chastetéL’abbé Pierre avait reconnu avoir « cédé à la force du désir »

L’abbé Pierre accusé d’agressions sexuelles : Le religieux avait reconnu avoir « cédé à la force du désir »

chastetéUn rapport dévoilé mercredi relate le témoignage de sept femmes dénonçant les comportements de l’homme d’Église
Camille Allain

Camille Allain

«Il m’est arrivé de céder à la force du désir de manière passagère. Mais je n’ai jamais eu de liaison régulière, car je n’ai pas laissé le désir sexuel prendre racine. Cela m’aurait conduit à vivre une relation durable avec une femme. J’ai donc connu l’expérience du désir sexuel et de sa très rare satisfaction. » Ces mots sont ceux de l’abbé Pierre, qui s’était confié à son confident Frédéric Lenoir, auteur de l’autobiographie « Mon Dieu, pourquoi ? », sortie en 2005 et présenté comme « de petites méditations sur la foi chrétienne et le sens de la vie ».

Des déclarations qui ont refait surface mercredi après les révélations de potentielles agressions sexuelles commises par l’abbé Pierre sur plusieurs femmes. Dévoilées dans un rapport commandé par Emmaüs et la Fondation abbé Pierre, ces accusations portent sur des faits s’étant déroulés entre la fin des années 1970 et 2005.

Henri Grouès, de son vrai nom, est décédé en 2007 à l’âge de 94 ans après une vie dédiée à la foi et à la solidarité, faisant de lui l’une des personnalités préférées des Français. L’an dernier, une femme avait cependant témoigné « de gestes graves » imposés par l’abbé Pierre à la fin des années 1970 alors qu’elle était encore mineure. Dans ce rapport de huit pages, on retrouve les témoignages de sept victimes présumées. Six femmes parlent d’agressions sexuelles, notamment des palpations de la poitrine et des baisers forcés. La dernière fait référence à des propos sexistes.

Une « souffrance » sur le vœu de chasteté

En 2005, l’abbé Pierre s’était également confié au présentateur de télévision Marc-Olivier Fogiel, expliquant « s’être pris de passion pour un jeune homme de son âge » lorsqu’il était adolescent.

Interrogé par BFMTV, l’écrivain Pierre Lunel a reconnu que les questions du célibat et du vœu de chasteté étaient « une souffrance » pour son ami l’abbé Pierre. « Il n’a jamais eu de volupté à briser ce vœu. Chaque fois que j’en parlais avec lui, il en parlait avec remord car sans doute aurait-il voulu être fort comme Dieu à ce sujet ».