Jeûne intermittent : Quels sont les bienfaits ?

Jeûne intermittent : Quels sont les bienfaits ?

équilibreLe jeûne intermittent promet énergie, métabolisme optimisé et longévité accrue. Une approche qui intrigue autant qu’elle séduit
Fostine  Carracillo pour 20 Minutes

Fostine Carracillo pour 20 Minutes

L'essentiel

  • Le jeûne intermittent bouscule les habitudes alimentaires en alternant périodes de jeûne et fenêtres de repas, offrant des bénéfices sur la minceur, le métabolisme et la longévité.
  • S’il favorise la concentration et renforce le système immunitaire, il peut aussi entraîner fatigue, irritabilité ou déséquilibres s’il est mal pratiqué.
  • Avant de se lancer, mieux vaut s’assurer qu’il convient à son mode de vie et à sa santé.

«Trois repas par jour, c’est sacré », « Ne jamais sauter le petit-déjeuner », « Un goûter, sinon gare au coup de fatigue ». Depuis toujours, ces règles rythment nos journées. Pourtant, elles vacillent face à de nouvelles tendances qui bousculent les habitudes. Parmi elles, le jeûne intermittent, une méthode qui prône de longues heures sans manger, séduit un nombre croissant d’adeptes. Quête de minceur, optimisation du métabolisme ou simple envie de rompre avec les dogmes alimentaires, cette pratique intrigue autant qu’elle divise. Faut-il vraiment s’affranchir des repas traditionnels ? La question mérite d’être posée.

Le jeûne intermittent, comment ça marche ?

Fini le rythme des trois repas figés dans le marbre. Le jeûne intermittent, ou fasting, chamboule les codes en instaurant une alternance entre des périodes de restriction alimentaire et des fenêtres dédiées aux repas. Loin d’être une diète éphémère, cette pratique s’adapte au quotidien et peut s’inscrire dans la durée, de quelques jours à toute une vie.

Son principe repose sur un équilibre simple : manger sur un laps de temps défini, puis laisser son corps en pause digestive pendant plusieurs heures. Le format le plus courant, le 16/8, impose 16 heures de jeûne suivies d’une fenêtre de 8 heures où l’on peut prendre deux repas. Certains optent pour un cycle plus court de 13 heures, d’autres poussent jusqu’à 18 heures avec une seule prise alimentaire. Peu importe la variante, une règle demeure : bien s’hydrater pendant le jeûne. Loin d’une privation brutale, le fasting s’ajuste aux modes de vie et aux objectifs de chacun.

Bien plus qu’un atout minceur

Longtemps perçu comme un simple outil pour affiner la silhouette, le jeûne intermittent cache bien son jeu. S’il aide effectivement à perdre du poids de manière progressive et durable, il ne se résume pas à une quête de minceur. Son impact dépasse largement la balance : en rééquilibrant les hormones, il apprend au corps à puiser dans ses réserves de graisses pour produire de l’énergie. Résultat ? Un regain de vitalité et un métabolisme optimisé. Mais ce n’est pas tout. Cette pause digestive stimulerait aussi le système immunitaire, offrant à l’organisme un véritable coup de frais. Plus léger, plus énergique, plus résistant : le fasting a décidément plus d’un tour dans son assiette.

Un coup de boost pour le cerveau et le corps

Le jeûne intermittent ne se contente pas de remodeler la silhouette, il affûte aussi l’esprit. En mettant l’organisme en pause digestive, il libère de l’espace pour le cerveau, qui, selon une étude publiée dans l’International Journal of Obesity, verrait sa neurogenèse stimulée. En clair, de nouveaux neurones se forment, améliorant concentration et fonctions cognitives.

Mais les bienfaits ne s’arrêtent pas là. Ce reset alimentaire agirait aussi comme un grand ménage intérieur : en l'absence d’apports continus en glucose, le corps est contraint de puiser dans ses réserves, régulant ainsi la glycémie et l’insuline. Il s’active aussi à éliminer toxines et inflammations, rendant l’organisme plus résilient face au stress. Moins d’encombrement, plus de clarté, une énergie mieux canalisée… Et si le secret du bien-être tenait finalement dans ces heures où l’on ne mange pas ?

