait toutefois diminuer en raison de la destruction croissante des habitats tropicaux et subtropicaux au profit de l’élevage et de l’agriculture. Si certaines espèces sont en mesure de s’adapter aux paysages agricoles, d’autres devraient migrer en masse dans des pays comme le Népal, la Chine, le Myanmar en Asie, ou encore le Niger et la Namibie en Afrique.

Des populations en danger

Or comme l’explique l’étude, ces régions pauvres sont peu voire pas préparées aux dangers qu’impliquent ces migrations de serpents, aussi bien en ce qui concerne les soins que les connaissances techniques relatives à ces espèces.

« Nos recherches montrent que lorsque des serpents venimeux apparaissent dans de nouveaux endroits, c’est un signal d’alarme qui nous incite à réfléchir à la manière dont nous pouvons assurer notre sécurité », ont souligné Pablo Ariel Martinez, de l’Université brésilienne de Sergipe, et Talita Amado, du centre allemand pour la recherche intégrative sur la biodiversité de Leipzig.

138.000 décès par an

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), 1,8 à 2,7 millions de personnes se font mordre par un serpent venimeux chaque année. Ces morsures sont responsables de 138.000 décès et de 400.000 amputations et handicaps permanents.

Les chercheurs ont par conséquent invité les pays à échanger davantage leur savoir en matière de gestion des serpents venimeux. « Après tout, les frontières internationales ne sont pas faites pour les serpents, mais pour les humains », a conclu Soumyadeep Bhaumik, professeur de médecine à l’université de Nouvelle-Galles du Sud à Sydney (Australie).

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