Récap'Les Russes insistent et la Pologne se protège, au 815e jour de guerre

Guerre en Ukraine : Les Russes continuent leur percée, la Pologne investit dans un « bouclier »

Récap'« 20 Minutes » fait le point pour vous tous les soirs sur l’avancée du conflit en Ukraine
Des pompiers ukrainiens interviennent à Odessa après un incendie dans une usine déclenché par un missile, le 17 mai 2024.
Des pompiers ukrainiens interviennent à Odessa après un incendie dans une usine déclenché par un missile, le 17 mai 2024.  - O. Gimanov/AFP / AFP
Frédéric Brenon

F.B. avec AFP

L'essentiel

  • La Russie a lancé son « opération militaire » en Ukraine le jeudi 24 février 2022. Tous les soirs, 20 Minutes vous propose son récap' du conflit russo-ukrainien.
  • Une déclaration marquante, un chiffre-clé, les tendances de fond… Voici les informations essentielles pour mieux comprendre une guerre d’une ampleur inédite sur le sol européen.
  • Ce samedi, au 815e jour de la guerre, la journée a été marquée par la poursuite de l'offensive russe aux abords de Kharkiv, en particulier du côté de Vovtchansk.

Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de la journée.

Le fait du jour

Dans la région de Kharkiv, au nord-est de l’Ukraine, la Russie continue sa percée. Elle a annoncé samedi s’être emparée du village de Staritsa près de Vovtchansk, une ville située à une cinquantaine de kilomètres de Kharkiv, assurant que ses forces « poursuivent leur avancée en profondeur dans les positions défensives de l’ennemi ».

Près de dix mille personnes ont été contraintes de quitter leur habitation dans cette région, avaient auparavant fait savoir les autorités ukrainiennes. Deux civils, âgés de 70 et 83 ans, ont d’ailleurs été tués au moment où ils partaient en voiture de Vovtchansk, a déploré le procureur régional de Kharkiv.

La ville de Vovtchansk, comptait quelque 18.000 habitants avant-guerre. Une centaine de personnes y sont toujours et d'« intenses combats » y ont lieu, d’après le gouverneur. Kiev accuse Moscou d’utiliser dans cette localité des civils en tant que « boucliers humains » et d’avoir procédé à au moins une exécution sommaire.

Un peu plus à l’ouest, les Russes ont progressé sur leur deuxième axe d’assaut dans la région. Leur objectif est le village de Loukiantsi, pour ouvrir la voie vers Lyptsi, toujours sur la route de Kharkiv. L’armée russe a engrangé en une semaine ses plus importants gains territoriaux depuis fin 2022, avec quelque 257 km2 pris dans la seule région de Kharkiv, selon une analyse de l’AFP.

La déclaration du jour

« Une tentative du régime de Kiev de perpétrer des attaques terroristes avec utilisation des bombes guidées de fabrication française Hammer et des missiles anti-radar HARM de fabrication américaine contre des cibles sur le territoire russe a été empêchée »

Dans un communiqué, le ministère russe de la Défense a accusé ce samedi le régime de Kiev de l’avoir attaqué avec des bombes guidées françaises, de même qu’avec avec des missiles anti-radar américains, dans la région russe de Belgorod, frontalière de l’Ukraine. Entre 9h20 et 09h30 GMT samedi, « les systèmes de défense anti-aérienne russes ont détruit quatre bombes guidées et deux missiles anti-radar au-dessus de la région de Belgorod », a-t-il précisé.

L’Ukraine, confrontée à l’offensive russe depuis deux ans, réplique régulièrement en attaquant des régions russes et en visant notamment des sites énergétiques. Kiev avait promis de porter les combats sur le sol russe en représailles aux nombreux bombardements sur son territoire.

Le chiffre du jour

2,34 milliards d’euros. C’est la somme que la Pologne va investir dans la sécurité et la fortification de sa frontière avec la Russie et le Bélarus, qui constitue également la limite orientale de l’Union européenne, a déclaré samedi le Premier ministre polonais Donald Tusk, présentant un projet nommé « Bouclier oriental ».

« Ce système de fortifications, de renforcement de 400 kilomètres de la frontière avec la Russie et le Bélarus, sera un élément de dissuasion, une stratégie pour repousser la guerre à nos frontières », a-t-il ajouté, en précisant que les travaux avaient déjà commencé.

La Pologne, dont le territoire est limitrophe avec l’enclave russe de Kaliningrad et le Bélarus ainsi qu’avec l’Ukraine, craint d’être une prochaine cible de Moscou. Depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022, Varsovie est un soutien inconditionnel de Kiev et le principal pays de transit des armements occidentaux qui lui sont livrés. Face à la menace russe, Varsovie a entrepris une modernisation rapide de son armée avec un budget de défense d’environ 4 % du PIB, le plus élevé parmi les pays de l’Otan.

La tendance

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit s’attendre, dans un entretien exclusif avec l’AFP, à une offensive plus large de l’armée russe dans le nord et dans l’est, où elle poursuit son assaut d’ampleur déclenché le 10 mai qui viserait à prendre la grande ville de Kharkiv. Les Russes « ont lancé leur opération, elle peut être constituée de plusieurs vagues. Et ça, c’est leur première vague », a affirmé Volodymyr Zelensky.

Il a néanmoins assuré que, malgré les avancées russes des derniers jours, la situation était meilleure pour les forces ukrainiennes qu’il y a une semaine, lorsque les troupes ennemies ont franchi par surprise la frontière. Pour lui, la Russie veut attaquer Kharkiv, la deuxième plus importante cité de son pays, à seulement quelques dizaines de kilomètres du front.

Les soldats russes avaient déjà échoué dans leur tentative de la prendre en 2022 et Vladimir Poutine a déclaré vendredi ne pas avoir l’intention de vouloir y donner l’assaut « pour l’instant ». L’offensive actuelle vise, selon le président russe, à répliquer aux frappes ukrainiennes des derniers mois sur la Russie en créant une zone tampon censée les empêcher.

Volodymyr Zelensky a reconnu auprès de l’AFP que ses effectifs militaires étaient insuffisants. « Il y a un nombre important de brigades qui sont vides », a-t-il dit.