Un allié du cœur et de la longévité

Le jeûne intermittent agit aussi en profondeur, là où tout se joue : le cœur et les vaisseaux. En régulant la pression artérielle et en freinant la production de mauvais cholestérol, il allège la charge qui pèse sur le système cardiovasculaire. Mais son influence ne s’arrête pas là.

En imposant des périodes de repos à l’organisme, le fasting déclencherait des mécanismes de protection cellulaires, ralentissant le vieillissement et réduisant le risque de maladies chroniques comme le diabète, les pathologies cardiaques, voire certains cancers.

Que mettre dans son assiette après un jeûne 16/8 ?

Bonne nouvelle : le jeûne intermittent ne rime pas avec privation, mais avec équilibre. Pas de liste d’interdits stricts, mais une règle d’or : nourrir son corps intelligemment. Après plusieurs heures sans manger, il a besoin de carburant de qualité pour recharger les batteries sans brusquer son métabolisme.

Les stars du fasting ? Les aliments à faible indice glycémique qui évitent les pics d’insuline et assurent une énergie stable. Fruits et légumes frais, céréales complètes comme le riz brun ou le quinoa, et légumineuses sont à privilégier. Pour les protéines, place aux œufs, aux viandes blanches, aux poissons gras riches en oméga-3 et aux alternatives végétales comme le tofu. Les bonnes graisses ont aussi leur place, avec des huiles végétales bio (cameline, lin, olive en assaisonnement) et des avocats.

En revanche, mieux vaut laisser de côté les produits ultra-transformés, les fast-foods et les plats industriels. Trop riches en sel, en sucres cachés et en additifs, ils annulent les bienfaits du jeûne en malmenant l’organisme. Même combat pour les sodas et jus de fruits, qui font grimper la glycémie en flèche. Autant offrir à son corps ce dont il a vraiment besoin, plutôt que de ruiner des heures d’efforts avec un cocktail de mauvaises calories.

Les revers du jeûne intermittent

Encensé pour ses bienfaits, le jeûne intermittent n’est pourtant pas exempt d’effets secondaires. Tant qu’il reste ponctuel, il s’inscrit dans un processus naturel et bien toléré par l’organisme. Mais lorsque l’abstinence alimentaire devient une habitude prolongée, les conséquences peuvent s’avérer plus délicates.

Les premiers jours, le corps réagit : frissons, vertiges, baisse de potassium… Autant de signaux qui rappellent l’importance d’un apport suffisant en sels minéraux. À mesure que le jeûne s’installe dans le temps, d’autres désagréments peuvent apparaître : fatigue persistante, fonte musculaire, crises d’hypoglycémie, voire une humeur plus irritable. Certains doivent même composer avec une haleine capricieuse, conséquence d’un métabolisme en mode survie.

Au-delà des symptômes physiques, le fasting peut aussi glisser sur une pente plus glissante : celle des troubles du comportement alimentaire. Lorsqu’il devient un simple prétexte pour maigrir, il peut déséquilibrer la relation à la nourriture et créer une obsession du contrôle. Rappel essentiel : le jeûne intermittent est une approche, pas un régime. Et comme toute pratique qui impacte le métabolisme, un avis médical ne fait jamais de mal avant de se lancer.

Jeûne intermittent : pour qui est-ce une mauvaise idée ?

Si le fasting fait de nombreux adeptes, il n’est pas à mettre entre toutes les assiettes. Certaines conditions de santé rendent cette pratique risquée, voire dangereuse. Femmes enceintes, personnes souffrant d’insuffisance rénale, de maladies cardiaques ou de diabète, mieux vaut passer son tour. Ceux dont l’IMC frôle les valeurs les plus basses (en dessous de 18) doivent aussi s’abstenir, sous peine de fragiliser davantage leur organisme.

Et si l’envie de sauter des repas vous titille, un détour par le cabinet médical est toujours une bonne idée. Adopter le jeûne intermittent sans avis éclairé, c’est comme partir en randonnée sans carte : on peut vite se perdre et prendre des risques inutiles.