L’Assemblée instaure le repas à 1 euro pour tous les étudiants

Tous les étudiants pourront désormais bénéficier du repas à 1 euro

petits prixLes repas à 1 euro étaient jusqu’alors réservés aux étudiants boursiers et précaires
20 Minutes avec AFP

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L’Assemblée nationale a approuvé à une écrasante majorité jeudi une proposition de loi socialiste visant à donner accès à tous les étudiants à des repas à un euro, la majorité des macronistes s’abstenant malgré leurs réticences.

149 députés, principalement issus de la gauche, du RN et du groupe centriste Liot, ont voté pour le texte porté par Fatiha Keloua Hachi, examiné en première lecture. Cinq ont voté contre (2 EPR, 3 Horizons). Il y a deux ans, une proposition de loi quasi identique, déjà portée par Fatiha Keloua Hachi, avait été rejetée à une voix près, après que le camp présidentiel, hostile à la mesure, eut battu le rappel des troupes pour le vote final.

36 % des étudiants ont déjà sauté un repas par manque d’argent

La proposition de loi étend à tous les étudiants les repas à un euro dans les restaurants et points de vente gérés par les Crous (Centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires), actuellement réservés aux étudiants boursiers et précaires. Une mesure dont le coût est estimé à 90 millions d’euros par an, selon la rapporteure.

Sur l’année universitaire 2023-2024, plus de 500.000 étudiants ont bénéficié de ces repas (sur un total de 2,965 millions d’étudiants en France), selon le ministère de l’Enseignement supérieur. L’exposé des motifs du texte rappelle que « 36 % des étudiants déclarent avoir déjà sauté souvent ou de temps en temps des repas par manque d’argent », selon une enquête de l’Ifop d’octobre 2024.

L’opposition du ministre de l’Enseignement

Si le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Philippe Baptiste a reconnu qu’une « part grandissante » des étudiants ont recours à l’aide alimentaire ou sautent des repas « parfois pour des raisons financières », il s’est dit en désaccord avec la proposition de loi. « Je crois en la justice d’un système où chacun contribue en fonction de ses moyens », a-t-il affirmé, pointant aussi une « perte de recettes considérables » pour le réseau des Crous, estimé à 50 millions d’euros. Il a aussi souligné la nécessité de développer l’offre, alors qu’aujourd’hui « de trop nombreux étudiants renoncent à manger en raison de files d’attente interminables ».

Cet argument, visant à réserver le dispositif aux plus fragiles, a été repris sur tous les bancs du socle commun, la gauche préférant évoquer la nécessité de favoriser l’émancipation des étudiants vis-à-vis de leur famille, et les « trous dans la raquette » dans le système des bourses. Le RN a voté pour la mesure, le député Bruno Clavet défendant en vain un amendement visant à réserver ces repas aux étudiants français.